Le seul problème avec ce bon vieux Nicolas Cage, c'est qu'il cachetonne, ne choisissant pas assez bien les scripts qu'on lui propose, ce qui donne des apparitions dans de nombreux échecs commerciaux et une sévère réputation de loser. Dans Le Pacte, projet vieux de presque deux ans ayant traîné dans les studios, il campe un honnête professeur d'anglais qui, désespéré après le viol et le tabassage en règle de sa femme (January Jones, la nouvelle étoile grimpante d'Hollywood), accepte un étrange deal avec un mystérieux homme (Guy Pearce, qui cachetonne aussi malgré son jeu toujours aussi impeccable). Ce dernier lui promettant de rapidement se venger de l'agresseur de sa femme en échange de quelques services dans le futur, notre héros hésite puis accepte, croyant plus en cet inconnu qu'en une justice incompétente. Six mois plus tard, le calme est revenu mais la tempête approche : le professeur doit payer sa dette... Une histoire de vengeance inspirée d'Un justicier dans la ville et un casting trois étoiles mais un vieux metteur en scène qui n'arrive plus à correctement filmer un produit actuel, Roger Donaldson étant désormais un has-been du cinéma d'action, incapable de vivre avec son temps, proposant donc une réalisation extrêmement sobre, lente et sans aucun dynamisme. Là où Le Pacte aurait pu contenir de belles (quoiqu'ordinaires) séquences d'action pouvant booster quelque peu le long-métrage, Donaldson préfère filmer paisiblement son thriller classique avec de nombreux dialogues tendus accompagnés comme il se doit d'une musique intrigante. Les personnages sont d'ailleurs attachants mais pas assez approfondis, notamment notre héros qui, à l'hôpital par exemple, pleure sur sa femme sans lui demander ce qui s'est passé. Heureusement, le film se regarde tout de même avec un certain plaisir. Car si Nicolas Cage joue sans réellement se soucier de son personnage, on appréciera néanmoins ce jeu de piste citadin situé dans une Nouvelle-Orléans traumatisée par l'ouragan dévastateur Katrina, point central du film, sans spoiler. Toutefois, une amertume réside ; on aurait pu croire à un nouveau vigilante movie burné et violent, il n'en est rien...