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    Adieu clarté d'été
    Note moyenne
    3,2
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    2 critiques spectateurs

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    Dodeo
    Dodeo

    99 abonnés 237 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 8 mars 2011
    Kiju Yoshida propose avec Adieu clarté d'été un road movie au sein même de l'europe, une vagabondage de pays en pays, une oeuvre d'errance et d’incompatibilité marquée par ses deux personnages principaux respectivement interprétés par Mariko Okada et Tadashi Yokouchi.

    Makota (Tadashi Yokouchi), étudiant en architecture, fait des recherches sur une église qu'il avait aperçu sur un croquis au Japon et qu'il a en sa possession. La quête parait pourtant veine étant donné qu'il ne sait réellement où chercher, son seul indice est qu'elle se trouve en europe. Et c'est à Lisbonne qui rencontre Naoko (Mariko Okada) qui vit d'importation d'objet d'arts et qui est marié à un jeune américain.

    Le film se déploie avant tout en tant qu'histoire d'amour laquelle se retrouve sublimée par un sens du découpage très équivoque. Les personnages ne parlent que très rarement entre eux, le peu de paroles n'ayant un sens que réduit, un intérêt que très limité. Ils ne se parlent pas, ils s'observent, ils se mêlent tout en étant séparés. Et c'est là que toute la splendeur de Adieu, clarté d'été prend forme. L'oeuvre de Yoshida fait recours à maintes reprises à la voix off, représentative d'un certain blocage des personnages. Ces voix off tantôt de Makota tantôt de Naoko ont la particularité de souvent s'enchaîner sans jamais réellement se mêler, il y a une certaine forme de distanciement qui se met en place et qui révèle cette impossibilité naissante à communiquer avec l'autre. Chacun se déploie donc dans sa propre pensée, quitte à ne rien communiquer à l'autre si ce n'est des regards et observations, chose encore plus marquée sur le personnage féminin de Naoko où sous ce mutisme se cache une certaine forme de désir. Cette forme de vide et d'incommunicabilité n'est d'ailleurs pas sans rappeler le cinéma d'Antonioni.

    Et de tout cela il en résulte d'un traumatisme commun, une recherche identitaire désespéré suite à l'explosion de Nagasaki. Ce bouleversement psychique emmènera les personnages à s'interroger à plusieurs reprises sur ce qu'est le Japon pour eux. Peu de mots pour le décrire mis à part l'errance, la douleur et l'attachement. Ce qui est aussi remarquable dans Adieu clarté d'été c'est son sens du cadre, sa mise en valeur des lieux pour en ressortir une certains substance émotive et symbolique. Ainsi ces derniers sont bien souvent liés à un périple très mental, multipliant les étendus infinis dans laquelle se retrouve nos deux personnages souvent symbole du vide de l'âme et à cela s'accumule quelques percée oniriques à l'image de ce magnifique couché de soleil éblouissant mis en valeur par une photographie tout simplement sublime.

    Adieu clarté d'été est une oeuvre rare mêlant avec brio cette réflexion désenchantée sur l'amour, la communication, le poids du passé et la vie. Kiju Yoshida signe donc un fabuleux road movie désespéré et profondément touchant. Un très grand film !
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 13 juin 2014
    J'ai honte de dire qu'il me semble que c'est le premier film de Yoshida que je regarde … Un " Road Movie " tel que celui-ci, c'est si difficile à noter, parce que ça n'est pas le genre de film que l'on peut noter avec les mêmes critères que d'autres genres … d'habitude, je ne suis pas fana des " Road Movie ", je suis également de nature " évasive ", et je trouve que le fait de faire un " Road Movie " va à l'encontre même de l'idée que veut dégager un " Road Movie ", moi-même, est-ce que je raconte mes escapades solitaires et mystérieuses, pleine de réflexion (et d'alcool) à quiconque ? Non, bon. Le fait est que " Adieu clarté d'été " est très différent. Yoshida arrive à confronter deux personnes qui n'ont rien en commun, qui n'ont rien à se dire, et qui passent leur temps plongés dans leur quête. Outre que les plans sont sublimes dans ce voyage en Europe, les dialogues le sont tout autant, enfin quand je parle de dialogue … disons qu'on a plus le droit à une alternance de voix off entre le monsieur et la madame, mais le résultat est saisissant, on est bouffé par un besoin de réflexion. Les personnages, bien que nostalgiques, sont tout aussi mou et dépressif, mais passionnant. Tout le long du film, on ressent une espèce d'incompatibilité entre eux, que ce soit dans leur parole ou dans leur mouvement (par exemple le plan où ils se croisent sans se regarder une dizaine de fois), et c'est surtout Naoko qui sera hostile au rapprochement inévitable des deux personnages. J'avais dis des insanités injustifiée sur " Easy Rider " (SWAAAAAMP !) qui a lancé la mode du " Road Movie " parce qu'il ne m'avait pas embarqué, ça n'a pas été le cas du film de Yoshida, ils ne sont pas comparable évidemment, mais Yoshida arrive à parler de tout en 1 heure 30, la vie, le temps, le passé, l'amour etc …c'est aussi l'occasion de se retrouver "à" Nagasaki … nous connaissons tout des deux personnages et pourtant nous ne savons rien d'eux.

    Bon Film :)
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