Premier dérapage dans les suites de Pixar ! Le papa John Lasseter, accompagné de Brad Lewis ont tenté une reprise ambitieuse mais surtout incohérente avec les valeurs du premier volet. On trouvera le minimum syndical sans forcer sur un fort ton humoristique. De plus, on rend hommage au célèbre Mickey de Disney avec le personnage d’Oncle Topolino. Ce premier constat promet un rapprochement avec le studio paternel. On y verra en quoi, ce film abandonne la formule gagnante qu’il tenait pour le divertissement enfantin qu’il représente réellement.
Alors que l’on abordait un aspect plus humain dans le premier film, dans le but de déterrer les fossiles de Radiator Springs, on nous emmène faire une tour du monde à travers les Grand Prix. Mêlant la F1 et le rallye, il s’agit bien évidemment d’un spectacle exceptionnel à ne pas rater. Serait-ce un rachat de la part du réalisateur pour convaincre son public ? Le fait d’avoir campé sur des positions conservatrices et américaines aurait rongé le studio d’une certaine insuffisance, malgré le cœur qu’ils y ont mis pour pondre un « Cars » très respectable. Ici, la leçon est plus simple. Les valeurs de l’amitié et de rester soi-même s’appliquer de nouveau au principal intéressé Flash McQueen. De nouveau sur le circuit après une profonde purification, il poursuit sa prise de conscience et cette fois-ci aux côtés de Martin, le dépanneur maladroit.
Et c’est là qu’est le tournant qui fera sombrer le film dans le drame. Exit McQueen, place à l’espionnage de haut vol. Son ami Martin lui vole radicalement la vedette à l’écran. Ce qui est un choix tout à fait logique d’appuyer l’attention sur ce personnage. Cependant, On ne se limite qu’à exploiter sa fourberie maladroite afin d’en faire une animation comique de premier ordre. La force de Pixar réside dans le fait de proposer une lecture universelle et mature, accessible à tous et à toutes. Il ne suffit pas de transporter les personnages d’un décor à l’autre pour satisfaire les pupilles. C’est donc là qu’échouer les réalisateurs. Ils sont tombés dans la facilité et pourtant les gags fonctionnent par intermittence. Le fait d’adouber une telle turbulence montre qu’il possède du potentiel. Ce qui est profitable n’est malheureusement pas toujours bénéfique et nous le constatons à nos dépends.
L’espionnage usurpe le véritable rôle du film, à savoir discuter de « voitures ». Humaniser est une chose, mais si l’on ne gère pas cet enveloppe imaginaire, le spectateur en fera un acquis. Et si cela se produit, il ne reste plus de surprise dans le visuel. L’étau se resserre donc sur le scénario, maigre en innovation. On se détend et on se fie au parcours qui rend hommage au MI6 et à son héros fétiche. Il en va de même pour les lieux si célèbres dont on profite brièvement. La France, le Japon, l’Italie ou encore l’Angleterre ne méritent pas ce panoramique à la sauce Hollywoodienne, format que l’œuvre emprunte trop souvent.
Pour ce deuxième long-métrage chez Pixar, « Cars 2 » brise naïvement une série de réussite. On y perd l’identité du studio, portant le voile de Disney sur cette réalisation pourtant distrayante mais peu convaincante dans la maturité. Il n’y a que divertissement, sans saveur morale. L’écologie prend un coup, mais on n’insiste pas suffisamment sur ce détail et on préfère passer outre. Ce qu’il manque cruellement, c’est une profondeur émotionnelle que le premier avait encore réussit à capter, alors qu’ici elle est inexistante ou sans intérêt à l’intrigue…