A peine un an après Les noces rebelles, Sam Mendés nous emmène en Amérique profonde et loin des clichés hollywoodiens, en compagnie d'un jeune couple un peu simplet. Je n'avais pas vu Les noces rebelles, mais rien qu'en comparant les deux bandes-annonces, on peut en déduire que ce sont deux films profondément différents. On ne s'étonne donc pas de voir, dans Away we go, une délicatesse qui ne nous fait ni penser à un film américain, ni à un film anglais (le réalisateur est anglais), mais se situe plutôt dans la veine du film poétique relativement français (les petites histoires), avec malgré tout une musique qui nous plonge dans un tout autre univers, assez indéfinissable. En fait, c'est un film du monde, tant il rend compte d'une histoire qu'une grande partie de la planête entière peut comprendre. On part à la rencontre, durant le film, de différents types de familles, ce qui donne des scènes absolument réjouissantes: les babas cools qui se donnent des airs, en disant namaste quand on arrive chez eux, en enlevant les chaussures avant d'entrer; la famille façon cliché américain, les amis déboussolés, la famille qui se dévoile. Et de nombreuses scènes d'une douceur infinie: les scènes où ils ne sont que tous les deux, d'une simplicité et d'un naturel confondant. Leurs discussions paraissent si... réelles, vécues. La fin nous emmène elle aussi dans une douceur rare, avec de jolis clins d'oeil, toujours amenés en douceur. L'image est particulièrement soignée, et la musique magnifique. C'est très beau, et on pleure de bonheur avec elle, à la fin, tellement c'est beau. Si beau qu'il me fut tout simplement impossible de lever mes fesses, ou d'y penser, jusqu'à 5 minutes après le générique. C'est très beau, c'est poétique, c'est bien interprété... Que demander de plus?