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    Bonnie and Clyde
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    201 critiques spectateurs

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    TheDarkKnight74
    TheDarkKnight74

    32 abonnés 194 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 8 mai 2013
    Le mythe du duo de gangsters américain est né avec ce film, véritable révolution dans le monde du cinéma, rompant avec les traditions hollywoodiennes dans le traitement des plus célèbres figures du crime pour imposer une réalité brute dans toute sa splendeur, son charme, son humour et sa tragédie. Bonnie Parker et Clyde Barrow sont deux êtres humains, on ne peut plus proche des personnes ayant des tendances réfractaires aux conformismes, aussi légères soit-elle, autrement tout humain un tant soit peu attrayant. Les débuts du film s'inclinent sous une approche décomplexée, une fraîcheur et un enthousiasme de jeunesse se lançant à l'aventure. Ces deux personnages nous ressemblent on ne peut mieux, ou du moins rappellent des souvenirs, de vagues désirs, des gens de notre connaissance si l'on a jamais rien fait dans sa vie...ce qui induit un réalisme impliquant toute notre crédibilité subconsciente, à la fois subjective car nous ne demandons qu'à nous régaler de ce conte contemporain et nous y trouvons largement de quoi nous y plonger. Ceci est très important pour renforcer notre sensibilité vis à vis du drame, car si l'on s'amuse beaucoup en compagnie de Bonnie & Clyde, on sait pertinemment que cela ne peut pas durer. Ainsi la scène où Bonnie retrouve sa mère marque une transition vers la seconde partie de l’œuvre, l’ascension vers le non-retour, l'escalade à la violence, le crescendo de la tragédie. Arthur Penn nous livre à des fusillades de plus en plus sanglante, jusqu'à cette formidables séquence dans la forêt où le serpent est acculé, le tout bénéficiant d'un montage effréné, ultra dynamique, d'un impact rarement aussi percutant. C'est magistral en tout point, la charge émotionnelle ne fait que croître à une vitesse folle, l'action est si rythmée que le film est presque insoutenable. La fin brutale de Bonnnie & Clyde, que Gene Hackman alias Buck Barrow désigne comme très courageuse de la part du réalisateur, nous cingle à la gorge sans concession en nous laissant nous agripper à ce qui n'existe plus sans aucun élément susceptible d'apaiser notre douleur, de nous rassurer, de nous permettre d'oublier. Le générique nous écrase sans qu'on puisse souffler un mot. Les dernières vingt minutes de Bonnie & Clyde peuvent sans conteste s'inscrire parmi les moments les plus forts de l'histoire du cinéma, mais en réalité tout le film est un modèle de construction linéaire, d'articulation narrative tenant compte de l'évolution des protagonistes de prime abord. Les acteurs sont grandioses, on ne peut que rester bouche bée face à la performance gigantesque de Fane Dunaway, et tirer son chapeau à l'interprétation de Warren Beatty en Clyde, quant à Gene Hackman c'est un petit morceau de bravoure à lui tout seul durant tout son temps de présence à l'écran, Michel J. Pollard excellent et Estelle Parsons joue tellement bien qu'au final il n'y a plus de personnages secondaires, ils crèvent l'écran afin d'exister dans les proportions de leur immense talent. Les élancées musicales à chaque fuite sont devenues des caractéristiques incontournables du genre, d'ailleurs elle m'ont faite étrangement penser aux notes de guitare de Délivrance de John Boorman. Fondateur de tout un pan de cinéma, rejeté pour connaître un minimum de reconnaissance aux oscars, défiant la censure de l'époque, Bonnie & Clyde a l'acabit d'un chef d’œuvre majeur, une rafale sensationnelle qui dézinguera aussi bien le cœur et les tripes du grand public que celui du cinéphile.
    annatar003
    annatar003

    65 abonnés 852 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 13 mai 2013
    On ne peut plus le nier, le cinéma des années 60 étaient réellement riche de surprises. Rappelant la gloire et la classe de "Butch Cassidy & le Kid" sorti quelques années plus tôt, "Bonnie & Clyde" revisite l'un des couples de braqueurs les plus célèbres de tous les temps. Tiré de faits réels donc, ce long-métrage qui allie une multitude de genres et de styles s'avère à la hauteur de la renommée de ses protagonistes.
    Démarrant au quart de tour, le duo mythique enchaîne les aventures, mésaventures et rencontres extravagantes au travers d'une éternelle course poursuite avec la justice. Dense et foutrement prenant, le script procure une émotion que très peu de films sont capables de communiquer. On y retrouve de la passion, de l'humour, une vilaine tension et bien sûr un convivialité telle qu'on n'en voit plus aujourd'hui.
    Nommé dix fois aux Oscars de 1968, "Bonnie & Clyde" use de thèmes forts tels que la recherche de la liberté ou encore de l’épanouissement sexuel ce qui ne fera que renforcer l'impact du film à l'époque. Outre ces symboles, on retrouve également une mise en scène audacieuse qui oublie les tabous et nous sert des scènes sanglantes illustrant la mort et l'amour dans toute leur authenticité.
    Tournant majeur dans le cinéma américain et mondial, le travail d'Arthur Penn n'aurait certainement pas gagné le cœur du public sans l'appuie de ses comédiens. Formant l'un des meilleurs duo à l'écran de l'histoire, Faye Dunaway et Warren Beatty déchaînent les sentiments et incarne une romance atypique que l'on savoure avec délectation. Révélation pour Miss Dunaway, le rôle de Bonnie Parker pourtant refusé par moult stars hollywoodiennes, servira de tremplin à l'actrice. Dévoilant un jeu et une allure tout à fait enchanteresse, cette-dernière prouve que les femmes ont, elles aussi, leur place dans des rôles d'action. A ses côtés on retrouve un souriant et oublié Warren Beatty qui signe certainement son plus grand rôle. Fort en charisme, le comédien donne la réplique à un autre monument répondant au nom de Gene Hackman. Comblant la troupe avec Estelle Parsons et un inconnu mais drôle Michael J. Pollard, Arthur Penn achève le travail d'un chef-d’œuvre encré dans le culture populaire qui a su dépasser les limites qu'imposait un temps où les artistes s'épanouissaient encore.
    fred p.
    fred p.

    10 abonnés 73 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 4 mars 2013
    Un film superbe sur l' équipée sanglante du gang Barrow dans l'Amérique des années 30.. Le duo Warren Beatty-Faye Dunaway est une pure réussite. La scène finale fait partie de l'histoire du cinéma. Seul bémol la voix atroce de Laurence Badie dans la VF (Blanche Barrow)
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 4 février 2013
    Un classique ! Encore un chef d’œuvre du cinéma américain ! Ce film apporte beaucoup de fraicheur au genre. Très belles images et très beaux costumes.
    real-disciple
    real-disciple

    85 abonnés 1 024 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 25 janvier 2013
    Film novateur aux USA car sois disant le premier à utliser la violence explicite. Nous sommes en 1967 et on y voit beaucoup de sang giclé, une Faye Dunaway qui représente un symbole sexuel, une morale douteuse (les bandits sont repréentés de façon à ce qu'on se familiarise avec eux). C'est là l'apport nouveau dans un cinéma jusqu'alors sous el code Hayes et les bonnes moeurs mais époque oblige il y a du changement et Arthur Penn et Beatty veulent le faire savoir. D'un point de vue technique il y a du travail que ça soit la photographie, direction d'acteurs et montage. Les acteurs sont très bons (Beatty, Dunaway, Hackman..) et les scènes d'action bien orchestrées. Maintenant j'ai trouvé qu'il manquait de force comparé à un Peckinpah. Cela est surement du à la volonté de le construire comme les films de la Nouvelle vague française dont Penn s'est inspiré.
    Grouchy
    Grouchy

    126 abonnés 1 033 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 25 novembre 2012
    Le film de Penn est plein de mérite : avec des moyens modestes et beaucoup de scènes en extérieur, un casting intéressant et l'intrigue retracant la ballade de Bonnie et Clyde, son oeuvre tient d'une réalisation excellente et dynamique, et ce malgré un montage pas toujours subtil et quelques longueurs ( le glamour renforcé ) ; ainsi qu'une étude soignée des attitudes des personnages et des actions burlesques. Le film, malgré un vieillissement au niveau de l'image, est alors symbole d'une génération nouvelle, la Nouvelle Vague l'aurait t-il influencé ? En tout cas une Nouvelle Vague américaine meilleure que celle de France.
    Chevalier du cinéma
    Chevalier du cinéma

    256 abonnés 338 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 21 novembre 2012
    Bonnie et Clyde constitue un excellent thriller de gangsters. Nous sommes dans les années 1930 en Amérique qui est victime de la Grand Dépression. Le couple de Bonnie Parker et Clyde Barrow défraya la chronique avec leur braquages de banques et meurtres sanglants. Recherchés dans tous les Etats par la police, l’histoire de ce couple de « gangsters » se finira dans le sang. Avec Bonnie et Clyde, Arthur Penn réalise un violent thriller de gangsters, car en effet le film est violent avec ses fusillades sanglantes et notamment celle de la fin où notre couple de héros se fait violement assassiner par la police, il y a également celle dans les bois où Bonnie et Clyde sont grièvement blessés, une séquence qui est très forte. Mais le point fort du film c’est évidemment ses deux acteurs principaux qui sont Warren Beatty qui joue Clyde Barrow et Faye Dunaway qui interprète Bonnie Parker. Ils sont excellent et incroyables dans ce film! Faye Dunaway crève l’écran dans son interprétation intense de Bonnie Parker, elle est LE point fort du film. Quand à Warren Beatty il est excellent dans le rôle de Clyde Barrow et livre un personnage sombre, torturé et violent, un excellent acteur. Bonnie et Clyde restera un célèbre film avec sa violence réaliste pour l’époque, son sens du spectaculaire, son scénario excellent et ses deux grands acteurs formidables: Warren Beatty et Faye Dunaway. Un grand film.
    JulienAllard
    JulienAllard

    36 abonnés 387 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 16 juin 2015
    1967 : c'est la révolution à Hollywood ! Une nouvelle génération de réalisateurs influencés par le néoréalisme italien, la Nouvelle Vague française et le "sex, drugs & rock 'n' roll way of life" débarquent dans des studios au bord de la faillite : c'est le Nouvel Hollywood. Et Bonnie And Clyde en est le pionnier.
    Malgré un tournage difficile (sauts d'humeur de Warren Beatty, acteur et producteur du film) et des projections tests désastreuses (La Warner n'était pas prêt à tant de nouveautés), le film est un succès, à la fois, critique et commercial.
    Le film, inspiré d'une histoire vraie et se déroulant dans les 30's, est une vive critique de la société américaine puritaine de l'époque : un couple uni dans le crime, qui vole des banques, tue des policiers, forme un gang mais pourtant victimisé (voire la scène finale : spoiler: leur assassinat tout simplement
    ) et "glamourisé" par la réalisation d'Arthur Penn.
    De plus, il est, à sa sortie en 1967, l'un des tous premiers à être explicite avec la violence (les policiers tués face-caméra et recouvert de jus de myrtilles) et avec le sexe (Faye Dunaway nue et la relation Bonnie/Clyde).
    Définitivement un classique révolutionnaire avec une belle "brochette" d'acteurs (Warren Beatty, Faye Dunaway, Gene Hackman) qui préfigure en beauté le cinéma américain des 70's.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 1 mai 2015
    Un film de légende. Casting en or, Faye Dunaway et Warren Beatty dans le rôle de leur vie, autant dire qu'à eux deux il crèvent l'écran. Et l'excellent Gene Hackman en prime. Le couple est haut en couleurs, très bien rendu et touchant. D'ailleurs le film joue toujours sur l'ambigüité entre les évènements pris "à la légère" (l'utilisation de la musique country rend certaines scènes amusantes) et le côté extrêmement tragique de leur vie (comme l'issue fatale où le désespoir de Bonnie à certains moments). Le scénario est bien construit et raconte leur Histoire; de leur rencontre à leur fin. A ne pas manquer.
    shmifmuf
    shmifmuf

    183 abonnés 1 761 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 20 octobre 2012
    Il y a des films comme ça qui semblent touchés par la grâce.
    Le duo Beatty-Dunaway resplendi.
    La réalisation d' Arthur Penn est sèche, violente et avec des pointes d'humour noir.
    L'ensemble est détonnant.
    The Claw
    The Claw

    66 abonnés 727 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 21 septembre 2012
    Dès le début, Faye Dunaway crève l'écran. Elle est magnifique du début à la fin. L'histoire est très bien aussi et se laisse suivre sans déplaisir. Les acteurs jouent très bien leurs rôles. C'est d'ailleurs marrant de voir Gene Hackman jeune : il ressemble à Dany Boon! Mais 2 défauts principaux gâchent un peu tout ça : tout d'abord, Bonnie & Clyde étaient des braqueurs de banque or, on ne voit aucun braquage de banque (ou vraiment à la va-vite) et ensuite, la bande sonore : quasi inexistante, on aurait aimé une musique qui appuie un peu la tension qui règne dans certaines scènes. De plus, une musique au banjo qui revient régulièrement toute guillerette gâche vraiment tout, déjà parce qu'elle est assez énervante, et encore plus lorsqu'elle se manifeste lors d'une scène "tragique", ce qui donne un véritable décalage entre la musique et la scène en question.
    Au final, un bon film quand même.
    fresh-BUZZ
    fresh-BUZZ

    39 abonnés 712 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 30 septembre 2012
    Bonnie Et Clyde est un film culte et un classique du cinéma hollywoodien, on a vite fait de comprendre pourquoi il a tout de suite obtenu ce statut et il le mérite. 45 ans après sa sortie, Bonnie Et Clyde a toujours autant d'impact, sauf peut-être les scènes d'amour et de romantisme qui ne sont plus d'actualités, mais on peut fermer les yeux car Arthur Penn nous offre un des films les plus puissant du 7ème art. Robert Benton (oui le réalisateur de Kramer Contre Kramer!) et David Newman ont écrit un très bon scénario, du début à la fin le film accroche et impressionne jusqu'à son final totalement superbe, les personnages sont splendide, ils sont d'une épaisseur rare dans un film hollywoodien, les acteurs sont très bon, Warren Beatty est parfait et inoubliable, Faye Dunaway est magnfique, Gene Hackman est très bon, Estelle Parsons est très mauvaise et énervante, allez savoir pourquoi elle reçu un oscar de la Meilleure actrice dans un second rôle, alors que Warren Beaty, Faye Dunaway et Gene Hackman n'ont rien gagné, Michael J. Pollard est époustouflant, Dub Taylor est toujours juste, la mise en scène est extraordinaire d'une grande maîtrises et d'une totale efficacité, la photographie de Burnett Guffey est splendide, il mérite son Oscar de la Meilleur photographie, Charles Strouse signe une mauvaise B.O., elle est étonnament peu marquante. Nommé dans dix catégories aux Oscars, Bonnie Et Clyde est ce qu'on pourrait appelé boudé, car il ne remporta que deux statuettes (dont une totatlement absurde, n'est-ce pas Mme Parsons?), c'est aussi ça qui fait les grands films, ou en tout cas leur légende. Bonnie Et Clyde est donc un très grand film, mais pas autant qu'on ne pourrait l'éspéré, il n'en reste de pas moins très puissant et maîtrisés. C'est beau, puissant, violent, maîtrisés, simple et tout simplement inoubliable. À voir.
    Arthur Debussy
    Arthur Debussy

    160 abonnés 693 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 17 mai 2012
    La tentative d'Arthur Penn de faire un film à la manière de la Nouvelle Vague française avec «Bonnie and Clyde» tient à mon sens de la semi-réussite. Il est indéniable que ce film a redonné par certaines de ses qualités un coup de fouet au cinéma hollywoodien vieillissant, empêtré dans ses fâcheuses habitudes, ses recettes toutes faites destinées à brasser le plus grand public possible : un thème (à l'époque) frondeur, une mise en scène moins formatée et plus libre, des acteurs jeunes et vifs,... Mais Penn n'a pas su se défaire de tous les mauvais tics du cinéma américain. L'intrigue reste linéaire, bien sûr avec de l'action et des fusillades (à défaut de subtilité ou d'originalité) histoire de tenir éveillé le spectateur lambda, des acteurs parfois horripilants et au jeu d'un autre âge (la belle-femme Estelle Parsons surtout, et dire qu'elle a gagné un Oscar pour ça...), des personnages superficiels, et tout compte fait pas mal de clichés. Contrairement à ses homologues français, Penn reste donc bien sage sur la forme, un (petit) peu moins sur le fond, et en tout cas ne révolutionne pas grand chose. L'intrigue n'est pas foncièrement mauvaise mais accuse un gros coup de mou au milieu du long métrage, alors qu'il démarrait plutôt bien et qu'il s'achève avec fracas. Sentiment mitigé donc au sortir du visionnage de «Bonnie and Clyde», film tiraillé entre ses lourdeurs et ses aspirations à plus de liberté. Pas indispensable donc, pas aussi « mythique » qu'on le dit, mais tout de même plaisant. A noter que Terrence Mallick a réalisé à partir d'un fait divers similaire un film bien plus intéressant et réussi : «La Balade Sauvage». [1/4] http://artetpoiesis.blogspot.fr/
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 4 mai 2012
    " Bonnie & Clyde " n’est pas seulement annonciateur de styles et de temps futurs, il est aussi bien enraciné dans son présent. Conçu en pleine effervescence "hippie", il rend hommage à cette culture aujourd’hui bien morte : critique de la société de consommation (l’épicier prêt à tuer pour éviter qu’on lui vole un "panier de la ménagère"), du système financier capitaliste (la première banque qu’attaque Clyde est en faillite et n’a plus d’argent), et de la désorganisation sociale qu’il engendre (les pauvres croisés sans cesse par le gang semblent être retournés à une sorte d’âge primitif qui évoque les pires nouvelles de Jack London), apologie du plaisir sexuel et de la jouissance hic et nunc, rejet d’une civilisation puritaine (c’est la fille d’un pasteur qui, une fois blessée aux yeux et donc aveugle, donne le renseignement permettant de monter le piège mortel au Ranger qui est une sorte de surmoi vengeur archaïque puis franchement diabolique) mentalement incohérente (le père de Moss). Hommage que l’on pourra juger tout de même atténué par le fait que les héros qui incarnent l’esprit du temps soient des criminels. Mais en 1967, la jeunesse américaine savait qu’elle pouvait éventuellement mourir au Viêt-Nam peu de temps après avoir fait l’amour pour la première fois : cette angoisse-là est présente dans la thématique originale de l’impuissance et de la révélation de l’amour physique in extremis. Impuissance d’ailleurs pas seulement sexuelle mais encore à se projeter même socialement dans un avenir aussi chargé de possibilité de mort. L’érotisation de l’arme à feu (cf. : séquence d’ouverture) est une sorte de défense gratifiante, dans un tel contexte…
    Le film de Penn constitue enfin une critique du passé de Hollywood lui-même : le cinéma où se réfugient les trois premiers membres du gang, épuisés, apeurés et affamés, projette une comédie musicale de Busby Berkeley des années 30 où l’on montre des enfilades de figurantes danser artistiquement au pied d’une effigie monumentale du dollar - Moss s’intéresse à un magazine car il suppose qu’on doit y parler de la dernière coiffure de Mirna Loy : la marginalité totale et tragique du gang n’est pas atténuée par cette sous-culture qu’elle croise : elle s’en nourrit, semble nous dire Penn. Bien d’autres enfonceront le clou, avec d’ailleurs la même ambiguïté fascinée. Car en niant le romantisme de l’époque et du milieu pour le transférer au couple (quasi adamique même s’il est en rupture de religion) de Bonnie et Clyde, Penn quitte un romantisme qu’il juge artificiel (le Hollywood des années 30 dans son auto-représentation) pour y substituer le sien, celui de son temps. Mais cette démarche qui peut paraître non fondée intellectuellement est portée par l’interprétation jusqu’à son point d’aboutissement le plus charnel.
    C’est la force essentielle du film. Jamais Faye Dunaway ne retrouvera par la suite un rôle semblable (elle est sincère et sophistiquée, au sommet de sa beauté et de sa technique), ni Beatty, supérieur ici à ce qu’il était déjà dans " La fièvre dans le sang ". La direction d’acteurs est extraordinaire d’un bout à l’autre pour le moindre rôle. La moindre scène est ainsi inoubliable et gravée définitivement dans la mémoire de celui qui n’a vu le film ne serait-ce qu’une fois.
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 3 février 2012
    Très bon film de genre, culte, où le casting génial sert superbement la mise en scène de Penn. Légèrement plus romanesque que la véritable histoire du clan Barrow, mais on se laisse prendre s'en jamais en sortir.
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