Tiens donc ! Le cinquantième long-métrage d’animation de Disney : après la déferlante de concurrents numériques, une telle longévité se fête ! Bon... Après, le problème c'est que, chez Disney, longévité rime avec sénilité. Au XXIe siècle les mœurs ont bien changé mais cela n'empêche pas pour autant ce bon vieux Oncle Walt de continuer de nous peindre son sempiternel univers merveilleux tel qu'on le rêvait dans les années 30 : un monde peuplé de gentils aryens, totalement asexués, nigouilles comme pas deux, et qui n'ont aucune autre ambition dans la vie que de vivre tranquillement en famille sans rien demander de plus. Je vous vois venir : vous vous dites que je suis décidément le roi des cons à chercher des mœurs élaborées dans un dessin-animé manifestement destiné pour les enfants. Mais bon, personnellement cela ne m'empêchera pas de continuer à me demander si, sous prétexte qu'il s’agit de nos enfants, on doit forcément considérer qu'ils sont totalement écervelés. Du coup, je reste aussi septique sur l'idée qu'un enfant, spontanément, aime un monde totalement niais dans lequel tout est rose, où les animaux parlent et ou on chante pour ne rien dire toutes les trois secondes. A ce titre d'ailleurs, si les cheveux de la chère Raiponce devait s'allumer à chaque fois qu'on chante dans ce film, on aurait fini tous aveugles à la fin de la projection car ça n'arrête jamais (on n'est franchement pas loin du sketch de Gad Elmaleh « Vivre dans un donjon... »). Alors ceux qui sont prêts à supporter les tonnes de guimauves seront sûrement satisfaits de ce spectacle très old school jusque dans sa mentalité rétrograde (Quel bonheur pour mamie de savoir qu'il n'y a rien de subversif - même pour elle ! - dans le film qu'elle propose à ces petits bouts de chou) ; mais pour d'autres qui, comme moi, sont curieux des films d'animations originaux et créatifs « à la Pixar », là ça va être assez juste. J'insiste d'ailleurs sur le « juste », parce qu'au fond, je dirais pas non plus que tout est à jeter dans ce "Raiponce". Car en effet, si on prend le temps d'occulter toutes les scènes où on voit ces deux personnages principaux perpétuellement baffables que sont pseudo-Barbie et pseudo-Ken, on peut quand même trouver un certain plaisir dans certaines idées d'animation, notamment celles qui reposent uniquement sur l'humour du geste ou du faciès. Là-dessus, personnellement, je me suis totalement retrouvé dans le savoir-faire de ce cher Mickey, et ce fut particulièrement le cas concernant les petites bestioles et les gros brutos qui peuplent cet univers... Dommage d’ailleurs qu’il ne s’agisse là que de personnages secondaires. Mais bon, c’est assez récurrent chez les Disney : la tradition diront certains… Alors si c’est la tradition, respectons lâchement… Bref voilà, à chacun sa vision des choses, mais à mon sens – au prix où sont les places – un bon DVD Pixar ou un petit « Shrek » saura pour moi un bien meilleur investissement pour vous et vos éventuelles têtes blondes que ce spectacle de nounouilles – gentil certes – mais pas très original ni franchement élaboré…