Rentrant directement dans l’aspect « dramatique » par des premières scènes difficiles, le film n’éludera aucun moment difficile, aucun drame, aucune blessure physique ni morale, ne cherchera pas à « embellir » la vie de Neil Armstrong ou les essais préparatoires à cette mission historique que sera Apollo 11, comportant son lot inévitable de catastrophes.
Mais il ne fera pas non plus l’impasse sur les réussites, les moments de joie, de grâce et de fierté ressentie lorsque les astronautes vivront enfin le Graal, donnant enfin en quelque sorte pour eux un sens à tous les sacrifices vécus, quels qu’ils soient. Certaines images se suffiront à elles-mêmes pour comprendre,
notamment une scène poignante, vers la fin, lorsque Neil Armstrong fera ses premiers pas sur la Lune…
Damien Chazelle a pris le parti de cadrer les visages des protagonistes en gros plan, notamment Ryan/Neil, pour être au plus près de ses ressentis, comme si l’on vivait avec lui ses émotions
(notamment ses pleurs, lors de la perte de sa fille malade, au début du film).
Le réalisateur a également souhaité « étirer » certaines scènes dans le temps,
(notamment d’ailleurs lors de cette même scène de pleurs lorsqu’il vient de perdre sa fille au début du film)
, comme si nous étions nous-mêmes à côté de lui, dans la pièce, et que l’on pouvait même, à un moment, « déranger », se sentir de trop. À cela, deux réactions possibles chez le spectateur : soit ce dernier aime ressentir une certaine proximité avec le personnage, soit il peut se sentir gêné. J’ai d’abord pour ma part ressenti la première option, puis je me suis par la suite sentie assez gênée je l’avoue, au fur que et à mesure que la scène venait à durer.
Les différentes scènes où les astronautes se trouvent dans le vaisseau, soit pour des essais, soit pour de « vraies sorties » dans l’espace, ou pour le grand jour du 20 juillet 1969, sont absolument incroyables de réalisme, si bien que l’on soit se sent comme confinés avec eux dans ce minuscule cockpit, à ressentir l’isolement, le stress, l’angoisse (gare d’ailleurs aux claustrophobes), et quand ils en viennent à rencontrer certains problèmes, on se met à s’agripper à son siège de toutes ses forces, et quand on sort de la salle, on peine pendant quelques minutes à savoir où l’on se trouve, surtout s’il faut nuit quand on sort de la séance.
La musique est quant à elle, magnifique, et comme parfaitement aux différentes ambiances voulues lors de certaines scènes. Les images de la Lune sont très belles également, on s’y croirait vraiment, et les traces de pas sur la Lune semblent bien réelles.
En revanche, la fin du film est assez expéditive, on ne voit rien du retour sur Terre des astronautes, et quant à la scène finale, elle laisse quelque peu perplexe… Dommage de laisser ce long-métrage se finir ainsi, à mon sens, après 2h30 de tant d’intensités vécues auprès des personnages.
Je ne regrette cependant pas d’avoir vu « First Man » au cinéma, et il ne m’a d’ailleurs pas paru aussi long que sa durée le laisse présager, malgré donc quelques scènes trainant en longueur.
Mon analyse complète sur mon blog: reves-animes.com