Tout comme un Disney, Legend of the Guardians est une animation fondamentalement manichéenne et profondément archétypale mais c'est totalement volontaire. Cette animation vu son contenu s'adresse aux enfants étant donné que son décodage est totalement disneylien, en d'autres termes ce film passe entièrement par la grille Campbellienne (Dixit la puissance du mythe de Joseph Campbell), donc par le mythe. Les composantes manichéennes et archétypales sont donc non seulement totalement voulues, mais fondamentales dans cette animation, contrairement aux films d'actions ou autres pour adultes qui contiennent ces paramètres et qui vous gonfle d'un bout à l'autre du film parce que derrière le message pseudo-manichéen se cachent des messages qui pervertissent la psyché, pour n'en citer qu'un de très basique dans le cinéma Hollywoodien, les gentils américains qui sauvent le monde des méchants extrémistes. Zack Snider semble avoir une prédilection pour l'héroïsme, cet héroïsme qui donne naissance aux légendes, aux mythes, aux "300" (dixit la bataille des Thermopyles), aux âme guerrières, à la noblesse des actes, ... mais aussi à l'initiation, à l'apprentissage, au courage, à la bravoure, au sacrifice, à l'humilité, ... mais aussi à la tradition orale, à l'histoire contée ... donc fatalement Legend of the Guardians est définitivement un conte destiné aux enfants. Quand bien même certain(es) trouveraient cette animation trop dure (problème souligné par plusieurs spectateurs) pour un enfant en bas âge, je ne suis pas d'accord. Bambi malgré son grand âge reste encore aujourd'hui infiniment plus dur à voir "émotionnellement" qu'un Legend of the Guardians ... Legend of the Guardians est un conte et aucun conte n'est gai, bien au contraire, un conte est censé éveiller l'enfant par le biais de l'aventure mais et surtout par celui de de la peur, du mystère, ... pour le préparer aux dures réalités de la vie. L'intelligence de Legend of the Guardians va même plus loin, on y frôle des concepts purement Shakespeariens par le biais d'une lutte fratricide au milieu d'une guerre de clans, de la trahison, de manipulations au sein du pouvoir, ... Aller au-delà de ses propres limites, de la quête de soi, de l'affrontement de ses propres peurs, de les transcender pour devenir soi-même une légende, autant d'éléments qui ramènent au splendide Jonathan Livingston le Goeland. Legend of the Guardians a décidément tout de l'animation pour éveiller l'enfant sur ce qu'il se passe aujourd'hui, en fait Legend of the Guardians n'est rien d'autre qu'une transposition dans un monde imaginaire de la réalité actuelle sur laquelle vient se greffer des valeurs morales, quelles soient guerrières, familiale ou sociales ... mais surtout le courage, le sens de la famille, le sens des responsabilités, le regard porté sur les autres, ... Côté animation, jamais nous n'eûmes une telle perfection en 3D, les séquences d'hyper slow motion (ces ralentis extrêmes chers à Zack, dixit 300, marque de fabrique de ce dernier) sont d'une beauté quasi hypnotiques, ses slow motion sont longs et splendides tout comme dans 300, il n'y a quasiment aucun plan court lors des scènes d'action en plein vol guerrier, donc exit ces fameux découpages quasi épileptiques que l'on retrouve dans les scènes d'action des films américains qui agacent au possible et tuent les films d'action d'aujourd'hui. Les ballets aériens de Legend of the Guardians sont d'une beauté et d'une intensité quasi divine. Cette animation est d'une richesse visuelle exceptionnelle. Les textures des hiboux sont fantastiques, voir les plumes réagir au vent est éblouissant autant que les décors dont certains rappellent "Avatar" dans le cadre de l'arbre de vie. Il y a donc aussi un petit côté écologique (Allégorique ???) quand on constate que les Gardiens vivent dans un arbre au milieu de l'océan en pleine harmonie avec le vivant, société utopique dans laquelle le rôle, quel qu'il soit, de chacune et chacun est essentiel à la bonne marche de cette société plus qu'utopique, alors que ceux dont la quête est le pouvoir vivent sur la terre (poluée ???) dans un milieu aride, sans arbre, sans herbes, sans vie, sur une terre désolée. C'est fatalement typé mais un passage obligé et essentiel dans ce merveilleux conte. Alors oui Legend of the Guardians est totalement manichéen, archétypal, typé et mythologique, mais dans ce cas c'était foncièrement de circonstance et surtout obligé vu qu'il s'agit d'un vrai conte moderne pour enfant, bien que les adultes y trouveront aussi leur compte pour peu qu'ils se réouvrent aux rêves qu'ils avaient alors enfant, le rêve d'un monde sans violence, sans asservissement, sans peur ... Le jeune héros en devenir, Soren, poursuit sa quête, son destin, porté par un courage exemplaire qu'il puise dans le récit des anciens, non pour devenir un héros mais pour retrouver des valeurs telle l'unité de la famille, retrouver et aider les siens mais aussi aider les autres, car perdre son intérêt pour l'aut