Une concierge archétypale. Grosse et moche, solitaire et revêche. Ah bon? Il semble pourtant que l'archétype actuel de la concierge soit portugaise, volubile et serviable....
Dans cet immeuble très bourge, Renée (Josiane Balasko est évidemment épatante) serait quasiment invisible aux yeux des locataires (elle a une seule amie, une femme de ménage pleine de bon sens dans laquelle on est un peu étonné de retrouver Ariane Ascaride). Parmi ces locataires, Anne Brochet, très amusante en épouse de ministre bobo, un poil psychotique, qui parle à ses plantes pour les faire pousser et se bourre de tranquillisants. Elle a une étrange petite fille, magnifiquement interpretée par Garance Le Guillermic, une petite surdouée qui a décidé de se suicider le jour de ses douze ans (donc très bientôt) et qui en attendant calligraphie comme un pro et aussi passe son temps à tout filmer au magnétoscope, procédé qui devient très vite exaspérant et sert surtout à meubler un film qui ne contient pas grand chose. La futée fillette détecte le secret de Renée: son arrière loge, remplie de milliers de livres car la lecture, pour le Hérisson, c'est une drogue... Un nouveau locataire, un élégant et distingué japonais (Togo Igana), flaire aussi la fleur bleue sous les épines!
A partir de là, le film tourne à la description d'une romance tout à fait improbable entre le jap et la concierge, qui va chez le coiffeur, essaye d'être un peu élégante... On n'y croit pas une milliseconde. La romance est providentiellement interrompue par un non moins providentiel accident de la circulation, whaf whaf whaf! on s'en demande comment, sans cela, le scénariste aurait pu imaginer le futur de notre Renée... Tout ça est extrêmement cucul, et c'est bien dommage car ce personnage d'ourse misanthrope et secrètement cultivée était fort sympathique. C'est, je pense, le premier film de Mona Achache, attendons le second.