Malgré les efforts consentis de proposer un film plus accés sur l'action, sur les cascades, les combats à mains nues, on perd totalement la psychologie du personnage de Largo Winch qui, pourtant, avait trés bien fonctionné lors du premier épisode. Tomer Sisley ne force pas son jeu, mais reste au demeurrant crédible en campant ce riche héritier. On déplore l'absence totale de scénario, complétement mis de côté justement dans l'interêt de se concentrer, malheureusement, sur ces affrontements multiples. Jérôme Salle n'en oublie pas néanmoins de réaliser une oeuvre solide, parfaitement maitrisée, et finalement divertissante. Si la présence de Sharon Stone laisse à désirer, tandis que son apparence glamour devient transparente à cause de son rôle trés conventionnel, et ne change rien au film. Le dénouement, plus ou moins inattendu, est passable. Faute de rebondissements créatifs, on nous ressort un cliché vieux de mille ans. Mais qu'importe, les fresques de notre héros font toujours plaisir à voir. De même que, musicalement, Alexandre Desplat confirme ses talents et livre une bande originale qui, sans être exceptionnelle, suffit à entrer dans l'univers de ce second opus de "Largo Winch". Les décors sont sympathiques, notamment les retours en Birmanie au coeur de séquences réussies (les meilleures d'ailleurs). Parcemé de flashs backs pas toujours indispensables, la mise en scéne souffre de lacunes rythmiques liées au manque d'inspirations de notre duo de scénaristes et s'enlise parfois. Finalement, "Largo Winch 2" tient ses promesses, puisqu'il avait été produit dans la seule intention de surdoser le spectacle en action pure, avec 15% réservés à l'intrigue. Mais voilà, le premier se montrait plus inventif et subtil, mettait en avant un Largo moins débrouillard et plus désorienté, ce qui faisait son charme. Une suite correcte, en dessous de son prédécesseur, mais qui prouve que le cinéma français est capable de bonnes choses, quoiqu'on en dise. Ne restons pas sur cette semi-décéption et patientons jusqu'à "Largo Winch 3" qui promet un scénario plus riche et passionnant, sacrifiant les explosions inutiles.