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Patrick Braganti
92 abonnés
410 critiques
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3,5
Publiée le 16 novembre 2010
Vu au travers du regard d’un enfant, Yusuf, Miel est un film très lent où les événements rares, vécus au rythme d’une vie agricole éloignée de la modernité et de l’agitation du monde, vont pourtant déterminer l’avenir du petit garçon solitaire, mis au ban par ses camarades d’école à cause d’un bégaiement récurrent. La beauté du film réside principalement en la rudesse de l’existence de cette famille simple et aimante au milieu d’une nature luxuriante, peuplée d’animaux, à la fois refuge onirique pour le gamin et lieu de travail aussi de son père, un apiculteur anatolien dont les ruches sont perchées à la cime des arbres, en en faisant un intrépide équilibriste. On retrouve ici le même mystère de la profondeur sylvestre comme on l’avait déjà éprouvé dans Oncle Boonmee, à la différence que le réalisateur thaïlandais mettait en scène un trajet vers la mort, alors que le cinéaste turc construit un récit d’apprentissage, certes âpre, dont l’axe majeur sera l’affranchissement de la figure tutélaire paternelle. La relation au père, faite d’une complicité qui passe par des chuchotements et de longs moments ensemble, exclut du coup la mère, demeurant en marge dans une grande partie du film. Miel, une substance naturelle, pouvant être douce ou suave, sucrée ou amère, est donc un film, sorte de conte sur l’enfance, qui déploie avec finesse et épure une palette de sensations.
Le cinéma permet parfois de s'immerger totalement dans une autre culture. C'est le cas ici où l'on entre dans l'univers d'un petit Turc, fils d'apiculteur, au milieu des montagnes de ce pays-passerelle entre les cultures (et que l'on comprend si mal...). L'immersion demande de la lenteur, du silence et donc de la patience, mais aussi une sensibilité toujours aux aguets pour capter les ambiances sonores et lumineuses de cette maison, cette école et cette forêt. Les relations entre le père et le fils sont très émouvantes. La mère se révèle dans la deuxième partie. Et sous ses airs minimalistes et simples, la mise en scène est d'une grande élégance et d'une grande subtilité.
Voila un film vraiment magnifique. Un film contemplatif et lent. Quelle poésie ! C'est un grand plaisir de sortir de notre vie agitée et souvent vaine pour entrer dans un autre temps, suspendu, et plonger dans la nature, ses bruits, sa respiration.La fraicheur du jeune héros du film qui découvre la difficulté et les drames de la vie est bouleversante. Un cinéaste à découvrir et j'ai hâte de voir les deux autres films de la trilogie.
C'est un film fait de trois thèmes pricipaux où converge l'émotion d'un petit garçon de 6 ans....L'école, La maison, La forêt....Le rythme est très lent mais gracieux et nous raconte l'histoire d'un évènement essentiel dans la vie de ce petit bonhomme...Les acteurs sont sobres et beaux mais surtout il faut se laisser capturer par les bruits, les perspectives familières sur le paysage, l'innocence des êtres, leur quasi pureté dans un monde encore bercé par les mouvements de la forêt, la grace de la nature....C'est un beau film que j'aurais du plaisir à revoir et qui nous éloigne de nos réflexes et de nos sensations usuelles...A voir.
Auréolé de son Ours d'Or obtenu à Berlin, "Miel" a bénéficié lors de sa sortie en septembre d'un nombre relativement important de copies, contrairement à "Milk", sorti le même jour, ou que "Yumurta" ("L'oeuf") sorti en 2008. Espérons que le succès remporté permettra à "Milk" et à "Yumurta" de bénéficier d'une "nouvelle" sortie ! Film contemplatif, "Miel" est, avant tout, un film esthétiquement très réussi : par leur utilisation de la lumière, certains plans font penser à Vermeer, ce qui, pour moi, n'est pas un mince compliment. Ne serait ce que sur ce plan, la comparaison entre l'ours d'or et la dernière palme d'or est plus que sévère pour le jury cannois ! Mais "Miel" n'est pas que beau ! Il y a une excellente direction d'acteurs, une immersion très réussie dans une nature pleine de mystère et l'histoire d'un petit gamin de 6 ans, extraordinaire de grâce et de sensibilité. Après les chefs d'œuvre de Nuri Bilge Ceylan, le cinéma turc n'arrête pas de nous étonner !
C'est une oeuvre très touchante. Jamais un film n'a abordé avec autant de justesse et de finesse le point de vue de l'enfant. Ce dernier est au coeur de cette jolie oeuvre. Le réalisateur parvient à traiter l'exclusion et la "différence" sans pour autant faire du film un drame larmoyant. Par ailleurs, il place au centre de l'intrigue les relations entre un père et un fils, et les magnifie. La mise en scène se distingue par sa sobriété et sa poésie. Par contre, si le scénario repose sur la simplicité, la lenteur de l'oeuvre peut rebuter. Enfin, notons que la photo est sublime et le (très) jeune interprète du petit héros parfait.
Un film dans lequel le réalisateur ne craint pas les silences. Le monde du petit Yusuf évolue sous le regard patient du spectateur. Un père apiculteur. Une mère ouvrière dans les champs. De majestueuses montagnes en Anatolie. Le témoignage sensible d’une existence fragile et brute. Pas d’artifices. Une atmosphère d’un calme presque oppressant.
Dans cet immense cadre sauvage il semblerait que la civilisation s’intègre aisément non sans connaître les affres de l’imprévisible. Ce film est un voyage reposant peut-être même à l’excès mais c’est avant tout un conte visuel minutieusement ficelé, un bateau en bois qui glisse au fil des images pour révéler la quintessence de chaque perception.
Miel, c’est l’histoire de Yusuf, petit garçon admirant le travail de son père apiculteur avec qui il aime partir. Miel, c’est peut-être une belle histoire à raconter mais en aucun cas à voir ou plutôt à subir. Dès le premier (trop) long plan, Semih Kaplanoglu annonce la couleur : il va y avoir de beaux paysages de nature mais ça va être long et lent. Nous voilà prévenus. Oui, les paysages sont très beaux, nous faisant découvrir un aspect ignoré de la Turquie mais si ça suffit à faire une exposition de photographies, ça ne suffit pas pour faire un film. Le réalisateur a pris le parti de faire de longs plans fixes, choix esthétique défendable mais aussi discutable. A part pour quelques plans, on a l’impression qu’il se contente de poser sa caméra à un endroit et de la laisser tourner. La mise en scène est statique, froide et du coup, ne permet pas au spectateur de s’immerger dans l’univers de Yusuf, garçon un peu difficile à comprendre faute d’identification mais joué avec justesse par le touchant Bora Altas. Le film donne l’impression d’être une succession d’évènements sans intérêt pour le spectateur avec beaucoup de scènes montrant le quotidien de Yusuf qui nous semblent sans grand intérêt sinon de prolonger un film qui aurait gagné en efficacité en format court-métrage. Quand le générique de fin défile, on se dit que l’on aurait du faire comme le père dans le film : être parti depuis longtemps pour éviter l’ennui.
Dernier volet de la "saga Yusuf", Miel, est un chef-d'oeuvre, Kaplanoglu ne pouvait mieux achever sa trilogie. On nous offre un enchaînement de plans tous plus magnifique les uns que les autres ( mention spéciale à la scène de la lune reflétée dans le seau d'eau ). Portés par ces superbes plans séquence et le très grand Boras Altas, Miel fascine et mérite amplement son ours d'or.
Ennuyeux, mais ennuyeux.... un record du genre. Trouver quelque chose à ce film,pourquoi pas ? Mais pourquoi absolument le chercher alors que ça existe ailleurs sous une vraie forme cinématographique. Miel a réellement quelquechose de remarquable, c'est du "non cinéma".
Miel est un très beau film. Loin d'être parfait - notamment au niveau du rythme - mais avec un vrai regard et de véritables moments de grâce. Attention, ne faites pas comme certains spectateurs qui ont emmené leurs enfants voir Miel (pensant sûrement qu'ils accrocheraient car le héros est un petit garçon de 6 ans), le film est un peu trop taiseux et contemplatif pour eux!
Miel est un film qui se déroule dans un village turque que l'on devine assez enclavé dans ses montagnes, comme on peut en trouver en France. Autres moeurs, autre temporalité, autre culture, le récit ne s'affranchit pas de la distance imposé par notre regard étranger, on ne fait qu'y passer, le regarder, sans se départir d'une certaine réserve, comme il arrive très souvent lorsque l'on voyage en vrai hors des sentiers battus des groupes touristiques. La poésie qui est censée se créer à partir d'une telle démarche existe, mais ne transcende pas le défaut qu'elle porte en elle dès le départ. Il reste qu'en plus de cette intention louable, le récit suit le cheminement initiatique d'un gamin avec un réalisme quasi naturaliste, et une émotion aussi pudique que lyrique, ce qui maintient notre intérêt bienveillant. Bilan donc mitigé, mais sauvé largement par une vraie démarche artistique. Le plan final rappelle les moments touchants de "des temps et des vents" autre film turque impliquant un peu la même démarche que celui-ci mais avec une totale réussite, prenante et extraordinaire, si vous avez l'occasion de le voir...
Oeuf, Lait, Miel : non, ce n'est pas la liste des courses, mais la trilogie dite de Yusuf, du cinéaste turc Semih Kaplanoglu, tournée entre 2007 et 2010. Dans les salles françaises cela donne Yumurta (c'est le titre turc), Milk (en anglais) et Miel, les deux derniers sortant à la même date. La distribution française possède des voies qui sont impénétrables. Yumurta était plutôt réussi. Une intrigue minimaliste, un film épuré, d'une beauté saisissante, un charme diffus qui opère. Pourquoi alors rester hermétique devant Milk et surtout Miel, le plus contemplatif ? C'est un mystère. On peut trouver des qualités poétiques à Milk et être terrassé d'ennui à la vision de Miel (Ours d'or à Berlin. Miel/Ours : logique, non ?). Le seul élément dramatique du film intervient dès la première minute. Pour le reste, il n'y a plus qu'à contempler la splendeur de la nature anatolienne. Le fils a des difficultés à l'école, la mère est dans sa cuisine ou aux champs, le père avec ses ruches. C'est cela, oui. Ce pourrait-être une parodie de film turc contemporain, tendance Ceylan et Erdem. Tout est répétitif et plastiquement superbe. Toutes les explications du monde sur le symbolisme de la chose peuvent être avancées, il n'y a rien à faire. Quand vous vous sentez ailleurs, loin de ce qui se passe (ou plutôt ne se passe pas) sur l'écran, il n'y a pas de retour possible. Tant mieux pour ceux pour ceux qui seront transportés, on les envie.