Après le succès de "La princesse et la grenouille" qui était présent mais pas autant que l’espéraient les studios aux grandes oreilles, Disney a décidé de se lancer définitivement dans les films d’animation en image de synthèse. Ce qui pouvait laisser quelques craintes quand on sait que "Chicken Little" et "Bienvenue chez les Robinson" n’ont pas eu un succès critique ou commercial et que ces films sont assez mauvais dans leur genre, moi-même je ne les ais pas apprécié. En 2009, Disney nous a offert Raiponce en décidant de faire un retour au conte de fée traditionnel mais en apportant de nombreuses touches de modernité à ce fameux contre de frères Grimm, un classique qui s'en est bien mieux sorti que le précédent. Pour moi ce film n’est pas facile à juger, parce que j’ais dû le revoir à trois reprises avant d’avoir un avis définitif sur ce cinquantième classique : la première fois j’avais juste adoré, la seconde fois j’étais tristement resté sur ma fin, mais en le revoyant une troisième fois j’avais compris pourquoi je n’avais pas tant que ça accroché la seconde fois et pourquoi j’avais été conquis lorsque j’ais visionné ce film.
La première raison pour lequel mon avis a tellement divergé sur ce film, c’est son héroïne, Raiponce qui est, au début seulement, le cliché typique de la princesse niaise qui veut découvrir le monde de ses propres yeux et en ignore tout ses secrets, ses bons comme ses mauvais côtés. Mais après mure réflexion, contrairement à Ariel de "La petite Sirène", il y a une bonne raison qui explique et excuse sa niaiserie, sa naïveté et tout ce qui fait d’elle un cliché de base :
elle a été enlevée lorsqu’elle n’était qu’un bébé et a été forcée de vivre dans une tour pendant 18 ans en se faisant manipulée par les paroles de mère Gothel qui s’est fait passer pour sa mère,
l’histoire quant à elle est brillante mais j’y reviendrais très vite. Heureusement, après une première demi-heure d’installation et de mise en place (brillant, encore une fois), lorsqu’elle met enfin les pieds dehors, elle évolue petit à petit en prenant sciemment ses aises dans le monde extérieur au contact de Flynn et de ses rencontres, et puis pour une fois que c’est la princesse qui vole à la rescousse du héros on ne va pas la bouder non plus. En fait, c’est lorsqu’elle prend de l’assurance et découvre le monde extérieur que je commence vraiment à plonger dans le film et à aimer cette princesse moderne, l’attente qu’impose la première demi-heure en vaut largement la peine et puis en soi, la réécriture Disney rend le personnage assez dramatique quand on y repense,
être obligée de rester enfermé dans une tour jusqu’à ses dix-huit ans après avoir été enlevé,
c’est assez tragique, pas autant qu’avec les héroïnes de "La Reine des Neiges" mais quand même, donc la princesse est une réussite.
Qu’en est-il de Flynn Rider, le brigand sans foi ni loi ? Et bien, contrairement à Raiponce, j’ais rapidement adhéré au prince moderne que Disney avait crée, j’adore le fait que Disney crée maintenant des héros masculin anti-cliché du prince cucul la praline qu’on nous offrait dans les premiers classiques, et là c’est efficacement bien fait. Flynn est un voleur malhonnête, narcissique et intrépide qui joue aussi le rôle du voleur poursuivi par Maximus. Mais tout comme Raiponce, lui aussi a une bonne évolution au contact de cette dernière, et se révèle de plus en plus attachant lorsque lui et Raiponce commence à tomber amoureux (ne me dites pas que c’est du spoil, c’est clair et net)
et qu’il se confesse à elle lors du feu de camp
. Et ça va me permettre de faire une transition pour parler d’un point que quasiment tout le monde a adoré dans ce film : la romance entre Flynn et Raiponce qui est considéré par certains comme la mieux traité et la plus réussis dans un classique Disney. Alors à mes yeux : en effet, la romance est une pure réussite, et c’est vrai les sentiments entre les deux personnages ont une bonne continuité au fur et à mesure que le film et les évènements se produisent et j’ais particulièrement adoré… mais ça n’atteint pas le niveau d’orfèvre de "La Belle et la Bête" non plus, faut pas pousser. A mes yeux, c’est une des meilleures romances développées par Disney malgré le contexte temporel d’un classique qui passe sans problème au vu des nombreux éléments qui sont exposé à travers Raiponce et Flynn, peut être même la deuxième meilleure romance dans un film d’animation des studios mais la meilleure, surement pas !
La méchante du film aussi est une réussite et se révèle bien plus intéressante qu’elle ne le laisse croire : mère Gothel a été écrit pour être une femme détestable du début à la fin, et avec moi ça a marché. Mon dieu, que je ne pouvais pas la saquer cette veillasse, chaque fois que je la voyais j’avais un désir irrépressible de l’écarteler avec les cheveux de Raiponce jusqu’à ce qu’elle demande grâce. Non contente de
séquestrer une enfant,
c’est une femme douée de parole manipulant tout le monde pour son propre intérêt et contrairement à la plupart des sorcières qu’on ait pu voir auparavant que ce soit Ursula ou Maléfique, elle n’a aucun pouvoir magique, tout ces tours de garce qu’elle fait subir à Flynn et Raiponce, elle le fait par ses propres moyens et y arrive sans mal en plus d’avoir sa chanson de méchante
et une fin flippante
, ça c’est une prouesse étonnante et une excellente antagoniste. Les comiques de service que sont Pascale et Maximus sont très drôles et mémorable aussi, la première a une joli complicité avec Raiponce et le cheval blanc joue un rôle de gendarme aussi hilarant qu’exaltant avec Flynn et la plupart de leur rencontre sont amusante, même les brigands de la taverne sont hilarant et sympa à connaître.
Les parents de Raiponce eux, ont beau être peu présent, chaque fois qu’ils apparaissent ils n’en restent pas moins touchant à voir : une idée qui m’a bien plus et qui m’a interpellé depuis la critique du Nostalgia Critic sur ce film, c’est de ne leur donner aucun dialogue et de jouer que sur les expressions faciales du père et de la mère, et ça fonctionne. On sent leur déchirement, leur peine et leur inquiétude à chaque fois qu’on les voit à l’écran, c’est fait subtilement et ça se révèle même efficace. Donc, on a un prince et une princesse tout deux très attachant et mémorable, des comiques amusants, une méchante surprenante et même des parents intéressant, difficile de dire du mal des protagonistes après ça.
Par contre… pour ce qui est des chansons je vais être obligé de râler : Alan Menken fait une très chouette bande-son bien que pas aussi mémorable que celle des Disney de l’âge d’or des années 1990, mais les chansons sont franchement bien en dessous du précédent classique Disney, j’en viens même à détester une d’entre elle... je ne plaisante pas, je déteste une chanson Disney dans un film Disney que j’adore, c’est dire à quel point j’ais eu du mal à avoir un avis définitif. Cette chanson que j’ais détesté c’est "Ou est la vraie vie" qui m’a énervé dans le sens ou la chanson se la jouait guitare pop moderne pour attirer les plus jeunes, et sa reprise bien que joué différemment n’a pas aidé. "N’écoute que moi" sort vraiment de nulle part et ça restait juste passable, mais sa reprise en revanche est justifié et simple mais terriblement efficace et fun, "J’ai un rêve" par contre est hilarant et amusant dans le sens ou l’humour influence une situation très tendu à l’instant même, "L’incantation de la guérison" a de très belle parole mais elle plaira plus ou moins en fonction des moments ou on l’entendra être chanté par Raiponce, et enfin j’ais un énorme faible pour "Je veux y croire" qui est simplement magnifique dans le sens ou elle donne tout son sens à la scène en question. Néanmoins, les chansons ne font pas l’unanimité dans ce film, et c’est dommage que de cet aspect là le compositeur n’ait pas essayé de rester dans la musique classique comme il l’avait fait avec d’autres films. D’ailleurs, je pense que si ce film s’en est bien mieux sorti que "La princesse et la grenouille", c’est justement parce que la musique se voulait plus moderne avec un ton pop qui m’a plus enragé qu’autre chose et aussi peut être pour une question de couleur de peau entre Raiponce et Tiana, ce qui m’énerve encore plus, mais bon chacun est libre d’avoir son opinion.
En revanche, au niveau de l’histoire, là je ne peux dire qu’une chose : chapeau ! La mise en place et l’introduction sont vraiment minutieuses et intelligemment bien construit, pas seulement avec la gestion de petit détail comme le fait que les cheveux de Raiponce grandissent d’année en année ou son background, mais parce que malgré les libertés prise par rapport au conte (que j’ais lu et qui a une fin heureuse pour une fois), ce film est l’un des Disney les plus proches du conte adapté et la plupart des éléments de départ sont justifié et le rythme prend son temps pour gérer ses scènes d’émotion, ses scènes d’actions ou ses scènes d’humour et il y a pas mal de créativité.
Pour ce qui est du doublage français, j’ais été surpris de voir Romain Duris doubler Flynn Rider puisqu’il est acteur dans la trilogie de comédie française de Cédric Klapisch et non pas comédien de doublage ou même un humoriste spécialement connu, mais il s’est très bien effacé pour être dans la peau du personnage et Emmanuel Dahl qui double le personnage au chant pour un court instant a également fait un excellent travail, Maéva Méline était parfaite malgré les quelques petites fausses notes au chant que l’on peut dénoter, Isabelle Adjani en plus d’être le sosie de mère Gothel était surprenante aussi et de même pour Sophie Delmas, le reste du casting vocal a fait un excellent travail aussi.
Et l’animation en elle-même est également une vraie réussite, le budget de 260 millions de dollars se sent, même si par moment on sent que les personnages notamment Raiponce font un peu plastique sur le décor en 3D puisque les animateurs ont mélangé de la 2D dans ce film, mais ça passe bien en général. Le design de la ville est simple mais plaisant, la gestion des lumières
que ce soit lors du vol des lanternes ou de la résurrection de Flynn
est belle à voir, et le design des parents de Raiponce est une des animations les plus abouties qui soient, et c’est peut être la principale raison pour lesquels ce film a plus marché que "La princesse et la grenouille" : la 3D est le style d’animation le plus employé désormais et le public est en général plus attiré par la mode actuel que par les dessins animés en 2D en pensant que c’est forcément meilleur et plus adulte. Je me contenterais de dire qu'un film d'animation n'est pas forcément meilleur en 3D que si il est en 2D.
Pour revenir à "Raiponce" et conclure : ça reste quand même une belle perle des studios Disney, une histoire brillante avec un des meilleurs couples Disney qui soit, une vraie méchante qu’on a envie de baffer à la première occasion, des chansons plus ou moins bonnes et une animation qui réussi parfaitement son mélange en 2D et en 3D, c’est un retour au conte et aux sources des classique Disney qui arrivent à éviter un bon nombre de cliché énervant pour apporter une agréable touche de modernité et de nouveauté, si vous ne l’avez pas encore vu, allez-y sans hésiter, et en VF je vous prie, la VO est doublé par des célébrités et ça se sent.