1933, Marie, une aviatrice téméraire part secourir son amant, disparu dans le désert du Sahara. Au cours de son aventure, elle croise le chemin d’Antoine, un lieutenant colonialiste. Tous deux aussi rebelles, passionnés, audacieux, ils vont s’unir dans la recherche frénétique et inespérée de l’aviateur Bill Lancaster.
De très beaux acteurs - le couple glamour Canet/Cotillard est une réjouissance en soi - de très beaux paysages aussi, sublimés dans leurs régulières nuits américaines baignées d’un surréalisme magique. Pour ce qui est du scénario, c’est comme s’il qu’il n’était pas vraiment écrit. Il semble aussi vide que le cœur de la belle Marie auquel on a arraché la seule raison d’être, laissant un terrible vide à la place, que la malheureuse tente de combler avec de l’espoir. Un espoir débordant qui la mène dans une quête à l’assaut des dunes arides du désert du Sahara, vers nulle part. Lorsque coulent les larmes sur son joli face à un Antoine énervé qui n’en peut plus, il est plus dur que jamais de se rattacher à quoi que ce soit. Le silence pesant, le décor étouffant, la vacuité totale de l’œuvre prennent tout leur sens. Le romanesque annoncé n’était jusque là qu’un mirage, c’est en réalité l’absence, le vide, la fatigue que Karim Dridi met en scène. Le réalisateur et scénariste s’abandonne totalement à ses interprètes, à son décor, à la subtilité d’un propos presque insaisissable. A défaut de le saisir, il faut le ressentir. Il faut savoir le voir, mais avant tout, savoir y croire. Car c’est indéniable, il y a quelque chose de beau et de passionné dans cette quête aussi vaine qu’insensée.
L’histoire du dernier vol de Lancaster est saisissante de passion et le film de Karim Dridi saisissant de beauté.