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La première faiblesse du film est son scénario. Si les 20 premières minutes peuvent capter notre attention, il en sera plus difficile pour le reste du film. On passe aisément d’une séquence à une autre sans explication (crédible), et un nombre incalculable de raccourcis gâchent le peu de plaisir qu’on peut tirer des scènes qu’on se force à sauver par indulgence et plaisir régressif. Le pitch, qui surf sur la réussite, même éloignée, de la série Prison Break, pouvait séduire ; il aurait cependant fallut un semblant d’implication des auteurs et surtout de son metteur en scène. Mikael Hafström se voit incapable de réussir la mise en œuvre de son film, tant dans son ensemble, que par son échec à caractériser ses personnages. Il semble hélas se satisfaire du charisme effrité de ses comédiens. Le travail du monteur, Elliot Greenberg, n’aide bien sûr pas du tout à relever les grandes faiblesses narratives d’Escape Plan. Totalement syncopé lors des scènes d’actions, rendant ces dernières illisibles, le film subit le découpage du pauvre. Pour sa défense, même si cela ne justifie pas tout, la probable impossibilité de filmer les comédiens lors de ces scènes, remplacés par leurs doublures, qu’on devine régulièrement. Moins gênant lors des dialogues, quoique, le montage sacrifie tout sur son passage.
Il faut donc passer au-delà de tous ces éléments pour retrouver un semblant d’essor positif au film. Les fans se verront alors gratifiés du simple plaisir de retrouver les deux stars dans un même film. Mais, là encore, à ce petit jeu, la satisfaction prendra des degrés différents selon l’indulgence de chacun. Alors que certaines (rares) punchlines nous rappellent à nos meilleurs souvenirs régressifs, la plupart d’entres elles manquent cruellement de ressort et de second degré assumé. L’âge faisant, il s’avère également difficile de faire passer les deux partenaires pour d’actifs quinquagénaires, quand ces derniers flirtent plus avec le troisième âge. Ne reste plus qu’un angle d’attaque pour qui voudrait apprécier le film. Le déguster comme action movie réalisé en 2013 et qui se savourerait uniquement avec l’attente qu’on pouvait ressentir il y a 30 ans. Low budget, pop corn movie, Escape Plan ne met pas en avant une mise en scène mais la propension à mettre sous les projecteurs l’image d’une star. A ce jeu, Escape Plan s’en sort trop rarement.
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Escape Plan n’est donc pas encore (et sans doute pour longtemps) le retour au sommet de deux stars qui faisaient la pluie et le beau temps du box office. Si l’originalité du pitch ne rejoint jamais le scénario, la mise en scène vient en ajout saborder tout sur son passage, en passant d’un film low budget à presque fauché. C’est du moins le rendu à l’image. Pour finir sur une note positive, pour les fans les plus hardcore, oui Stallone et Schwarzenegger sont bien présent à l’écran et l’ensemble s’avère regardable, pour les autres, attendre autant d’années pour un tel résultat, fait naître autant la frustration que la demi-surprise de comédiens qui ne croient plus aux projets dans lesquels ils s’impliquent. Dans le genre film d’action, pour l’évasion cinématographique il faudra encore patienter.