Eliza, quadragénaire, mère et femme au foyer, est en train de perdre pied dans un quotidien exposé au moindre imprévu, et une vie de famille qui part en roue libre. Aujourd’hui n’est pas son jour : entre les imprévus familiaux, les imprévus citadins, les copines et les dernières démarques de soldes, Eliza doit trouver le temps de placer dans son programme deux priorités : l’organisation du sixième anniversaire de sa fillette et la rédaction d’un essai sur la maternité pour un concours qui lui permettrait d’obtenir le boulot auquel elle a longtemps aspiré…
Surfant sur la vague de « catharsis maternelle » d’une génération de « desperate housewives » quadragénaires, MAMAN MODE D’EMPLOI expose dans ses moindres détails le quotidien de la maman overbookée, tiraillée entre les tâches ménagères et familiales, les derniers jours de déstockage de fringues, et ses aspirations créatives.
Si la première partie, portée par une Uma Thurman speedée et au bord de la crise de nerfs, plonge efficacement dans « l’enfer » typiquement new-yorkais de la mère en question, il pèche malheureusement par un scénario trop bavard, et des situations qui en pâtissent, en perdant de leur crédibilité. La seconde partie est à l’image de l’état d’esprit du personnage : plus épanouissante. Le récit, plus aéré, mieux réparti, donne au personnage d’Eliza un peu plus d’épaisseur et de crédibilité, relançant efficacement les enjeux du scénario.
Uma Thurman, qui semble s’être spécialisée dernièrement dans la comédie new-yorkaise – grand bien lui en fasse, car on a récemment pu retenir quelques éclats remarquables (« Petites confidences (à ma psy) », « Un Mari de trop »), a pourtant l’air de saturer un peu, écrasée par un personnage maladroit dans son excentricité... Heureusement, la belle tire son épingle du jeu, sa présence suffisant à apporter à cette comédie discrète et anecdotique la fraîcheur et le divertissement d’une sitcom. Au final, pourquoi pas ?