Antoine Fuqua est un bon faiseur comme Hollywood en produit depuis des décennies. Avec "L'élite de Brooklyn" il monte d'un cran son ambition tâtant même du film dit à tiroirs où plusieurs histoires se poursuivent parallèlement pour se rejoindre dans le dernier quart du métrage. Moins expert qu'Inarritu sur le procédé, Antoine Fuqua reste un peu plus sage sur l'entremêlement des histoires afin de ne pas perdre son spectateur en route (la marque du bon faiseur!). A travers l'histoire de ces trois flics : Le pourri, L'infiltré et le retraitable, Fuqua dresse un constat affligeant de la police new yorkaise et des conditions de travail offertes à ses agents. Mal payés face à des gangsters qui gagnent des fortunes avec la drogue, il n'ont quelquefois comme Ethan Hawke d'autres solutions que de se corrompre à leur tour. Pire quand ils risquent leur vie en s'infiltrant dans les gangs, rien n'est réellement fait pour les sortir indemnes de situations devenues insoutenables. Enfin quand sonne l'heure du départ on les jette comme des kleenex, la scène ou Richard Gere rend ses armes ressemble plutôt à une sortie de prison qu'à un digne au revoir pour service rendu. La haute hiérarchie avide de promotions et soucieuse de son image médiatique fait peu de cas de ses hommes de troupes. Lors du climax final deux des protagonistes initiaux laisseront leur vie sur le trottoir ou dans une chambre sordide. Antoine Fuqua avait déjà abordé le thème de la corruption avec le très bon et divertissant "Training Day", mais ici le propos est plus noir et il refuse de nous emmener trop loin dans chaque intrigue afin de capter notre attention sur le destin funèste de ses trois flics. Du très bon travail avec un Richard Gere qui commence à accepter son âge ce qui lui donne subitement une crédibilité un peu perdue ces dix dernières années.
Le réalisateur Antoine Fuqua lâche du solide, L'Elite de Brooklyn démontre à merveille l'alliance des trois genres (policier, thriller et drame), et entre trois acteurs dont leur histoire est pas une partie de plaisir, trois personnes qui survivent dans un milieu vous vous en doutez pas rose du tout. Trois flics de section differente, et qui vont également se croisé. Tout avance jusqu'à un final qui chatouille l'élite des grands réals dans le domaine. Et enfin, la composition de Marcelo Zarvos qui maintient bien le film, comme la sensation de se taper un épisode de deux heures des séries Law & Order.
C'est un très bon film , c'est l'histoire de 3 flics qui sont complétement différent mais ils vivent tous les 3 dans les ghetto de brooklyn . Une bonne histoire mais qui ne se termine pas forcément bien pour tout le monde .
Antoine Fuqua, réalisateur assez inégale mais non dénué de talent, qui se lance à l'assaut d'un polar de haute volée, directement sur les traces de Sidney Lumett et Michael Mann ? On pouvait s'attendre au pire comme au meilleur, mais comme il a bien potassé ses classiques, l'ensemble est riche, plutôt dense mais maitrisé. Le tout grâce à une direction des acteurs impecable, ces derniers étant au sommet de leur art, en dehors d'un Ethan Hawke un peu trop dans l'émotion, et bien sûr une histoire bien ficellée qui ne manque de rien pour assurer un spectacle de qualité comme on en voit finalement assez peu. Ce qui fait vraiment le brio de Fuqua, c'est sa capacité à pondre un polar comme on en a vu des centaines mais en évitant les écueils et poncifs du genre. Un film lissé et policé qui ne révolutionne rien et ne se hisse pas au sommet des ténors du genre, mais obtient son grade d'excellent divertissment.
La fin remonte la note... beaucoup de sous entendu, rien n'est vraiment expliqué. Une scène ce passe, à nous de deviner le pourquoi du comment... c'est intéressant mais au final le film est plat. Pour preuve, je l'avais à l'époque au cinéma et je me rappelai de rien quand je l'ai revu aujourd'hui. C'est beau, il y a une morale, mais c'est vide en émotions.
Avec ce film, Antoine Fuqua signe une œuvre forte et exceptionnelle. Une réalisation efficace et nerveuse avec en tête Richard Gere, impressionnant en flic désabusé, Ethan Hawke, troublant en flic pris à la gorge et une mention particulière à Don Cheadle en flic infiltré prêt à tout pour s'en sortir. Un polar musclé et dune rare intensité.
Magnifique polar. L'histoire, ou plutôt les histoires, de 3 flics new-Yorkais que l'on suit chacun séparément, dont la vie privée (et même sentimentale) va influer sur leur boulot. Une mise en scène sombre, violente éclairée par l'interprétation des 3 excellents acteurs principaux. Ces 3 histoires parallèles sont passionnantes et le destin de ces hommes les marquera à jamais. Une mise en abîmes virtuose à ne pas manquer.
Autant le film est intéressant car les personnages sont atypiques autant le role que chacun joue est celui qu'il a l'habitude de jouer, ce qui le rend décevant.
Que c'est long... Plus de 2h alors qu'il n'y a pas la matière, les histoires parallèles sont déjà vues en plus d'être totalement artificielles et j'ai eu du mal à croire au moindre personnage. Richard Gere a le charisme d'une huitre laiteuse, c'est pas aussi chiant qu'Auteuil dans MR73 (et moins glauque) mais aucun intérêt à son histoire.
Glauque, crasseux, déprimant, noir. Voilà un pan d’une Amérique et d’une administration déplaisantes. Si le scénario n’a rien d’original, le montage, le découpage est bien trouvé ; par exemple les dernières séquences du film où les trois personnages principaux vont se croiser ou s’entendre dans un même immeuble alors qu’ils ne se connaissent pas. Je ne vais pas faire la fine bouche, mais je dois avouer que j’ai été capté. Un film choral discret car il ne tourne qu’autour de trois personnages (Cheadle, Gere et Hawke) ; j’ai aimé la façon dont Ethan Hawke et Richard Gere se croisent dans le commissariat : devant un tableau d’affichage d’informations, c’est tout. C’est fugace, c’est quotidien, le quotidien d’un poste de police où grouillent plusieurs policiers qui n’ont pas nécessairement de rapport de boulot. Trois personnages tourmentés avec leurs démons. Par contre, le film se veut un brin moralisateur. La fin condamne deux d’entre eux au comportement tendancieux et récompense celui qui a passé plus de 20 ans à buller... sans prise de risque. Quant au titre français, je ne le comprends pas vraiment. C’est qui l’élite pour le coup ?
Je m'attendais quand même à un peu mieux qu'un simple petit polar classique qui se laisse regardé avec une bonne intrigue mais le film ne revolutionne pas le genre et se revèle trop classique pour surprendre. A voir quand meme le film est bien, sans plus.
Les 30 dernières minutes, là ou le destin des 3 flics s'entremêlent, sont exceptionnelement bien ficelées et d'une justesse incroyable (rien à envier à un Inarritu par exemple, dans un style bien plus sombre quand même). La tension est à son maximum, et la dernière image du film témoigne de la victoire d'un flic fraichement à la retraite sur un système n'ayant absolument aucune reconnaissance envers ses plus efficaces et ses plus fidèles employés. Pour le reste du film, c'est assez classique : un infiltré (D.Cheadle), un vieux briscard proche de la retraite (R.Gere) et un ripoux (E.Hawke) qui se battent chacun pour leur propre cause. Ce dernier étant pour moi le personnage le plus attachant. Tout ce qu'il fait est pour la cause de sa famille et non pour son plaisir personnel. Mais ça manque un peu de rythme et le montage est par moment approximatif. Cette 2ème collaboration Fuqua-Hawke reste en dessous de l'excellentissime "Training day", mais l'ensemble reste agréable à regarder.