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gimliamideselfes
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3,5
Publiée le 28 août 2021
Je crois que j'ai rarement été autant dupé par un film que devant 24 city. Je savais juste que ça allait parler d'une cité ouvrière transformée en appartements de luxe et qu'on allait suivre des personnages qui vivent cette transformation... Un peu la routine du cinéma de Jia Zhangke, à savoir la Chine en mutation. Et là dès les premières minutes le style documentaire s'impose, de longs plans fixes sur des anciens ouvriers qui témoignent, qui racontent leur vie à l'usine, comment ils sont arrivés là...
Chaque plan est réellement magnifique et Jia Zhangke sait prendre son temps avec chaque personnage pour que son histoire puisse nous toucher... Bref, un documentaire tout à fait sympathique sur un sujet passionnant... jusqu'à une quinzaine de minutes avant la fin du film où ma compagne reconnaît Zhao Tao (en vrai jamais de la vie je l'aurais reconnue) et là le film prend une toute autre dimension. Ce qui était au départ un simple documentaire devient finalement un objet beaucoup plus difficile à cerner puisqu'on se retrouve avec des séquences qui ne peuvent être que de la fiction...
Et donc là la question s'est immédiatement posée : quelles autres parties sont également tournées avec des acteurs ?
Voire même : n'y a-t-il que de la fiction dans le film ?
Bon visiblement certains entretiens sont réels et d'autres sont fictifs...
Et là je me dis que ne pas avoir reconnu Joan Chen (alors que le personnage dit clairement lui ressembler) ou Zhao Tao aurait pu me faire passer à côté de toute une dimension métafilmique. Mais en même temps, le témoignage dans lequel j'étais le moins investi émotionnellement était celui de Zhao Tao puisque je savais qu'il était faux, alors qu'elle m'émeut dans tous les autres films de Jia Zhangke... C'est comme si avoir cru au documentaire pendant une bonne partie du film, m'empêchait de m'investir dans ce qui était de manière plus évidente de la fiction.
Je me sens trahis, mais en même temps c'est quand même fort de réussir à filmer Joan Chen parler de ses mecs passés avec qui ça n'a pas marché de manière aussi mélancolique et émouvante, sans qu'à une seul moment je ne puisse me douter qu'il s'agit là d'une partie fictive.
Donc je suis un peu partagé sur le procédé, parce que tant que je l'ignorais et que je croyais au documentaire il était plus facile d'être ému par le film et dès que j'ai compris (bon on m'a aidé) la supercherie c'est la réflexion qui a pris le dessus.
En tous cas 24 city est formellement à un film sublime, qu'est-ce-que ça fait plaisir d'écouter des gens parler dans un cadre aussi soigné ! Et le choix du docufiction (?) est pour le moins intriguant, mais pas inintéressant dans sa manière de raconter une histoire fictive dans un décor aussi réel que possible. Parce que finalement tout l'aspect documentaire ne fait pas renforcer la crédibilité de tout le film.
24 City est de ces films qui tranche avec les codes et us, l'expérience est immersive, totale. On suit non pas des parcours mais une poursuite de souvenirs, ceux-ci se narrent dans un procédé incroyable, son réalisateur file vers une sphère dans la tradition du documentaire et explore en même temps l'imaginaire et la reconstitution et raconte son film dans un entremêlement absolument fécond d'idées et divin dans sa démarche.
Jia Zhangke décris les transitions de la Chine de par des récits, des brides d'histoires qui se jette dans le même canal à des fins encore plus grande, celle de ressortir tout le bouleversement rapide de sa contrée, des souffrances qui résultent dans une mémoire collective. Tout ici se confond, une drôle de sensation se niche après coup.
Un film quasi-unique, je n'ai vraiment pas le souvenir de pareil tentative ... J'en redemande. Je crois d'ailleurs que je ne vais pas me contenter d'un seul long-métrage de ce dernier, aussi perturbante soit cette première, son cinéma en a, je le pense, d'autres du genre. A très vite.
24 City constitue un quasi-documentaire, une succession d'interviews d'habitants de la ville Chinoise de Chengdu, qui ont vu leur habitat et leur vie professionnelle se transformer au gré des époques (globalement, 1950 à nos jours). La plupart des témoignages présentent un véritable intérêt historique, en permettant de découvrir la vie, la culture et la mentalité particulière du pays, et quelques uns d'entre eux sont véritablement poignants. Il est difficile de distinguer les acteurs des protagonistes ayant réellement vécu l'histoire qu'ils content (le réalisateur a choisi de mêler les deux). Cependant, en misant quasi-uniquement sur la force de la parole, le format n'est pas des plus digestes : le film se réserve à un public averti, intéressé par la découverte culturelle.
Jusqu'ici, 24 City est ce que Jia Zang Khe a fait de moins bon. Il porte néanmoins cette force et cette mélancolie qui font de ce réalisateur quelqu'un d'incontournable, film après film. Précisons : 24 City n'est pas un accident de parcours, c'est une réussite dans une filmographie irréprochable.
On comprend les (louables) intentions du cinéaste : montrer l'évolution d'un pays prêt à tout pour entrer dans une pseudo “modernité”, quitte à abdiquer toute tentative de restaurer des liens sociaux communautaires. Mais contrairement à Joris Ivens ou Raymond Depardon, Jia Zhangle se complait dans la pause et l'accumulation de verbiages fastidieux qui limitent fortement la portée de son étude sociologique et politique. Le seul instant d'émotion a lieu quand l'actrice Joan Chen interprète avec conviction le rôle de “Petite Fleur”, une ouvrière évoquant son bilan désabusé de célibataire. Un instant de grâce dans un film trop sec et distancié pour entraîner une véritable adhésion.
Un documentaire intéressant, à base de témoignages (fictifs ou réels) on découvrent la fin du communisme au profit du capitalisme en Chine. Pas mal de thèmes d'actualités et historiques sont abordés. La réalisation est particulièrement réussie pour un doc, esthétique industrielle et usine en ruine accentue le côté nostalgique des témoins.
Un docu-témoignage, plutôt qui allie beauté de décors et émotion pure, témoignages déchirant et une bonne représentation finale de ce que veux la nouvelle génération chinoise, de l'avenir chinois. Ayant vécu là bas je sais de quoi je parle.
Enfin une oeuvre du "7ème Art".
Mon sentiment est qu'une version française aurait tout gaché aux émotions des protagonistes.
Un bon moment et un "beau" film pour tous les passionnés de l'Asie et de la Chine plus particulièrement.
Il est plus que certain que l'on risque de s'ennuyer devant ce documentaire au ton aussi sombre que son rythme est lent. Mais, dès lors que l’on s'attèle à y voir une splendide image de la Chine actuelle et une réflexion sur les conséquences de la politique économique qui y est aujourd'hui appliquée, on comprend l’importance du message qu’a voulu donner Jia Zhang-Ke, son réalisateur-sociologue, à un public international. Le plus rassurant vient du fait de voir que des documentaires aussi réalistes puissent être mis en image dans ce pays pourtant pris en étau par la censure gouvernementale.
On connaît la langueur qui se dégage du cinéma de Jia Zhang-Ke, et son perpétuel mouvement intérieur. "Still Life" avait révélé un esthète et un sociologue hors pair, tandis que "Dong" (inédit en salles) avait eu valeur de document sur la création et la place de l'art en Chine. "24 City" mêle finalement l'ennui du premier, et la grâce du second. Sous la forme d'un documentaire parfois véridique, parfois joué et préparé, le cinéaste chinois oppose quelques discours entre différentes générations, des jeunes aux vétérans, et entre différents statuts, des nouveaux riches aux anciens ouvriers. Le témoignage mis en place ici pose pourtant problème ; pris entre le souci de décrire de façon crue la réalité économique et ouvrière de son pays, et celui d'ériger le documentaire en un espace artistique complet et novateur (au sens technique du terme), on ne sait plus trop quelle valeur prend la parole de ces citoyens désabusés, pessimistes, tristes et emplis de regrets. A travers quelques anecdotes (dont on ne sait jamais si elles sont vraies, ou non), ou à travers l'observation minutieuse des usines, Jia Zhang-Ke tente de percer le secret d'un pays dont la mutation (en bien comme en mal) reflète à la fois une certaine richesse culturelle, et l'abandon du travail manuel pour une technologie en pleine croissance. D'un autre côté, le cinéaste adopte une attitude volontairement contradictoire et complexifie son langage en rendant impressionniste (par la photographie et le montage notamment) le caractère informatif de la démarche initiale, de façon à ce que la création personnelle se mélange à une réflexion à l'état brut pour un résultat 'entier' , compact et libre à la fois. Mais à part d'interroger encore plus ce fascinant chantier de réflexion actuel qu'est l'entremêlement entre le fictif et le réel, "24 City" laisse de gros doutes sur le véritable propos humain de ce qu'il dégage. Il manque au film de nous donner plus clairement certaines clés pour saisir profondément la problé
Une oeuvre absolument magnifique qui nous propose sur un mode semi-documentaire de constater le basculement de la Chine communiste à une Chine capitaliste. Ce film ne s'appuie pas sur de grandes théories mais sur les témoignages, bouleversants, réels ou fictifs d'acteurs professionnels ou non. Un grand moment de cinéma et pour ma part la découverte d'un grand cinéaste.
L'histoire d'une cité ouvrière chinoise qui, démantèlement après démantèlement, devient un sujet de reportage presque alter-mondialiste. C'est en fait un mélange entre des vrais ouvriers et des acteurs qui jouent des archives. C'est pas mal du tout, surtout la qualité d'image impressionnante venant du numérique, qui donne tout son sel à un documentaire pas forcément facile au départ. On apprend à mieux connaître nos ennemis mortels, ceux qui continueront à crever de faim quand plus personne sur terre ne pourra acheter leur produits (sous entendu quand nous serons mort de faim avant eux) ! Un beau travail du réalisateur de « Still Life » en tout cas.
Jia Zhang-ke (Plaisirs inconnus, The world, Still life...) est sans nul doute est un des observateurs les plus fins et pertinents des mutations de la Chine d'aujourd'hui et de son passage de l'économie planifiée à l'économie de marché. 24 city se situe dans la continuité de son oeuvre, tout en se singularisant par son genre : le documentaire, retouché par des éléments de fiction, plus ou moins décelables, et parfaitement intégrés. Le film n'est composé que de témoignages, ceux des ouvriers de l'usine de Chengdu, destinée à disparaître pour laisser la place à un luxueux complexe immobilier, et tout le talent de Jia est de mettre en scène la mémoire humaine de Chengdu et de rendre dynamique un projet menaçant d'être statique et bavard. Au contraire, 24 city est un document souvent passionnant, filmé avec grâce, qui rappelle que le cinéma est un art autant qu'un divertissement qui peut conjuguer réalisme et poésie sans tenir à distance ses spectateurs.
La fermeture d'une usine vue à travers 8 personnages. Entre vrai et faux documentaire car les certains sont des acteurs et les rôles sont totalement écrits... et c'est là que le bât blesse. Un vrai documentaire aurait évité les effets de style. Et oui, l'impression de voir un cinéaste se regardant filmer, avec des effets cinématographiques dignes des intellos européens. Par exemple: un personnage parle et puis on entend sa voix mais l'écran est noir... ça doit être pour faire plus vrai mais comme il fait ça à chaque témoignage ça devient con (oui, l'effet de répétition est un genre propre à la comédie et non au documentaire !). Conclusion de la matière réelle, témoignage de l'évolution de la Chine mais un ennui profond, agacement permanent, me suis rarement autant em.... et pourtant le sujet m'intéresse beaucoup (je vais en Chine et apprends le chinois) !! Reste des images très belles de la destruction de l'usine... justement quand il ne met plus en scène ses personnages. Enervant.