Je suis allé voir ce film car j'avais beaucoup aimé Still Life. Je savais ainsi un peu à quoi m'attendre pour 24 City. Cela reste je trouve un film très réaliste comme Still Life, certes moins surréaliste par moment comme même. Néanmoins, je trouve que les thèmes qui sont traités sont bien relatés. Ainsi les personnages sont cruellement seuls, que ce soit devant la caméra, dans la salle nue, face au travail, face aux autres à cause de la surdité, sur la patinoire, célibataire ou amoureux sans suite, "promeneur" solitaire dans une usine abandonnée. Les uniques moments de communauté sont les réunions, les chorales, les repas d'adieu...Un autre remède pour ne pas vieillir, à part "s'occuper", est de chasser la solitude. Avec ces histoires, j'ai eu presque de l'attachement pour cette usine, partageant ainsi les sentiments des ouvriers. La blouse, même abandonnée, a autrefois servi, nom aussi signifiant que son numéro.
Un autre thème a été pour moi celui du basculement d'époque, avec cet ouvrier qui culpabilise devant son vieux collègue et ses valeurs du respect du travail des autres, la mère de famille qui fait l'apprentissage de la valeur familiale en rentrant au pays, la dernière personne née en 82, qui semble "moderne", fréquentant le grand monde, retourne finalement au foyer, et finissant le film : "J'y parviendrai. Je suis fille d'ouvrier".