S'il ne fallait trouver qu'une seule raison d'écrire la critique de ce "Rapt", elle tiendrait en deux mots : Yvan Attal. Le dernier film de Lucas Belvaux est l'occasion de faire la louange définitive du comédien français, arrivé au terme d'un parcours sans-faute en cette année 2009. "Rapt" s'inscrit dans la mouvance de ces films français ambitieux et virtuoses de la fin 2009. Après la moisson étincelante de la mi-août ("Un prophète", "Les derniers jours du monde", "Les regrets" : que des diamants), ce fut une bien triste rentrée qui suivit, entre effarante médiocrité ("Victor", "Cinéman", "Divorces") et reprise des valeurs sûres ("Lucky Luke", "Le Petit Nicolas" : Goscinny, bonjour la prise de risques). Heureusement, ces dernières semaines, les cannois "A l'origine" et "Les herbes folles" ont un peu réveillé cette vaste carcasse endormie : le premier, électrique, fort, émouvant, lyrique ; le second gracieux, surréaliste, plein d'audace et de fantaisie, radical jusqu'à l'agacement parfois (le final queue de poisson : « quand je serais un chat, je pourrais manger des croquettes? ») mais porté par un Dussolier impérial, génial, gigantesque – les adjectifs manquent. "Rapt" se situe bien dans cet entre-deux salutaire ; la force du sujet et l'ambition romanesque se couplent avec cette volonté d'aller plus loin, de dépasser les limites du long-métrage pour parler un peu du monde et de l'humain. "Rapt" démarre sec, dur, sobre, par l'enlèvement de Stanislas, l'amputation de sa phalange, la demande de rançon. Se met rapidement en place un montage parallèle, entre situation-martyre du millionnaire et atermoiements des proches. Lucas Belvaux prend son temps, fait posément le tour de la question, partage équitablement sa caméra entre tous les acteurs de ce drame,figures-satellites qui gravitent autour de Stanislas et permettent d'en dessiner les contours...
(la suite de la critique sur mon blog :http://mon-humble-avis.blogs.allocine.fr/)