Parfois, mais rarement, il convient de faire preuve d'humilité, de se rendre compte que l'on est face à quelque chose de grand, quelque chose de si grand qu'il arrive à me dépasser, quelque chose dont on ne puis saisir totalement la portée tant l’œuvre est radicale, belle et puissante.
The Story of Ricky est, vous l'aurez deviné, de ces films-là. Ces films si radicaux, mais en même temps où l'équilibre est si parfait qu'un rien pourrait le déséquilibrer et le faire sombrer dans le navet et la nullité... Et c'est le pari du film, réussir à garder cet équilibre, y parvenir, pour servir à ses spectateurs assoiffés de chair fraîche, de cassages de bras, d'arrachage de gueules avec un rabot, un spectacle aussi doux que raffiné. Parce que The Story of Ricky n'est pas juste un film radical, c'est aussi un film mesuré, un film qui sait à quel moment il faut casser des bras, ouvrir les bide, exploser des murs avec ses poings, ou faire apparaître des objets tranchants qui sortent de nulle part. Et ça c'est beau. Parce que comme dans la vraie vie, en prison, lorsque tu te bats il y a toujours un type qui débarque avec une pioche... Comme dans la vraie vie, après avoir tué quelqu'un à regret en lui explosant le ventre avec tes poings et bien tu vas danser la chorégraphie de Ma meilleure amie, classique parmi les classiques, sous la pluie avec un air mélancolique... Et comme dans la vraie vie, lorsqu'un meneur charismatique apparaît, la foule suit (que dirait Gustave Le Bon ?), et tant qu'à faire que dirait Freud de tous ces poings saillants, durs, dressés vers le ciel juste avant de pénétrer le corps encore chaud des adversaires ? Je me dis que ça doit être pratique pour créer des vaginettes.
Ricky, créateur de vaginettes artisanales depuis 1991
Malgré tant de réalisé, le côté ultra plausible du film, le film prend malgré tout le temps de nous expliquer par un petit texte son contexte au début, nous sommes dans un futur dystopique, comme dans Divergente (ou plutôt Divergente a tout repompé à Story of Ricky, mais vu les lèvres de notre amie Woodley c'est guère étonnant, on sent qu'elle aime ça) où tout a été privatisé. Et en voyant ce film en 2016, on se rend compte à quel point il a été visionnaire, Ricky avait prévu la privatisation de la SNCF ! Il faut le savoir !
Que dire de plus ? Si ce n'est que c'est la quintessence du cinéma, le héros le plus charismatique qui soit, et que le réalisateur a tout compris à ce que le mot "badass" peut bien vouloir signifier. Un type qui arrache des bras, coupe des gorges, éclate ventre et murs et ne pose pas de questions. Le dialogue c'est pour les faibles, seule la violence et la virilité avec un corps bien huilé compte.
Tout le génie Hong Kongais est dans ce film. On sent que les gens n'en ont plus rien à foutre et ont juste envie de tout casser, de tout exploser, de faire l'hélicoptère avec leur bite juste parce qu'ils le peuvent. Mais toujours avec un sens très aigu de la bifle.