Adaptation téléfilmique de la vie de Dillinger. Le résultat fait quand même très téléfilm, notamment dans la photographie, assez faiblarde, avec peu de contrastes, et dans la bande son, tout à fait quelconque malgré une volonté manifeste de coller à la période avec une tonalité jazz. La reconstitution est à peu près honorable et la réalisation de Wainwright parvient, épisodiquement, à donner une certaine allure aux scènes d’action. Je note aussi son choix de virer parfois au noir et blanc et de vouloir donner à son film une fausse allure « images d’archive ». C’est plutôt sympathique comme idée, même si ça n’aide pas à gommer le côté extrêmement didactique du scénario. Le film manque clairement de panache, d’ambition romanesque, prisonnier sans doute de son budget étriqué, mais aussi d’un casting plutôt décevant. La présence de bons acteurs sur le papier (Xander Berkeley, Patricia Arquette, Will Patton notamment) ne parvient pas vraiment à doper ce métrage qui alterne, assez mollement, scènes de braquage et séquences romantiques sans parvenir jamais à toucher à la dimension tragique et romanesque du personnage de Dillinger et de sa bande. C’est dommage, car le film essaye de rendre le personnage dans sa réalité, c’est-à-dire violent et prétentieux également, mais il manque de souffle, ce qui, somme toute, est caractéristique de beaucoup de téléfilm. La narration reste scolaire, appliqué, et autour de Dillinger, ben c’est assez vide ! Ok Sherilyn Fenn a une certaine place, mais par exemple, les policiers ici sont réduit à leur portion congrue !
Le casting justement, est plutôt sympa sur le papier mais dans la réalité, c’est inégal. Beaucoup d’acteurs sont transparents et Mark Harmon, qui hérite du rôle-titre, n’a pas vraiment de talent de comédien. C’est un acteur avec un physique, une certaine élégance et il porte bien le costume et le chapeau, c’est un fait, mais il est fade, très fade ! J’ai repensé à la prestation de Depp dans le rôle et c’est sans comparaison possible ! Dommage.
Pour ma part Dillinger est un téléfilm et il n’échappe pas à cette catégorisation. En 90 mn, il fait un petit aperçu appliqué de la vie de Dillinger. C’est plutôt proprement fait, mais ça se regarde plus comme un docu-fiction rétro qu’un vrai film d’époque ambitieux et romanesque. 2.5