Bon, j’en fini avec la saga Urban Legend, en m’attaquant à la critique du premier film, lequel s’avère être un petit slasher typique de l’époque qui l’a vu naitre, et qui n’est pas mauvais en soi, mais qui s’apparente en effet à un sous-Scream, moins nerveux, moins sanglant, moins tout en fait.
Au casting de jeunes acteurs comme on est désormais largement habitué dans le genre du slasher. Parmi eux quelques-uns ont plutôt bien tournés, réussissant tant bien que mal à faire leur petit trou à l’instar de Jared Leto ou de Tara Reid. Bon, ici les personnages ne sont pas tous des plus consistants, mais j’ai apprécié, malgré l’aspect caricatural, la présence de seconds rôles souvent incisifs. La gothique, le doyen, la policière… ces deux derniers incarnés par John Neville et Loretta Devine, dont la présence est solide. Dommage que certains rôles principaux soient assez timides, contaminés par la fadeur trop souvent caractéristique du slasher.
Le scénario est acceptable, malgré un dénouement peu crédible. Urban Legend suit le rythme du genre sans se mouiller spécialement, alternant des séquences « vies d’étudiants » et des séquences de meurtres plus ou moins imaginatives, jusqu’à la révélation que j’ai trouvé faible. On est loin de l’efficacité brute de Scream, la faute notamment à un rythme pas toujours au top, et, malgré une générosité certaine en meurtre, un aspect trop lisse, trop soft, trop « grand public », moins sensible dans Scream. Par ailleurs l’intrigue n’est pas foncièrement une grande réussite du genre, en dépit d’un début prometteur.
Visuellement le film est un slasher académique qui respecte les codes du genre à la fin des années 90. Campus, scènes essentiellement nocturnes, couleurs froides, le métrage distille une esthétique classique, pas très recherchée, mais qui sait quand même se rendre efficace, comme en témoigne la scène d’introduction. On peut dire que sur la forme, si Urban Legend est un ersatz de Scream, c’est un ersatz propret, qui profite aussi d’un Jamie Blanks pas répugnant dans sa mise en scène, notamment dans les meurtres qu’il propose. Après peu d’effets sanglants comme annoncé, bien qu’un peu plus que dans le deuxième épisode, et une bande son franchement passe-partout qui ne retient guère l’attention.
De manière générale Urban Legend ne retient pas beaucoup l’attention, où en tous les cas ne laisse pas de grand souvenir impérissable. C’est un de ces nombreux films d’horreurs pour ado de la fin des années 90, qui alimente une soirée halloween mais sans plus. Je lui donne la moyenne car ce n’est pas vraiment mal fait, mais c’est relativement sans saveur pour quelqu’un qui sera un tant soit peu rodé au genre. 2.5.