D'entrée, le film frappe fort : Eileen Hall, 92 ans, chante "Should I Stay or Should I Go", le classique des Clash. Un régal ! Le réalisateur du film, l'anglais Stephen Walker, explique qu'il a suivi pendant 7 semaines la chorale Young At Heart, une chorale très spéciale créée en 1982 à Northampton, dans le Massasuchets : non seulement, tous ses membres, une vingtaine d'hommes et de femmes, ont plus de 70 ans, mais en plus, ils se sont spécialisés dans les grands succès du rock'n'roll, de la pop et du Rythm and Blues (le vrai, pas l'abominable RnB d'aujourd'hui !). On les voit répéter une demi-douzaine de nouvelles chansons qui viendront grossir un répertoire déjà bien garni. Sous la conduite de Bob Cilman, leur mentor, un fringant et sympathique quinqua, ils se lancent dans "Schizophrenia" de Sonic Youth, "Fix You" de Coldplay, ainsi que 2 chansons qui leur donnent du fil à retordre : "I feel good" de James Brown et "Yes We Can Can" d'Allen Toussaint, popularisée par Lee Dorsey. De temps en temps, le film s'attarde sur l'histoire particulière de tel ou tel membre. Au bout de six semaines, ils présentent un show dans une prison locale et obtiennent un fabuleux succès. Puis, c'est la première de leur nouveau spectacle, à guichet fermé, dans le théâtre local. Pendant 1 heure 50 minutes que dure ce film, on ne s'ennuie pas un quart de seconde, on rit, on est ému, on vibre, on se prend une grande claque d'espoir dans la figure. Même les spectateurs n'ayant aucune affinité avec le rock souhaiteront que le film continue encore longtemps. Un film qui, en plus, résume finalement assez bien ce qu'on peut penser des américains, avec leurs bons et leurs mauvais côtés : pas de complexes, fonceurs, optimistes; mais aussi pénibles avec leurs références perpétuelles à la religion. Un film qui devrait aussi permettre de faire comprendre aux français combien la qualité des textes des "tubes" américains est généralement très supérieure à celle des équivalents francophones.