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Acidus
738 abonnés
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3,5
Publiée le 27 mai 2015
"C'est dur d'être aimé par des cons" est un documentaire relatant le procès de 2007 à l'encontre de Charlie Hebdo et de ses caricatures de Mahomet. Ce sujet sensible et toujours d'actualité (surtout depuis l'attentat de janvier 2015) est bien mené par le journaliste Daniel Leconte à travers différents témoignages et des vidéos d'archives. Si le propos peut paraittre redondant, il soulève de nombreuses questions et amène une réflexion sur la liberté de la presse. Le documentaire est en soit assez simple et classique mais intéressant. Petit réserve tout de même sur la subjectivité de ce film puisque la parole est essentiellement donnée à une seule partie: les pro-Charlie Hebdo. Bien que partageant le point de vue du célèbre journal satirique, il aurait été également enrichissant d'entendre un peu plus la partie adverse en dehors de leur avocat Francis Szpiner. Les questions qui lui sont posées ne sont d'ailleurs pas toujours pertinentes. Pas parfait, ce documentaire a au moins le mérite de poser les bonnes questions et le tout avec humour.
Ce documentaire réussit parfaitement à nous expliquer comment un quiproquo sur l'interprétation de dessins a suscité, presque malgré ses protagonistes initiaux, une vive polémique sur les limites de la liberté d'expression et la frontière entre respect d'une religion et obscurantisme. Daniel Lecomte a un point de vue tranché qu'il laisse aux argumentations des plaignants une place largement minoritaire, mais il pousse très loin la réflexion sur ce sujet de société délicat tout en laissant les journalistes de CHARLIE HEBDO (et d'autres) nous amuser grâce à leur excellente répartie.
C'est certes un 3 étoiles de principe, mais il n'en demeure pas moins que le film est bien monté et va à l'essentiel. "La liberté d'expression" n'est pas quelque chose à brocarder sur l'autel des religions et bien que la presse me dégoute de plus en plus dans leur façon de traiter l'information, ou plutôt dans leur désinformation je ne peux que cautionner à 2000% le sujet traiter ici. Le film est donc bien construit, laisse peut-être un peu trop la part belle à Val, mais invite à une réel réflexion de fond sur notre société. On peut voir les arguments des uns et des autres, le fanatisme de certain que le débat suscite, et finalement apporte une réponse, même judiciaire, aux nombreuses questions soulevées. En bref merci pour ce film à la gloire de Val. Que ne serait-on pas prêt à accepter pour cette "sacro-sainte" démocratie. Amen.
Au commencement, il y a eu la publication par le Jyllands-Posten des 12 caricatures du prophète Mahomet, déclenchant par la suite, la colère des musulmans aux quatre coins du globe. Six mois après la publication de celles-ci, c’est France Soir qui les publie à son tour avec en Une : "Oui, on a le droit de caricaturer Dieu". Une semaine après jour pour jour, c’est Charlie Hebdo (journal satirique) qui consacre son numéro aux fameuses caricatures avec en Une, le désormais célèbre dessin de Cabu "C'est dur d'être aimé par des cons". Les répercutions de la publication en France des caricatures ne se feront pas attendre puisque le CFCM (le Conseil Français du Culte Musulman) décide d'engager une action en justice contre Charlie Hebdo (seul hebdomadaire incriminé, bizarre !!). La France est-elle un pays de droit et surtout, existe t-il ici une liberté de la presse ?? On est en droit de se poser la question quand on voit tout ce remue ménage à la suite de ces publications. C’est d’ailleurs ce que va tenter de découvrir le réalisateur à travers son voyage dans les coulisses de cette incroyable aventure juridique qui dresse une étonnante réflexion sur l’Islam, le rôle de la presse et de l’Etat, à travers différentes prises de parole (interviews des différents acteurs de ce méli-mélo juridique. Le réalisateur donnant la parole aux deux parties adverses, nous avons droit à de beaux moments (drôles et incroyablement éloquents), dont l’excellent duel entre Maître Richard Malka (les accusés) et Maître Francis Szpiner (les plaignants). Images prises sur le vif et réactions à chaud de la part du staff de l’hebdomadaire incriminé, ce documentaire saisissant et hilarant prouve (hélas) que la liberté de la presse ne tient qu’à un fil, surtout dans un pays démocratique et laïc ! Mars 2008, un mois de procédure et le verdict tombe : le tribunal considère que la publication de Charlie Hebdo a participé à "un débat public d'intérêt général". Ouf !
Je ne vais pas faire dans l'originalité en disant que je partage à 200% le point de vue de Charlie Hebdo (et donc de la justice par la même occasion). Difficile (et bien qu'inutile) de condamner la liberté d’expression, difficile d’en repérer ses limites ; où commence-t-elle, et surtout où s’arrête-elle ? Le débat perdurera surement encore longtemps sans pour autant lui attribuer une science exacte. Propice à l'amalgame rapide, certains y voit de l’humour ou du constat…, d’autres y voit du racisme ou de l’antisémitisme... Encore avec les éléments récents concernant Dieudonné (interdit de spectacle) ou encore Eric Zemmour (écarté de chaines TV) pour ne citer qu’eux, le débat se prolonge, et se prolongera même après ce triste jour de janvier 2015. Concernant Charlie Hebdo, on ne peut qu’approuver cette décision de justice propre à notre liberté, à notre république, à nos valeurs, à la France tout simplement. Le 7 Janvier 2015, l’arme des faibles vient rencontrer l’arme des forts, mais le coup de Kalash' ne stoppera jamais le coup de crayon. On n’a pas à être apeuré par telle ou telle religion, et se laisser dicter nos codes pour cantonner notre avenir au silence (comme l'exprime si bien Elisabeth Badinter) parce qu’un mouvement extrémiste ne l’entend pas de cette oreille. On se bat pour nos convictions communes, la démocratie, la laïcité, la liberté d’expression, on est La France, on est Charlie.
Le documentaire en soi se limite principalement à des auditions, avec de nombreux intervenants, donc de nombreux points de vue, d'un coté comme de l'autre. On a le mérite d'en apprendre davantage sur le sujet, même si celui-ci aurait pu s'étendre encore plus. Bref, de toute façon nous ne somme pas en présence d'un documentaire sur la liberté d'expression dans son ensemble (bien qu'il en soulève le sujet), mais plus particulièrement sur le procès dont fut victime Charlie Hebdo en 2007, suite à ces fameuses caricatures publiées. Charlie Hebdo n’y vas certes, pas avec le dos de la cuillère, le journal traite l’actualité sous forme humoristique et talentueuse, sans laisser de côté quiconque (partis politique, mouvements religieux, couleur de peau, toutes classes confondues…), et c’est bien là sa force, son intérêt, et son utilité. Effacer un sujet de ses publications, reviendrait à arracher ce fameux pied d'égalité, pour lequel on continue de se battre chaque jour.
Si ce doc est très limité en termes cinématographiques, il n'en reste pas moins pertinent et passionant, posant des questions fondamentales sur la liberté d'expression et de la presse, mais aussi sur la laïcité de notre pays et l'égalité des religions.
Daniel Leconte a choisi l'humour pour rapporter l'affaire. Le réalisateur donne la parole aux différents protagonistes de cette affaire, plus nombreux du côté des défendeurs. On entend les propos de Philippe Val, directeur de la rédaction de Charlie Hebdo, Dalil Boubakeur, recteur de la Grande Mosquée de Paris et président du CFCM), les témoins : Elisabeth Badinter, François Hollande, François Bayron, Claude Lanzmann. Et aussi les ténors du barreau Georges Kiejman pour Charlie, Francis Szpiner pour le CFCM. Les questions sont percutantes, les orateurs sont excellents.
Le réalisateur a un parti pris net pour Charlie Hebdo. Ce qui peut aisément se comprendre. La musique aussi donne un ton au film assez désagréable. Une musique théatrale qui n'avait pas lieu d'être.
C'est dur d'être aimé par des cons montre le déroulement de l'affaire dans le prétoire. Il démontre aussi l'importance de ce procès pour la défense de la liberté d'expression. Le réalisateur à travers les scènes filmées dans la salle des pas perdus a réussi à recueillir la ferveur que le sujet déclenche.
C’est dur d’être aimé par des cons permet d'ouvrir le débat sur la censure, le respect des droits fondamentaux et la liberté d’expression. http://framboisemood.wordpress.com
Le sujet est intéressant, voire essentiel. Néanmoins, ce documentaire est trop partial et subjectif. Les éventuelles voix pouvant exprimer des arguments contestataires n'apparaissent purement et simplement pas dans ce film, ou alors de manière caricaturale, tournées en ridicule. C'est dommage, car il en résulte plus un film de propagande plutôt q'un véritable documentaire. Je suis sincèrement en accord avec le message véhiculé par ce reportage, mais ce n'est pas une raison pour museler ou humilier ceux qui s'y opposent.