On aimerait parfois se dire que certaines personnes ne sont pas totalement foutues. On aimerait parfois savoir que Nicolas Cage a remonté la pente, près à reprendre une carrière entamée avec Sailor & Lula. On aimerait aussi ravoir l’espace d’un long-métrage, avoir le droit à un autre Lord of War. Bref, tous ces souhaits dignes d’un bulletin de notes d’élève médiocre semblent s’appliquer définitivement à notre irrécupérable cancre qu’est Nicolas Cage, souffrant d’une malédiction depuis des années. C’est d’ailleurs dans cet énième Jason Bourne du pauvre (en termes de qualité) qu’est Le Pacte que s’est lancé ce dernier au début de cette année 2012. Le début commence comme un thriller tout à fait banal – d’ailleurs c’est ce qu’il est, le film – avec une (très jolie) femme qui se fait renverser et tout ce qui suit. Les larmes, les remords, l’envie de vengeance… Bref, déjà rien d’extraordinaire. S’ensuit ce qui semble être un pacte avec le Diable (Guy Pearce, plutôt bon dans un personnage plutôt mauvais). C’est alors que, dans l’incohérence la plus totale, le merveilleux professeur qu’est Will Gerard (Nicolas Cage) va se voir peu à peu métamorphosé en tueur d’élite appelé à démanteler une organisation secrète au sombre dessein – parce qu’en toute logique, dans les sous-films, c’est jamais très bon une organisation secrète… Dès lors, on peut ressentir une inspiration, qui frôle même souvent le pompage, sur de nombreux autres films du même genre. Jason Bourne en tête, naturellement. Apparemment, nul scénariste du film (qui en compte pourtant plusieurs) ne s’est demandé ce qu’il y avait d’incohérent à voir un prof totalement contre la simple idée de déposer une lettre devant un zoo devenir un « tueur professionnel ». Tout cela en 1h40, là repose toute la magie du ciném… du divertissement bas de gamme. Outre le ratage complet de ses personnages, la prestation de Nicolas Cage demeure sur-jouée et – avouons le – ne signe pas l’éventuel retour de ce dernier. Enfin, il est d’une évidence pure et dure que tout ce qui se trouve « dans » le film est aussi réduit à une simple composition de mauvais blockbusters. La musique est lamentable, le style visuel est robotique (à comprendre par là que l’on peine à croire qu’un réalisateur était bel et bien présent, et que ce dernier eut été remplacé par une machine que ça n’aurait rien eu de surprenant) et les cascades sont difficilement crédibles. D’ailleurs, comme il est dit précédemment, rien dans Le Pacte n’est crédible. C’est dans ces cas là que l’on peut dire : film en carton. En conclusion, tout a été dit sur ce long-métrage vite oublié, qui s’inscrit dans la digne continuité d’une faute de goût de la part de Nicolas Cage, probablement définitivement perdu dans les abymes d’Hollywood. Le Pacte est tout juste bon à divertir.