Ce film, que j'ai découvert tardivement, je l'ai regardé en fond de tiroir, sans trop y croire. Et ce fut une agréable surprise, toute relative...
Authentique et charmante série B fauché de 97, il fleure pourtant bon le fin de race gorasse et craspec des années 80. Et sans le moindre CGI ou traitement numérique à l'horizon. Un petit film indé de caractère, qui fait lentement monter la pression, avec plus ou moins de maladresse et de molesse( Le premier tiers du film est vraiment très mauvais... Heureusement qu'il demeure malgré tout suffisamment intrigant, pour donner envie de voir la suite, beaucoup plus réjouissante... )...
Un scénario pourtant aussi efficace que malin, plein d'ellipse et de dialogue bien trouvé, construit sur le classique effet de retardement, de la révélation du monstre en pleine lumière( Je sais. C'est un vieux ressort narratif. Mais moi j'adore ). Une histoire beaucoup mieux foutu que sa mise en scène. Inégale, bancale, régulièrement franchement moche. Quand elle n'est pas carrément foireuse( Les séquences à la rédaction... Au secours... ), ou flirtant avec les clichés nanardesques( " Ah bein ça alors ?!... Comment on se retrouve dans le même hôtel, dit donc. C'est fou, non ? " ). Et doublé à la truelle, pour ceux qui feront comme moi l'erreur, de le regarder dans sa VF...
Et malgré tout, il n'en demeure pas moins étonnamment, aussi mélancolique qu'envoutant. Avec de petits moment de grâce et d'élégance cauchemardesque, assez inattendu. Voir même par instant, poétique et romantique. Un film bourré de bonnes idées mal exécuté, faute d'avoir complétement le savoir faire nécessaire, ou le budget adéquat pour sa mise en œuvre. Avec sa tonne de mystères inexplicables, de non dit qui vous ferons travailler l'imagination pour relier les points, et de portes ouverte qui ne seront jamais refermé, cette adaptation d'une nouvelle de Stephen King, ressemble plus d’esprit comme de forme, à un téléfilm malade tiré d'un épisode de Tales From The Crypt, avec un anti héros cynique et dépressif, tout droit sorti d'un film noir des années 40, auquel on aurait collé un mauvais karma poisseux et ironique, digne du The Twilight Zone des années 60...
Et si ce petit film sans prétention, comporte effectivement de nombreux défauts de médiocrité en tout genre, je me suis malgré tout beaucoup attaché, à cette étrange histoire plutôt bien ficelé, et à cette apothéose finale absolument grandiose, quitte à le revoir sans déplaisir de temps en temps. Un film qui a aussi eut le bon gout notable, de mettre l'inoubliable Miguel Ferrer dans le rôle principal, où totalement impliqué, il brille de mille feux passionnés, au milieu d'un casting de buse désabusé, plus ridicule les unes que les autres.