Quatrième volet de la franchise, cette fois-ci réalisé par Ronny Yu, La Fiancée De Chucky apporte enfin une évolution à la saga, même si cet opus est peut-être le moins réussi jusque-là. L'histoire nous fait suivre Tiffany, la dernière amante de Chucky lorsqu'il était encore humain, qui va dérober la poupée à un policier qui se l'était procuré. Elle décide de la ressusciter par une incantation vaudou. Seulement, le jouet vivant va la tuer et transférer son âme dans une autre poupée. Afin que tous les deux retrouvent leur forme humaine, le couple traverse les Etats-Unis pour récupérer une amulette leur permettant de redevenir humains. Ce scénario est agréable à suivre pendant sa durée d'un peu moins d'une heure et demie. L'intrigue a le mérite de faire évoluer la formule en renouvelant l'enjeu et la cible dont ils doivent prendre possession. Mais surtout, la deuxième poupée apporte deux fois plus de cruauté pour notre plus grand bonheur. Là ou le long-métrage se démarque le plus de ses prédécesseurs, c'est au niveau de son ton et de son ambiance beaucoup moins horrifique, au profit d'un deuxième degré beaucoup plus prononcé, en atteste les nombreuses références à d'autres films du genre. L'apport de femmes lui confère également un récit plus sexualisé. Malgré cela, la violence est toujours aussi présente, en témoigne les mises à morts sauvages donnant lieu à des effusions de sang. Là ou le bât blesse, c'est au niveau des personnages. Andy n'est plus et est remplacé par des protagonistes peu intéressants, interprétés par des acteurs convaincants mais peu marquants comme Katherine Heigl, Nick Stabile, Robert Arquette, Gordon Michael Woolvett ou encore John Ritter. Celle qui crève l'écran est bien Jennifer Tilly qui apporte une touche de féminité bienvenue, ainsi que son double miniature en plastique. Chucky est lui plus sadique et terrifiant que jamais à cause de son visage recousu le rendant encore plus dangereux. Tous ces rôles entretiennent des échanges procurant peu d'émotions, hormis quelques sourires, notamment grâce aux dialogues grossiers sortant de la bouche de l'increvable poupée animée. Sur la forme, la réalisation de Ronny Yu se veut de bonne facture. Malheureusement, sa mise en scène évolue dans des décors peu inspirés et peu marquants. Reste que les effets spéciaux et le travail abattu sur les animatroniques, afin de donner vie aux poupées, est toujours aussi remarquable. Ce visuel moins inquiétant que ses ainés est accompagné par une b.o. assez détestable à cause de son style musical. En effet, cette dernière est portée sur le métal, cassant ainsi toute l'atmosphère dangereuse. Cet amour vache se conclut sur une très bonne fin donnant envie de voir un énième retour, venant mettre un terme à La Fiancée De Chucky, qui, en conclusion, est un film loin d'être déshonorant pour la franchise et qui prend le risque d'apporter de la nouveauté, même si tout n'est pas concluant.