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Flavien Poncet
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1,0
Publiée le 27 avril 2008
En deux parties, Luc Béraud et Michel Ciment se donnent pour enjeu de nous dévoiler tout sur Joseph L. Mankiewicz dans «All about Mankiewicz» (France, 1983). Cela s’avère au final une interview d’1h40 entre Michel Ciment et le réalisateur d’«All about Eve». Entre Berlin et New York, Mankiewicz se livre à Ciment dans une mise en scène digne d’une image d’Epinal. Les promenades idéalistes entre Ciment (critique à Positif) et Mankiewicz dans les rues froides de Berlin sont nourris du désir de voir réunis deux hommes a priori ennemis dans le système culturel du cinéma. Cette réunion permet en même temps à Mankiewicz de se livrer à la caméra, de se dévoiler au spectateur. De ce long entretien n’en ressortira que quelques anecdotes intéressantes sur les aléas de l’âge d’or d’Hollywood. Certaines des légendes qui hantent le personnage de Mankiewicz proviennent de ce film. Sa rancœur pour les producteurs et leur inculture moyenne donnent droit à quelques répliques cinglantes, aussi cyniques que ses films. Hormis cet aspect anodin, Ciment offre l’occasion à Mankiewicz de conserver une trace fugace de sa pensée. Naturellement, ses films en disent bien davantage sur lui. Mieux que le documentaire de Béraud, si l’on a faim de connaissance à propos du cinéaste, le livre «Mankiewicz» de NT Binh (autre critique à Positif) édité chez Rivages Cinéma saura bien mieux étancher votre soif. Le film n’est toutefois pas sans poser une question essentielle sur un genre rare au cinéma mais qui tombe toujours dans le même écueil. Comme genre, il s’agit du documentaire centré sur un réalisateur. Peter Bogdanovitch s’est également essayé à l’expérience en réalisant «Directed by John Ford». Le parallèle des œuvres permet de mettre en évidence le problème du genre. Très souvent peu de choses sont dites sur le cinéaste en question. Rien n’est révélé de l’art de l’auteur au profit d’une superficialité. On préfère aux questions de fond, des interrogations quelconques.