Après Indigènes, Rachid Bouchareb revient à un cinéma beaucoup plus intimiste, malgré son sujet, dans London river. Cette fiction, construite autour des attentats de Londres, est le prétexte à la rencontre de deux personnes aux antipodes l'une de l'autre. La recherche de leurs enfants disparus, qui les fait se heurter constamment, constitue la trame d'un film de plus en plus dépouillé, tourné en 15 jours avec des moyens limités. Bouchareb y aborde des sujets qui lui sont chers : le manque de communication, le deuil, la peur de la différence...Sur le fil de l'émotion retenue, London river semble parfois improvisé. Le scénario aurait sans doute gagné à être développé mais l'interprétation des deux protagonistes principaux donne tout son prix à un film pudique, simple et pétri d'humanité.
Le film est hyper émouvant. Les deux acteurs nous transmettent avec force et sincérité leurs sentiments, leurs peurs, leurs moments d'humanité partagée. On se sent proche d'eux dans leur angoisse, on est touché par les moments de générosité tout autant que par l'expression de leurs faiblesses. Un film à ressentir!
J'ai vu ce film en avant première à la Berlinale. Le scénario est assez original malgré un Rachid Bouchareb qui use trop souvent de clichés pour faire avancer son histoire. Les acteurs sont plutôt bons (mention spéciale à Sotigui Kouyate : excellent). La musique est trop répétitive. Au final London river est un bon téléfilm mais le réalisateur aurait pu rendre une meilleure copie, dommage car le sujet était intéressant ...