La Mutante 4 est donc une nouvelle suite apportée à un métrage qui honnêtement n’avait pas la matière pour nourrir autant de séquelle.
Ici on a le droit à un film pas complètement concluant, mais pas pour autant aussi raté que cela.
Le casting est plutôt honnête. Helena Mattsson est bien dans la continuité de Natasha Henstridge, offrant une prestation qui n’a bien sur rien d’exceptionnel, d’autant qu’il est difficile de dire que le personnage de Miranda demande une énorme variété de jeu, mais suffisamment charismatique et enlevée pour ne pas affaiblir le film. Elle forme un duo solide avec Ben Cross, lequel se montre convaincant dans le rôle du professeur, et mène bien la danse, arrivant notamment à retranscrire les troubles de son personnage lorsqu’il lui faut faire des choix difficiles. Du reste l’acteur interprétant Forbes est une bonne surprise, puisqu’il évite le cabotinage outrancier que sa première apparition pouvait légitimement faire craindre.
Au niveau du scénario en revanche, ce n’est pas top. Je dirai que la première partie est convaincante. Elle pose bien les personnages, elle offre quelques scènes de qualité (la première transformation débouche sur le meilleur passage du film), et lance un scénario a priori prometteur. Pourtant non. La partie mexicaine est trop faible. Elle est tiède, reprend sans surprendre jamais les codes des précédents épisodes, et rajoute sur le tout des nouveautés qui sont autant d’incohérences et finissent par plomber l’ensemble. Alors bon le métrage reste relativement court, il y a de l’action tout de même, et des moments bien sympathiques, mais on ne peut pas dire que reprendre la même recette au quatrième épisode en l’affadissant soit convaincant malgré tout.
Sur la forme, la mise en scène de Nick Lyon est ma foi pas mauvaise. Elle offre un travail nerveux, soigne les scènes d’action, notamment sur la fin avec quelques effets de style bien utilisés. Je dois dire que j’ai été surpris par ce réalisateur qui m’avait déjà donné quelques belles impressions avec son Rise of the Zombies. La photographie est plutôt soignée, avec un travail d’ambiance appréciable, même s’il ne casse pas la baraque. C’est du peut-être à des décors trop faibles, lesquels se limitent à un entrepôt, un club de nuit, et deux ou trois rues pour la partie mexicaine du film. Au niveau des effets horrifiques La Mutante 4 mise sur le tout numérique. Globalement les effets sont répétitifs, pas très bien faits, et relativement soft. Néanmoins certains restent efficaces malgré tout, notamment lors des premiers meurtres dans l’hôpital, qui reste le point fort du métrage. La bande son a quelques connotations hispanisantes, mais elle n’a rien de mémorable.
Au final La Mutante 4 n’est pas un film génial, mais reste un petit divertissement passable. Un peu de sang, un peu de sexe, un rythme correct, une interprétation globalement intéressante, une mise en scène qui a un certain style, voilà des arguments qui plaident en sa faveur, et le rende regardable. Pour autant il ne faut pas se leurrer, la recette étant tout de même posée depuis longtemps, on aurait pu attendre davantage. Je lui accorde la moyenne.