On ne présente plus Steven Soderberg plus jeune réalisateur a avoir obtenu la palme d'or à Cannes, un des deux ou trois plus importants cinéastes américains de sa génération ( avec James Gray) et qui sortait à cette époque au moins un film ( très souvent de qualité) par an.
Le problème avec " girlfriend expérience " c'est qu'il ne trouva pas son public. Certainement pas un film grand public comme son sujet peut le laisser croire ( portrait d'une escort girl), c'est au contraire un authentique film d'auteur.
Magnifiquement filmé et monté, " girlfriend expérience " aborde en creux, un des travers les moins reconnus de la société occidentale, ceux de la solitude et de la frustration ( ici sexuelle, ou même existentielle) que ressentent un grand nombre de ses acteurs et même les plus dotés économiquement.
Car en effet, tout ne s'achète pas semble nous dire le réalisateur, surtout pas l'essentiel.
Soderberg parvient ici à pointer du doigt, simplement et avec talent, une des failles de la société occidentale : l'argent, sa ligne d'horizon, n'est pas, si l'on vise l'épanouissement, la base de référence unique des actions humaines qui doit être prise en compte, contrairement à ce que la doxa veut nous faire croire.