Un film comme je les aime: brillament interprété et avec des dialogues qui font mouche...Ce huis clos est tout simplement magistral...Un très grand moment de cinéma...
Film policier, coécrit et réalisé par Claude Miller, Garde À Vue est un long-métrage de bonne facture. L'histoire se déroule à Cherbourg, le soir de la Saint-Sylvestre, et nous fait suivre l'inspecteur Antoine Gallien qui, secondé par son adjoint Marcel Belmont, auditionne au commissariat un notaire renommé, Jérôme Martinaud, soupçonné dans deux affaires. En effet, le corps d'une fillette violée et étranglée a été retrouvé sur un terrain communal, huit jours après la découverte, sur une plage, dans la même région, d'une autre fillette ayant subi le même sort. Ce scénario s'évère prenant à visionner pendant toute sa durée d'un peu moins d'une heure et demie. L'intrigue nous plonge dès les premiers instants dans un face-à-face pesant et tendu tentant de démêler le vrai du faux dans le dessein de connaître la vérité. Cette confrontation verbale en huis clos, brisé par quelques séquences hors du bureau, nous tient en haleine et évolue en y intégrant d'autres témoignages au fil des minutes, faisant basculer la conviction de l'inspecteur. L'ambiance se veut froide, nerveuse et virile. L'ensemble est porté par des personnages parfaitement interprétés par une distribution comprenant de très grands noms à commencer par l'inspecteur joué par Lino Ventura et le mis en cause joué lui par Michel Serrault. Ils sont entourés par Guy Marchand et Romy Schneider. Tous ces rôles entretiennent des rapports ambivalents, passant d'amicaux à féroces selon les questions posées et les réponses données. Des échanges soutenus par de très bons dialogues écrits par Michel Audiard. Ceux-ci sont très finement écrits et tout aussi finement exprimés avec prestance par les acteurs. Sur la forme, la réalisation du cinéaste français se veut qualitative, bien que sobre. Sa mise en scène parvient à faire monter le suspens et à être vivante malgré les environnements clos et étroits. Ce visuel sombre et pesant est accompagné par une b.o. anecdotique signée Georges Delerue, tant ses compositions se font rares et n'ont aucun impact sur les images. Cette lutte physique et psychologique s'achève sur une fin nous laissant un peu sur notre faim, venant mettre un terme à Garde À Vue, qui, en conclusion, est un film méritant d'être découvert, sans pour autant être magistral malgré ses têtes d'affiches prestigieuses.
un film qui avance toujours sur le même rythme, avec pour ma part Michel Serrault pas crédible dans ce rôle, pour moi ce huit clos n'est pas un chef d'oeuvre !!!
Garde à vue : Soupçonné de l'assassinat de deux petites filles, un notaire est mis en garde à vue pendant la nuit du jour de l'an. un bon film policier avec lino ventura et michel serrault!
Le meilleur "huit clos" que je connaisse. Le tout servi par des acteurs excellents (y compris par Guy Marchand qui met en valeur le jeu de Ventura et de Serrault).
Les 2 acteurs principaux tiennent le huis clos sans problème, c'est sobre, le ton est juste.spoiler: Le suicide de sa femme a la fin n'etait peut etre pas nécessaire
Une "Garde à vue" mémorable signé Claude Miller avec la patte aux dialogues de Michel Audiard !! c'est presque un huis-clos que l'on assiste là un soir de réveillon de nouvel an dans un poste de police avec un homme suspecté de meurtre et questionner par un inspecteur durant presque tout le film. Il pleut, les guirlandes brillent, un adjoint tape à la machine ce que dit le témoin aux interrogatoires de l'enquèteur sur chaque détails de preuves et c'est un duel dans une pièce entre les deux personnages principaux. On se demande s iil est coupable ou pas et c'est assez musclé avec quelques petites notes d'humours. Claude Miller signé peut ètre là un de ses meilleurs films, on se demande pourquoi il n'a que peu renouveler l'expérience dans le genre policier. Le scénario est bien construit. La musique à flute de Georges Delerue est sympathique même si on l'entend pas beaucoup. Puis, il y a de très bonnes interprétations des comédiens comme Lino Ventura et Guy Marchand qui posent des questions. Michel Serrault qui répond et dans un second role Romy Schneider dans la peau de l'épouse de Serrault. Un très bon polar Français.
Un quasi huis clos avec une atmosphère qui oscille entre Chabrol et Simenon, que cette garde à vue , la nuit d'un réveillon, d'un notaire soupçonné des viols et meurtres de deux fillettes. Il pleut, les inspecteurs et le suspect enchainent cigarette sur cigarette, période de cris, de coups, de calme, d'ironie avec en arrière plan le couple défait du notaire et de son épouse. Des petits faits insignifiants en début de film qui prennent beaucoup d'importance à la fin, des personnages au final humains, très humains et d'excellents acteurs, Ventura, Serrault, Marchand et Schneider, étonnante dans un rôle crépusculaire. Audiard signe des dialogues ciselés, montrant qu'il excelle aussi bien dans le drame que dans la gouaille
"Garde à vue" film vedette de la cérémonie des Césars de 1982 (4 Césars sur 8 nominations dont celle de meilleur acteur pour Michel Serrault), reste plus de trente ans après sa sortie un des meilleurs suspenses à huis clos du cinéma français dans la lignée du fameux "Quai des orfèvres" d'Henri-Georges Clouzot (1947). L'idée d'adapter "A table !", roman de l'auteur anglais John Wainwright est venue à Michel Audiard qui a eu l'audace avec le producteur Georges Dancigers de faire appel à Claude Miller encore jeune réalisateur, en panne depuis quatre ans suite à l'échec cuisant et incompréhensible de "Dîtes-lui que je l'aime". Claude Miller est en réalité loin d'être un novice, scénariste et assistant réalisateur pour Bresson, De Broca ou Godard. Il s'empare pleinement du sujet malgré une réticence initiale sur le côté impersonnel que selon lui revêt une adaptation pilotée par Michel Audiard dont il reconnaît dans ses mémoires ("Serrer sa chance") peu apprécier les effets de styles si renommés qu'il juge superfétatoires portant atteinte par leur causticité trop appuyée à la fluidité du récit si importante à ses yeux. En réalité sans doute bercé par la Nouvelle Vague, Claude Miller supporte mal la place prépondérante prise par les dialogues d'Audiard dans des productions désormais montées autour des calembours de celui que Gabin nommait "Le petit cycliste". La préparation du tournage est donc difficile et les réécritures nombreuses. Michel Serrault grand ami d'Audiard aura du mal à admettre cette remise en question permanente par un jeune réalisateur encore à l'heure des preuves et le fera payer à Miller par une attitude distante. Heureusement Lino Ventura fera le contrepoids en prenant Miller sous son aile. Cette atmosphère sera sans doute paradoxalement utile au film dont la trame repose sur un affrontement entre deux monstres sacrés. Impersonnel, peut-être selon les dires de Miller mais fichtrement réussi et maitrisé, de la photographie de Bruno Nuytten à la musique obsédante de Georges Delerue, mélange forain d'orgue de barbarie et de célesta. Mais c'est bien sûr la performance du duo d'acteurs vedette qui constitue l'intérêt majeur de "Garde à vue" à travers la composition de deux personnages que tout oppose. Maître Martinaud (Michel Serrault), notaire de province retenu au commissariat central un soir de réveillon pour une sordide histoire de meurtres de petites filles qui doit faire face à l'obstination de l'inspecteur Gallien (Lino Ventura) et de son collègue bas de plafond (Guy Marchand), spoiler: sans doute trop contents que les premiers constats accablent le notable un peu pédant qui leur fait face . Ce canevas de départ où se mêlent frustration sociale et incompréhension culturelle permet aux deux acteurs au sommet de leur art de déployer tout leur savoir faire dans des registres bien connus de chacun d'eux. C'est Michel Serrault qui sera reconnu de l'Académie des Césars spoiler: pour avoir su mettre en lumière toute la détresse d'un homme que le naufrage de son mariage avec une femme trop belle pour lui (Romy Schneider) a peut-être poussé vers des rivages aux sables mouvants dont l'intrigue fort astucieusement ne délivrera jamais les contours exacts , conservant sa part de mystère au film. Guy Marchand tout simplement génial dans le registre de l'adjoint aussi borné que brutal sera lui aussi récompensé tout comme le scénario d'Audiard et de Miller. Au final les dialogues d'Audiard dont Miller craignait qu'ils détournent l'intrigue de son ambigüité sont parfaitement idoines et renforcent utilement la distance entre les deux protagonistes, montrant la parfaite ductilité du talent du grand dialoguiste que Miller avait sous-estimé. La plus belle preuve étant que le trio sera à nouveau réuni deux ans plus tard pour "Mortelle randonnée" où Audiard épurera encore un peu plus son style. Preuve du prestige du film, Gene Hackman sera à l'origine d'un remake hollywoodien signé Stephen Hopkins (2000), version moite de l'oeuvre de Miller ( le film se passe à Porto Rico) qui sans démériter ne parvient pas à instaurer la même tension.