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islander29
860 abonnés
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3,5
Publiée le 5 décembre 2011
Comme le dit justement un avis, le titre ne veut pas dire grand chose....Ce n'est pas une peinture sociale, ni généraliste mais plutot une histoire de couple voire de caractères....Le film est très chinois dans sa psychologie et sa mise en scène, ce que j'aime plutot.....Elégance de la photographie, naturel des dialogues, humanité des situations, le film a une envergure sentimentale ni pudique, ni excessive et c'est toujours intéressant....c'est du bon cinéma auquel on ne peut rester indifférent et c'est une raison suffisante à mon avis pour essayer de le voir....
Je ne sais s'il est exact que la censure à coupé certaines scènes très explicites entre les trois personnages, mais cela n'ote rien à l'austérité d'un film remarquablement mis en scène mais où l'on regrettera un peu un manque d'émotion...
Très mauvais titre, "Portrait de femmes chinoises", du moins incomplet, car la majeure partie du film décrit une sorte de ménage à trois incongru où les deux jeunes femmes sont à couteaux tirés. Le film de Yin Lichuan est une vision acide de la Chine contemporaine avec ses dialogues très crus et, en filigrane, évoque le sort des ruraux venus un peu naïvement faire fortune en ville. Difficultés, désillusions, dépression, c'est le triple résultat de cet exode massif auquel on ajoutera débrouille, dans l'illégalité et sévèrement réprimée par les forces de l'ordre. Le ton du film est d'une grande liberté (quid de la censure chinoise ?), amer et ponctué de piques humoristiques d'une grande cruauté. Au-delà de la fiction, bien tricotée, on a droit à un documentaire en sous-main d'une Chine capitaliste et communiste à la fois, qui laisse sur le bas côté ceux qui n'ont pas les armes pour s'adapter. Edifiant !
"Portrait de femmes chinoises" expose la vie banale de chinois moyens, venus de la campagne à la ville. Très réaliste par rapport à la relation à l'argent, la mentalité des personnages colle bien à la culture chinoise, sans faux semblant ni mièvrerie. Les personnages sont crus, le suivi à l'épaule rappelle le documentaire (bien que le film regorge d'éléments de fiction) et Yin Lichuan ne tente pas ici de faire un faux film chinois à destination des occidentaux.
"Knitting" est un beau film, très enrichissant sur le regard qu'ont les chinois sur leur propre condition... décidément très loin de la culture occidentale.
Li Daping est en couple avec Chen Jin, on dirait deux adolescents. Assez isolés, vivant de petites combines plus ou moins légales, ils vivent en marge d'une grande ville, ayant désertés eux aussi leur campagne. Leur amour et leur petite vie déjà bien précaires vont être déstabilisées par l'irruption énergique de Haili, une ex de Chen Jin, entreprenante, féminine, bavarde, alors que Daping est très effacée, passive, un peu boulotte, porte des vêtements de sport de garçon et Haili le lui fait bien sentir. La discorde est déclarée entre les deux filles. Daping réagi sans dire un mot. Un corps lourd qui se laisse tomber au fond du trou (séquence pivot du film, visuellement et scénaristiquement). Elle est même tellement mutique, qu'elle va à un moment presque complètement disparaître de l'écran ; on l'apercevra au détour d'un plan, inscrivant des insultes sommaires dans des friches, et surtout tricotant sans relâche sur un coin du canapé. D'où le titre original du film : "tricotage" ; les liens vont se détricoter, retricoter au gré de leur vie de contrebande. Très joli petit film.
C'est un joli film touchant, intéressant, vivant... les portraits des trois personnages sont intrigants, on s'y attache, on a envie de les suivre dans cette atmosphère étouffante, moite... Je le recommande à tous ceux qui s'intéressent un peu à la vie en chine, aujourd'hui...
"Portrait de femmes chinoises" est un film qui parle pour lui-même ; peu de choses à dire en effet. On y contemple crûment le quotidien de la Chine contemporaine qui, séparée entre la montée en puissance de son économie et, d'un autre côté, la misère humaine qui submerge une part de la population 'oubliée', s'abîme dans l'inégalité des classes sociales non-évoluées, ou du moins que le pouvoir et la progression mondiale du pays a rayé de ses possibles réévaluations. Yin Lichuan nous montre - sous le signe d'une fiction peu empreinte à l'audace, se fondant de ce fait dans une documentarisation du récit - des individus aux statuts sociaux incertains, souvent privés des bonheurs matériels parce que l'Asie a depuis longtemps ouvert et mis en place la perspective d'un monde virtuel là où combattent une majorité d'ouvriers, génération de fils d'artisans que les barrières intellectuelles ont associées au travail manuel. Si le geste simple est rendu beau ici, la neutralité du regard cinématographique (qui cache pourtant une amère constatation) invite souvent la lancinante répétition des faits à un ennui qui fige toute critique, qu'il y ait ou pas une quelconque recherche esthétique à partir de la vague du cinéma social chinois de notre temps. Le féminisme courageux de cette réalisatrice inconnue de notre lâche système de distribution ("Le jardin public", son premier film, n'a jamais parcouru nos terres) peut contribuer à l'interêt du métrage, mais la misère que Yin Lichuan essaye de distinguer dans l'étendu d'une forme trop peu renouvelée ne fait qu'élever à notre hauteur une simple compassion pour le personnage victimisé, et une indulgence-piège face à la mise en scène répétitive qui dessert le film. Peut-on apprécier l'actualité frontale et les véritables intentions humanistes au prix d'une réalité ennuyeuse, d'une information attendue (voire déjà connue) et d'un manque de contribution philosophique et artistique qui soit originale?