La cinéaste Laetitia Masson est issue de la Fémis, où elle a en effet passée une année d'étude en 1991. Elle commencera à réaliser des courts-métrages (Un souvenir de soleil ; Vertige de l'amour), pour inaugrer le format moyen avec Nulle part, interpété par Hélène Fillières. Ce n'est qu'en 1995 qu'elle tourne son premier long-métrage, qui propulse Sandrine Kiberlain en tête d'affiche. Cette oeuvre sociale permet aux deux femmes d'asseoir leur célébrité : Laetitia Masson, notamment, sera classée parmi les cinéastes du cinéma français les plus prometteurs de la dernière génération (qui contiennent également Arnaud Desplechin, Olivier Assayas, Catherine Breillat, Catherine Corsini, etc.), et sera saluée par les critiques. Depuis, elle a prouvée qu'elle excellait dans les portraits de "femme en fuite" (voire sa trilogie avec Sandrine Kiberlain, ainsi que sa dernière oeuvre, La Repentie, qui marquait le retour sur les écrans d'Isabelle Adjani).
Avant d'entamer leur longue collaboration (trois films en commun), Sandrine Kiberlain et Laetitia Masson s'étaient déjà retrouvées toutes les deux devant la caméra : c'était en 1993, pour les besoins de Les Gens normaux n'ont rien d'exceptionnel, de Laurence Ferreira Barbosa. Leur collaboration débutera ainsi deux ans plus tard, avec En avoir ou pas pour premier opus d'une trilogie de "femme en fuite".
Entre autres significations, le titre En avoir ou pas fait référence à To have and have not, titre original du Port de l'angoisse, film noir réalisé par Hawks d'après l'oeuvre d'Hemingway.
La réalisatrice de Vendredi soir et Beau travail peut aussi bien être devant que derrière la caméra. La preuve avec En avoir ou pas, dans lequel elle incarne la mère d'Alice, interprétée par Sandrine Kiberlain. Plus récemment, elle tenait un second rôle dans Vénus beauté (institut), d'une autre réalisatrice, Tonie Marshall.