Yannick dahan pouvait pas se louper, après des années à tronçonner des films (en argumentant, ce qui n'est pas si courant), et après avoir réuni tous les geeks de france sur son plateau, il était plus qu'attendu au tournant. Alors bien sûr, on est méfiant les premières minutes, le ton sérieux, la phrase un peu lourde, puis d'emblée l'escorte se cogne au premier revenant, et le film commence. C'est à dire, que l'intrigue cousue de fil blanc (les deux ennemis qui se réconcilient) prend de l'ampleur avec les vélléités de chacun qui se noue dans une tension qui ne retombera pas. Les personnages sont clairement charismatiques, entre le caïd placide, le gitan sournois, ou le rescapé. Et non seulement on en prend plein les yeux avec des scènes vraiment grandiose de poursuite et de combat, mais on rit aussi, de cette surenchère, parce qu'une batteuse brandie ou une hache trainante c'est le fantasme de tous les fans de jeux vidéos et de cinéma de genre. Le jeu de massacre devient palpitant tant ça fracasse et les situations se retournant. On prend un vrai plaisir à cette grande castagne, et le film de zombie retrouve un lustre quelque peu abandonné, celui d'être savamment récupérer. Ce qui est impressionnant c'est l'efficacité du film malgré son budget limité, l'atmosphère y est, les giclures aussi, et surtout les effets marchent. Là où on nous ressert de la fausse crasse avec des filtres ou de l'action archi-découpé, les réalisateurs jouent savamment des accélérés pour créer la menace zombie, même les caméras à l'épaule créé une confusion là où elle donnait la nausée dans bon nombre de film. Les gros plans sont légions, c'est que les visages parlent, suggèrent, le bourrin est là, latent, puis il jaillit comme un canif. De même du film, on a bien patienté, ça n'empêche pas de se prendre une claque. Longue vie à la Horde.