John Lasseter a écrit Cars 2 pendant qu'il faisait la promotion du premier opus en Europe. Il s'agit d'ailleurs de sa deuxième réalisation, après ... Cars !
Le court-métrage d'animation en 3D, Toy Story: Hawaiian Vacation, réalisé par Gary Rydstrom, qui reprend les personnages de Toy Story 3, sera présenté en exclusivité avec la sortie en salles de Cars 2 le 27 juillet prochain. Woody, Buzz et les autres jouets vont tenter d'organiser les vacances de rêve de Barbie et Ken dans la chambre de leur nouvelle propriétaire, la petite Bonnie.
Cars 2 est le 12ème long métrage animé de Pixar Animation Studios. Les studios fêtent d'ailleurs leur 25ème anniversaire en 2011 et ont remporté en tout et pour tout 26 Oscars et 6 Golden Globes. Le premier opus de Cars a eu l'honneur de recevoir le premier Golden Globe du meilleur long métrage d'animation.
"J’ai grandi au coeur de la culture de l’automobile du sud de la Californie, et j’ai toujours adoré les voitures. Mon père dirigeait le service des pièces détachées chez un concessionnaire Chevrolet. Cars représentait un projet très personnel. Je n’arrêtais pas de penser aux personnages, à cette petite ville, à leur affection et leur façon de se soutenir les uns les autres, à leur mode de vie. Je voulais leur faire revivre une nouvelle aventure qui les emmènerait dans des lieux inconnus aux quatre coins du monde, et j’ai pensé que le film d’espionnage, qui est une autre de mes passions, fournirait un cadre idéal. J’avais très envie d’associer ces deux univers si différents, Radiator Springs d’une part, et l’espionnage international de l’autre. Et voilà le résultat", raconte le réalisateur John Lasseter.
"CARS 2 est le film le plus complexe jamais imaginé par Pixar. Il entraîne les spectateurs dans un voyage autour du monde, et tous les lieux sont créés à partir de zéro. Chaque pays possède ses propres personnages d’arrière-plan, soit des centaines de voitures différentes. Le seul fait de mettre en place un pipeline capable de gérer un volume pareil et de maintenir une qualité optimale à la sortie a été l’un de nos défis majeurs. Nous avons adopté une approche similaire à celle d’une chaîne de montage pour définir les caractéristiques d’animation de chaque voiture. Nous commençons avec un modèle standard avant de personnaliser chacune d’entre elles, notamment au niveau des suspensions et des caractéristiques mécaniques. Les plus anciennes ont des suspensions plus souples, et on a l’impression qu’elles roulent depuis longtemps. Nous avons fait beaucoup de progrès au niveau du système de pilotage - la façon dont les voitures se déplacent, leur direction. Nous voulions pouvoir contrôler ces aspects jusque dans leurs moindres détails, et cela complique davantage les choses", confie le superviseur du design technique Apurva Shah.
"En travaillant sur Cars, nous avions développé une séquence mettant en scène le premier rendez-vous de Flash McQueen avec Sally la Porsche. Cela devait se dérouler dans un drive-in, car cela collait parfaitement avec l’univers automobile. Quel serait le film projeté ? Comme je suis un grand fan de films d’espionnage, j’ai pensé que ce serait très amusant de transposer un film de ce genre dans l’univers automobile. Nous avons imaginé un personnage nommé Finn McMissile qui jouerait dans ce petit film à l’intérieur du film", raconte John Lasseter. Cette passion pour les films d'espionnage n'est d'ailleurs pas nouvelle : "J’ai grandi avec la série télé Des agents très spéciaux, et avec mes cinq fils, nous adorons regarder des films d’espionnage ensemble. Nous avons bien dû voir la série des Jason Bourne des centaines de fois ! Donc, même si cette séquence n’a pas été conservée dans le film achevé, et que Flash et Sally sont finalement allés se promener pour leur premier rendez-vous, je n’ai jamais oublié l’idée de Finn McMissile et du film d’espionnage. Je trouvais qu’il y avait là un vrai potentiel."
Alors que d'un côté Brad Lewis, le co-réalisateur, affirme que c'était "un bonheur et une expérience très enrichissante de travailler à ses côtés pour ce film", de l'autre côté, la productrice Denise Ream avoue qu'elle rêvait de travailler avec lui. Elle explique : "C’est un plaisir de travailler avec quelqu’un d’aussi passionné par l’animation, et il faut reconnaître que c’est également un conteur hors pair. Il avait imaginé toute l’histoire, et nous avons pris beaucoup de plaisir à l’aider à transposer ses idées à l’écran. C’était un vrai challenge, mais tout le monde a apprécié travailler avec lui."
John Lasseter avoue aimer la 3D "probablement plus que tous les autres réalisateurs" : "Mes photos de mariage ont été prises en 3D ! Notre court métrage Knick Knack, qui date de 1989, a été créé en 3D, à une époque où les cinémas en 3D n’existaient même pas. Et j’ai toujours trouvé que l’animation par ordinateur s’y prêtait parfaitement. CARS 2 a vraiment été conçu en fonction de la 3D. Et l’objectif de la 3D dans un film Pixar, ce n’est pas de faire un truc spectaculaire qui donne l’impression de vous bondir dessus, mais de rendre les choses beaucoup plus crédibles, et de permettre au spectateur de pouvoir s’immerger dans l’histoire, comme si l’on ouvrait une fenêtre sur cet univers. Vous en faites partie. Et je crois que lorsque l’on regarde CARS 2 en 3D, on sent que chaque élément a été longuement pensé- les objets sont très réfléchissants, pour que le résultat soit vraiment clinquant, glamour, élégant et branché. Mais c’est également calculé, parce que l’éclairage ajoute énormément de profondeur à la 3D. Les rues mouillées, les voitures reluisantes, les immeubles étincelants, on en prend vraiment plein les yeux !"
Pour John Lasseter, "n’importe quel lieu de la planète peut être transposé dans l’univers de Cars. Si vous regardez les trois Toy Story, ils sont totalement différents les uns des autres au niveau du sujet, mais ils se déroulent tous dans la chambre d’Andy et dans l’univers des jouets. Ce qui est vraiment différent dans ce film, c’est que l’univers de CARS 2 est aussi vaste que le monde dans lequel nous vivons."
"Je trouvais très excitante l’idée de faire voyager Martin dans d’autres pays et de le placer dans des situations propres à chacun. Je riais tout seul en m’imaginant ce que Martin ferait dans toutes ces situations incongrues pour lui, et cela a été l’étincelle de la deuxième partie de notre histoire. Je me suis demandé comment il réagirait à la conduite à gauche à Londres, ou lorsqu’il serait perdu dans le labyrinthe des rues de Tokyo, sans aucun panneau de signalisation en anglais. Ou en Italie, où les feux tricolores ont l’air d’être là uniquement pour la déco...", raconte le réalisateur John Lasseter.
Pour mieux comprendre l'atmosphère des courses de voitures, plusieurs animateurs se sont rendus dans des écoles de pilotage et Jay Ward a visité de vrais stands avec d’autres membres de l’équipe. Il raconte : "Nous aimons assister aux courses pour observer les spectateurs, les fans, saisir les bruits que l’on n’entend pas en regardant une retransmission, capturer ces instants uniques. Nous sommes allés au Grand Prix de Monaco. Il y a une foule incroyable. On peut entendre les vrombissements des voitures qui résonnent dans l’enceinte comme des hurlements. C’est phénoménal !"
Jeremy Lasky, le directeur de la photographie caméra, est très fier de la séquence de la deuxième course qui se déroule le long de la Riviera italienne. "La scène dure 12 minutes et comporte 250 plans, ce qui est énorme. Elle mêle plusieurs éléments clés de l’intrigue : la compétition dans laquelle Flash est engagé, Martin qui se déguise pour infiltrer un casino où le méchant et ses acolytes se rencontrent en secret pour discuter de leur plan, et bien sûr Finn et Holley qui essaient de les en empêcher. C’était un énorme défi, tant du point de vue cinématographique que structurel, de dérouler l’action et de passer d’un élément à l’autre avec fluidité. C’est une scène palpitante, et la tension monte à mesure que l’on réalise ce qui se passe." Il ajoute que, pour l'équipe du film, c'était une nécessité que la photographie de CARS 2 ressemble à celle d’une véritable course urbaine ou d’un Grand Prix de Formule 1, tout en se démarquant des courses retransmises à la télévision.
Jay Shuster, superviseur de la création des personnages du film, détaille le processus : "Je commençais par discuter des personnages avec John, de ce qu’ils sont censés faire et de leur personnalité. Bon nombre d’entre eux sont de pures créations Pixar. Nous commençons par faire des recherches approfondies sur le type de voitures que nous voulons créer. Nous rassemblons le plus de références possible avant de les fondre en un modèle hybride unique en son genre. Une fois que nous avons défini le design du personnage, nous créons un dessin orthographique en trois vues décrivant toutes les surfaces. Dès que John Lasseter l’a approuvé, nous passons à la modélisation. Nous vérifions le croquis pour nous assurer que les proportions, l’empattement et l’espace entre les yeux et la bouche sont corrects. À partir de là, l’équipe de modélisation commence à concevoir la géométrie du personnage, les volumes, les surfaces, et à créer le personnage définitif en 3D sur ordinateur." Au total, le film compte 926 nouveaux personnages, ce qui est un record pour un film Pixar !
Le coréalisateur Brad Lewis explique que, même s'il s'agit d'une suite et que les personnages existent déjà, il est nécessaire de "réinventer complètement les lieux réels dans lesquels le film se déroule. Il faut "voituriser" le moindre bâtiment en arrière-plan, accessoire ou personnage pour les adapter à l’univers de Cars. Tous ces éléments s’intègrent dans un film rempli d’humour et d’émotion qui se décompose en plusieurs chapitres. Je me souviens lorsque nous avons présenté les premières lignes directrices à l’équipe qui allait s’occuper d’une grande partie du design du film, il y avait cette expression incrédule sur leur visage, du genre "C’est une blague ?" Pourtant l'équipe a pu aller faire des recherches sur place, explorer des villes européennes et japonaises pour saisir leur atmosphère et leur ambiance.
Le chef décorateur Harley Jessup et son équipe ont visité Scotland Yard, le Parlement, Big Ben, l’abbaye de Westminster ainsi que la célèbre grande roue, le London Eye, mais Jay Shuster, directeur artistique responsable des personnages, a pour sa part beaucoup déambulé dans les rues de Londres : "Le matin, je restais sur un trottoir à l’heure de pointe à mémoriser chaque voiture que je voyais, y compris les camions et les bus, pour essayer de saisir l’essence de la ville."
Les artistes du film se sont amusés à "voituriser" l'architecture de la ville anglaise, en s'inspirant de modèles de voitures de la fin du XIe et du début du XXe siècle. Ainsi, le dôme de la cathédrale Saint-Paul est en forme de couvercle d’engrenage différentiel et Big Ben devient Big Bentley : "C’est probablement le meilleur exemple de bâtiment s’intégrant parfaitement dans notre univers", confie Harley Jessup, qui a eu la chance de pouvoir visiter l’intérieur de la célèbre horloge. "Big Bentley joue un rôle essentiel dans l’histoire. Afin de l’adapter à l’univers de CARS, nous avons augmenté sa taille d’environ 250 %, et même les horloges - qui pourraient en réalité tenir dans une salle de conférence - ont été agrandies au moins 50 fois."
Tout comme Londres, Paris a été remanié à la sauce Cars. Les grands monuments de Paris tels que l'Arc de Triomphe, la Tour Eiffel, Notre-Dame de Paris (ornée de "car-gouilles") ont aussi été "voiturisés". Harley Jessup raconte pourquoi l'équipe artistique a aussi décidé d'intégrer Les Halles dans le film : "Nous avons imaginé un lieu particulièrement évocateur : une immense structure en fonte suffisamment grande pour permettre aux voitures d’y évoluer et qui accueille un marché aux puces extraordinaire. C’était vraiment amusant de pouvoir de nouveau travailler à Paris. Nous avions passé beaucoup de temps ici pour préparer Ratatouille, et c’était un vrai bonheur de revenir. C’est une ville vraiment magnifique."
Porto Corsa, une ville imaginée par l’équipe artistique, est un mélange des villes des côtes de France et d'Italie, de Nice à Portofino, en passant par Monaco. Brad Lewis raconte : "Lorsque nous avons décidé de créer une ville italienne imaginaire, nous voulions qu’elle soit une déclaration d’amour à la course automobile italienne. C’est une telle passion dans ce pays ! Nous voulions en transmettre l’essence, du magnifique littoral au fleuron de la course automobile - le Grand Prix de Formule 1 de Monaco - en passant bien sûr par Monte Carlo et son magnifique casino." Harley Jessup explique : "Tout au long de la Riviera italienne, ce ne sont que toits couleur ocre, bâtiments peints de couleurs vives, magnifiques pavés, sans oublier une végétation méditerranéenne et une magnifique eau bleu turquoise…". On notera d'ailleurs que la marina de Porto Corsa est en forme de roue de voiture, le rocher sur lequel le casino est construit a la forme de la Fiat 500 Topolino de 1948, et les dés des tables de craps sont en peluche - comme on pourrait en voir pendus à un rétroviseur intérieur.
Sharon Calahan, directrice de la photographie était présente lors des repérages et raconte : "Tokyo avait pas mal changé depuis la dernière fois où j’y étais allée, mais c’était vraiment sympa de découvrir certains endroits de la ville que je n’avais jamais vus - des lieux hors des sentiers battus. Cela créait un contraste intéressant avec la partie plus hors norme, tape-à-l’oeil et colorée de la ville. Nous avons exploré Tokyo en toute liberté afin d’y puiser notre inspiration. Nous avions choisi de situer la séquence de la fête de lancement du Grand Prix Mondial dans un musée, et notre hôtel se trouvait juste au-dessus du National Art Center. Nous n’avions pas prévu de nous en inspirer, mais nous l’avons trouvé très beau."
La course que l'on voit au début du film s'est vraiment déroulée à Tokyo lorsque l'équipe du film y était. Brad Lewis explique que "durant la course, la piste est éclairée d’une lumière halogène blanche particulièrement lumineuse. C’est vraiment magnifique. John et moi avons pensé que ce serait une manière extraordinaire de débuter le film que d’utiliser les néons de Tokyo pour éclairer une course nocturne avec cette même lumière halogène blanche. Il y a un tel décalage entre ce quartier high-tech éclairé aux néons et Radiator Springs, une petite ville typiquement américaine ! Cela créé un contraste culturel idéal."
Cars 2 s'ouvre sur les scènes se déroulant au Japon. John Lasseter et l'équipe en ont profité pour s'amuser de certaines situation. "Quiconque est déjà entré dans une salle de bains japonaise sait que les toilettes ont tendance à être beaucoup plus sophistiquées que ce à quoi les Américains sont habitués. Nous nous demandions comment Martin réagirait, ou à quoi ressemblerait une salle de bains pour voiture. Disons qu’on s’est un peu amusés avec ça…"
Le scénariste Ben Queen explique que si la séquence d’ouverture avec Finn McMissile est jouée avec le plus grand sérieux, la scène suivante, qui se déroule à Radiator Springs, est beaucoup plus légère. "La juxtaposition de ces deux scènes donne immédiatement le ton du film. C’est un thriller d’espionnage, mais avec de l’humour et de l’émotion. Et cela reste vrai jusqu’au bout."
S'il s'agit du premier film d'animation sur lequel travaille le scénariste Ben Queen, ce n'est pas la première fois qu'il a affaire à des voitures puisqu'il travaillait avant sur la série Drive, qui suivait des individus engagés dans une course automobile illégale à travers les Etats-Unis.
Jay Ward, qui a dirigé l’équipe de modélisation et d’articulation des personnages du premier volet, est aujourd'hui le principal spécialiste de Pixar pour tous les éléments relatifs à l’univers de CARS (y compris les questions liées à la construction de l’attraction "Cars Land" au Disney California Adventure Park et la fabrication des modèles réduits). En tant qu’expert automobile du studio, il se charge aussi d’organiser "Motorama", un événement annuel créé en 2001 où les employés de Pixar exposent leurs plus beaux modèles.
Sharon Calahan, qui a déjà travaillé avec John Lasseter, s’est inspirée de la lumière Ratatouille pour les scènes de Paris. Elle travaillait aussi en collaboration avec Julien Schreyer, un artiste responsable de la lumière originaire de Paris, qui a déjà travaillé sur Ratatouille. "Je lui ai dit qu’il n’en aurait pas fini tant qu’il n’aurait pas le mal du pays !", plaisante-t-elle. Pour les scènes londoniennes, elle se souvient en souriant : "Les Britanniques de mon équipe m’ont dit : "Forcément, il fallait que le ciel de Londres soit couvert… ". J’ai répondu : "Eh bien, oui. à quoi est-ce que vous vous attendiez ?"
Jay Shuster confie que son travail est aussi stimulant que gratifiant : "Chaque voiture est unique du point de vue mécanique et comporte des difficultés dans sa conception. C’est à la fois un défi et une joie, parce que je peux me servir de ce que j’ai appris durant mon enfance. Je comprends chaque aspect du design et de la mécanique, et je n’aurais jamais cru que je pourrais mettre à profit les connaissances en ingénierie et mécanique que j’ai acquises à Detroit pour créer des personnages."
Cars 2, dont l'action fait voyager nos voitures préférées autour du monde, offre aux spectateurs des nouveaux bolides de tous genres et de toutes nationalités ! Si l'Angleterre est représentée par une voiture à l'effigie de la Reine ainsi qu'une autre à l'effigie du Prince William, la France est représentée par une petite voiture nommée Tomber, plutôt instable à cause de ses 3 roues. Mais on y retrouve aussi des voitures japonaises, allemandes, américaines, brésiliennes, italiennes ... de quoi voyager autour du monde entier !
Jay Ward explique que l'équipe de Cars 2 a imaginé les "Formula Racers", leur version des Formule 1. "C’était extraordinaire d’intégrer ce genre de voitures dans le film et de rendre hommage à la F1, qui est le sport mécanique le plus populaire au monde. Francesco Bernoulli, un monoplace, est l’un de nos préférés. Avec juste ce qu’il faut d’attitude bravache, il ressemble à Flash McQueen tel qu’il était dans le premier film." Jay Shuster confie que ce personnage a été le plus difficile à créer à cause de ses suspensions apparentes. "Les Formules 1 ont de longs nez, nous avons donc dû exagérer sa forme pour obtenir le résultat souhaité. Il nous a fallu beaucoup de travail pour déterminer toute la palette de sa gestuelle et de ses expressions, mais le résultat valait vraiment le coup. Il peut prendre des postures très exagérées."
Pour la première fois, des voitures de Cars 2 ont été doublées non pas par des acteurs mais par les personnes dont elles s'inspiraient ! Ainsi, le réalisateur du film John Lasseter double pour la première fois un personnage inspiré de lui, John Lassetire, pour offrir une belle surprise aux créateurs et fans des studios d’animation Pixar, qui fêtent cette année leurs 25 ans avec ce 12ème film d’animation. On compte aussi au casting les voix des coureurs automobiles Jacques Villeneuve et Lewis Hamilton, qui se sont prêtés au jeu de doubler, respectivement, un commentateur sportif et sa "propre voiture".
Lors de la promotion de Cars en 2006, Owen Wilson a assisté au Grand Prix d’Espagne avec John John Lasseter. Il est très vite devenu un grand fan de F1 : "Le spectacle et le bruit d’une course de Formule 1 sont incroyables. Je suis également devenu fan de courses automobiles après avoir rencontré plusieurs pilotes de la NASCAR (National Association for Stock Car Auto Racing, principal organisme qui régit les courses de stock-cars aux États-Unis) pour le premier film."
Michael Caine, la voix de Finn McMissile se souvient du moment où John Lasseter l’a appelé pour lui demander s’il accepterait de prêter sa voix au personnage : "Je n’arrivais pas à y croire. Ils voulaient que je participe à CARS 2, et que je double un espion ! J’ai déjà interprété des espions auparavant, j’étais donc à l’aise de ce côté-là. J’avais été stupéfait par la technicité du premier film, je n’avais jamais rien vu de tel auparavant. J’avais donc hâte de participer au second. C’était très impressionnant de me voir sous la forme d’une voiture. Ma voix s’accorde très bien avec cette petite voiture de sport britannique, et le bleu est ma couleur préférée. Le nom de Finn McMissile est remarquablement bien trouvé. Il possède tellement de gadgets qu’à côté de lui, les autres espions ressemblent à Mary Poppins ! Le film est très drôle et vraiment palpitant. Tout comme pour le premier volet, vous vous demandez constamment comment ils sont parvenus à un tel résultat."
Le chef animateur Shawn Krause explique qu'il s'est beaucoup inspiré de l'acteur : "Michael Caine est formidable. Je me suis inspiré de nombreuses photos de lui dans ses tout premiers films pour développer le personnage de Finn. Il possède cette intensité incroyable dans le regard et dans son jeu. On se concentre sur deux éléments pour essayer de refléter l’âme des personnages : les yeux et la bouche, et Michael a un sourire incroyable. Lorsqu’il se met en colère, il prend une moue vraiment dédaigneuse. Nous nous sommes beaucoup servis de cette expression. Dans les plans avec Finn, on peut remarquer que l’on voit souvent ses dents du haut, et il y a un pli qui se forme à la commissure de ses lèvres lorsqu’il fait la moue. Sa voix et l’ensemble de sa prestation apportent une vraie profondeur au personnage. On perçoit l’expérience chez ce personnage, et c’est exactement ce qu’il fallait pour Finn McMissile."
Larry The Cable Guy, la voix originale de Martin, a vécu un incident culinaire similaire à celui auquel la célèbre dépanneuse est confrontée dans le film. "Martin pense que le wasabi est de la glace. Donc, quand on lui en donne une petite quantité, il s’exclame : "Bon sang, quelle bande de radins, mets le paquet !". C’est une scène très amusante. J’ai moi-même mangé du wasabi un jour. On m’avait dit que c’était sucré et vraiment délicieux, alors je l’ai étalé comme de la confiture. Je me suis retrouvé à courir pour me rincer la bouche pendant presque un quart d’heure. J’ai donc pris beaucoup de plaisir à doubler le personnage parce que je pouvais m’inspirer de mes expériences personnelles."
L'actrice Emily Mortimer, qui double Holley Shiftwell, explique "qu'interpréter un personnage d’animation consiste également à lui transmettre certaines de vos caractéristiques, notamment votre façon de bouger et de jouer. Durant les premières séances d’enregistrement, vous ne faites que lire votre texte et croiser les doigts. Et puis au fur et à mesure, le processus devient organique et collaboratif, vous commencez à rentrer réellement dans l’histoire et dans la peau du personnage. Vous pouvez oser beaucoup plus de choses lorsque vous vous trouvez dans le studio avec une ou deux autres personnes que sur un plateau de tournage. Je peux crier ou au contraire murmurer. C’était une expérience formidable."
Pour ce qui est du casting français des voitures de Cars 2, on retrouve Guillaume Canetet Gilles Lellouche derrière les bolides Flash McQueen et son ami Martin la dépanneuse, Mélanie Doutey pour doubler Holley et Cécile de France pour personnifier Sally.
Si John Lasseter a fait appel au compositeur Michael Giacchino (Les Indestructibles, Ratatouille et Là-haut), il s'est aussi octroyé les services des groupes Weezer et Perfume, et des chanteurs Brad Paisley, Robbie Williams et Bénabar. En ce qui concerne la scène d'ouverture du film, Michael Giacchino s’est inspiré de son enfance : "Le film débute à bord d’un bateau et on ne sait pas qui est qui. Où est Martin ? Où est Flash McQueen ? Quand j’ai vu la scène, ça m’a rappelé lorsque j’avais une dizaine d’années et que je faisais du vélo en écoutant de la surf music - des morceaux de rock avec une prédominance de guitare. J’ai joué à John quelque chose que j’avais composé, et il a trouvé que ça collait parfaitement. Cela a servi de point de départ pour l’identité musicale du film."
Pour la bande originale de la version française, le chanteur Bénabar a été choisi par les studios Pixar Animation Studios afin d'interpréter la chanson "Mon coeur fait vroum !".
A peine sorti aux Etats-unis, le film Cars 2 a provoqué un tollé au sein de la droite conservatrice américaine, considérant que cette histoire de complot d'une firme pétrolière n'était rien d'autre que de la propagande gauchiste. Pourtant, John Lasseter indique avoir écrit le scénario "avant la catastrophe du golfe du Mexique" et nie toute volonté de faire passer un message écologiste. Cars 2 n'est d'ailleurs pas le premier film à déranger les conservateurs américains puisque WALL·E présentait un petit robot dont la mission était de nettoyer la planète Terre de tous les déchets abandonnés par les humains.