Hé mais… je rêve ! 3,6/5 ? Non mais vous êtes sérieux, là ? Apparemment oui, vu le grand nombre d’avis positifs. C’est à se demander si on a vu le même film ! A moins que ce soit simplement la fin du film qui vous a poussé à coller une aussi bonne note à ce long métrage. Mais de là à donner du 3,5, du 4 et même du 5… cela me paraît tout de même généreux mais enfin bon : comme me dit mon épouse, « tous les goûts sont dans la nature ». Je reconnais cependant que "Tellement proches" se termine sur deux très belles notes : une jolie leçon d’humilité (ici synonyme de morale) suivie d’une inattendue séquence finale des plus émouvantes. Le premier point vient argumenter une partie de tout ce qui a précédé, tandis que le final constitue la cerise sur le gâteau, celle qui vient couronner le travail d’une vie. En parlant de tout ce qui a précédé, tout est malheureusement dans l’excès. On insiste lourdement sur les gags, et les traits des personnages sont tellement grossis que cela dépasse le cliché. Devant cette grossière caricature, les miens et moi nous sommes regardés tour à tour en regrettant rapidement d’avoir choisi ce programme. Parce qu’en fin de compte, qu’avons-nous ? Une famille aux allures un peu cassos affublée d’un gamin insupportable, une autre quelque peu cinglée sur les bords avec non loin de là une frangine encore plus cinglée que sa propre famille. La paire de réalisateurs Toledano et Nakache baladent le spectateur d’une situation à une autre sans vraiment plonger dans l’intimité des personnages, ce qui donne un aspect bric-à-brac à ce film. Je vous l’ai dit, les traits des personnages ont été grossis comme si on en faisait une mauvaise caricature. Le montage très séquencé donne du punch à une réalisation contemplative, ça c’est indéniable. Et le surjeu effréné des acteurs (Vincent Elbaz en tête) nous empêche de ressentir une quelconque empathie. D’autant plus que la lourde insistance sur les gags dont j’ai précédemment parlé les rendent encore plus grotesques. Certaines blagues sont même de très mauvais goût
, comme la gamine qui chante une chanson non juive devant une assemblée de juifs
. Bref, en dépit de quelques trop rares répliques savoureuses (lesquelles sortent de la bouche de François-Xavier Demaison), les miens et moi nous sommes renfrognés devant cet amas de débilités sans nom auxquelles aucune espèce de crédibilité n’a été attachée. Prenez la romance par exemple, si toutefois on peut appeler ça comme ça : qui peut croire qu’un homme puisse revenir vers une femme complètement siphonnée après s’être fait jarreter de sa bagnole comme un moins que rien ? Surtout en un tel endroit ! Perso, moi je la fuis direct ! Et je pense que là-dessus, vous réagirez comme moi, ou alors c’est que vous êtes complètement maso. Je veux bien qu’il y ait eu précédemment un coup de foudre (scène interminable d’ailleurs), mais faut pas exagérer. Un coup pareil ne se pardonne pas, surtout quand il arrive sans raison. Alors oui j’ai eu du mal à rester devant ce ramassis de bêtises en tous genres. Mais quand on découvre ce film sur le tard comme moi, on se souvient que le tandem Toledano-Nakache a aussi réalisé l’inoubliable "Intouchables", qui est en fait son long métrage suivant. Alors on se dit que les cinéastes ne pouvaient pas être si mauvais avant d’atteindre l’excellence. Et on attend une amélioration quelconque. Et l’espoir vient enfin au bout d’une bonne demi-heure, mais il s’évapore aussi vite que l’ouverture d’une porte battante. Et ça recommence environ trente minutes plus tard pour le même résultat. Au lieu d’exploiter les portes ouvertes sur quelque chose qui semblait plus intéressant, on continue dans la caricature de personnes ayant perdu le sens des réalités. Et ce ne sont pas les apparitions en caméo de nombreuses stars qui y changent quelque chose. Comme quoi, une riche distribution ne garantit pas la qualité d’un film. Non vraiment, il n’y a que la fin qui sauve un peu les meubles du désastre. Et encore… En résumé, "Tellement proches" ne réussit à aucun moment à nous rendre proches des personnages. En conclusion, "Tellement proches" est tellement proche du zéro pointé que ça en est pathétique. Encore une comédie typiquement française où on en fait des tonnes et des tonnes. Décidément, ce n’est pas encore cette fois que le cinéma français va se sortir des ornières de la médiocrité.