On se demandait jusqu’où pouvait aller le style dv-movie, maintenant on le sait. D’abord lancé en 1999 avec Blair Witch, créant un buzz monstre à l’époque, d’autres reprirent le concept, notamment J.J. Abrams avec son — pas terrible — Cloverfield, et plus récemment Jaume Balagueró avec le très surprenant [Rec] ainsi que Oren Peli avec Paranormal Activity. Cette fois ci pas de sorcières des bois, ni de démons voleurs d’âmes ou d’extra-terrestres dévastant la Terre, mais simplement des rencontres du quatrième type dans une petite bourgade de l’Alaska. Mais qu’est-ce qu’une rencontre du quatrième type ? Pour faire vite, ce type de classification, appelée classification de Hynek, propose jusqu’à 6 types de rencontres, la première est la vue d’un OVNI à moins de 150 mètres, la seconde l’OVNI laisse des traces, la troisième est la vue de l’OVNI ainsi que ses occupants, la quatrième concerne les enlèvements par des extra-terrestres, la cinquième est une communication avec les extra-terrestres et la sixième, la plus grave, sont les meurtres de témoins ou animaux.
Le Docteur Abbey Tyler, psychiatre à Mone, petite ville de l’Alaska, reçoit de plus en plus de patients victimes de troubles du sommeil. Elle se rendra vite compte d’un point commun entre toutes ces personnes, toutes déclarant sous hypnose avoir été observées par une chouette durant leur sommeil, puis enlevées par des extra-terrestres. Après qu’un de ses patients soit devenu fou au point de tuer sa propre famille avant de retourner l’arme contre lui, elle décidera de pousser ses investigations afin de tirer tout ça au clair.
Etant intéressé par le sujet je me devais de mener, moi aussi, mon investigation, afin de voir de quoi il en retournait.
Chose amusante, le film débute comme Resident Evil, sur la tronche de Milla Jovovich en incrust (dégueulasse, soit dit en passant), qui commence sa première phrase par « Mon nom est » et je me suis retenu de dire « Alice », tellement ça me faisait penser à Resident Evil. Bref elle nous explique qu’elle s’appelle Milla Jovovich, qu’elle interprète Abbey Tyler dans une adaptation cinématographique de faits qui se sont réellement déroulés en 2000, et que le réalisateur y a inséré au montage des extraits de témoignages et bandes d’époque. Tout ça pue le faux-docu à plein nez, les archives d’époque ayant été tournées pour les besoins du film. Le réalisateur pousse le vice en se la jouant investigation style Neuvième Porte ou Da Vinci Code, et nous livrant des explications abracadabrantes sur les Sumériens et l’apparition des extra-terrestres 6000 ans avant Jesus-Christ. La mise en scène poussive n’aide en rien et aurait plutôt tendance à faire sourire, nous balançant tous les moments censés faire sursauter en vidéo VHS poussiéreuse et déformée, lévitations et voix lugubres en prime, rendant le tout trop prévisible, au point que l’on suit cet imbroglio sans grand intérêt.
Tout cela est donc très mou, ennuyeux au possible, tentant de se donner des airs de buzz-movie de l’année mais s’échouant misérablement sur les plages du mauvais nanar, à un point tel que le twist venant conclure le film n’éveille aucun intérêt, si ce n’est se dire « ouf, c’est enfin fini ! ».