Un bon sujet et des bonnes intention ne font pas forcément un bon film. "L'armée du crime" en est la preuve criante. Une mise en scène complètement ringarde et des clichés à la pelle : Photos des résistants enfants en surimpression à l'instant où ils tuent les méchants nazis, violon tzigane venant appuyer de manière lourdingue chaque scène sensée tirer des larmes au spectateur, lettre d'un déporté lue en voix off par la femme qui l'aime ("Chère Marianne, j'ai du mal à y croire, mais je ne rentrerai pas ce soir...")...etc. Les acteurs tentent d'y mettre du coeur, msi J'ai vraiment du mal à comprendre la quasi-totalité des critiques positives de la presse ainsi que la poignée de spectateurs qui ont applaudi à la fin du film. Comme quoi, les goûts et les couleurs...
Revu avec un grand plaisir ce beau film qui fait revivre un épisode fort de la Résistance française à Paris. Guédigian apporte sa légendaire humanité dans un récit très documenté bien que parfois fictif. Le spectateur est au cœur des affres de gens qui risquent leur vie pour la liberté. Des affres magnifiquement exprimés par l’imposant Simon Abkarian, la lumineuse Virginie Ledoyen et ” toute l’équipe à Robert “. En revanche la mise en scène est un peu terne et le montage trop haché. Mais tout reste tellement inspiré !
Vibrant hommage aux résistants de tous bords lors de la Seconde Guerre Mondiale signé Robert Guédiguian. On peut y suivre l'épopée du groupe "Manoukian" mené par Simon Abkarian qui organise avec ses compagnons des actions contre les occupants. La reconstitution est soignée et les acteurs font de l'armée du crime un film contre le nazisme et non contre l'Allemagne. Simple mais très efficace même si cette œuvre ne dépasse pas "L'armée des ombres" de Melleville dont on peut y trouver une certaine inspiration.
Histoire du groupe Manouchian, ces résistants parisiens baptisés "l'armée du crime" par les autorités françaises de Vichy. L'immigré arménien Missak Manouchian, poète et non-violent, aura la charge de fédérer et coordonner des combattants et résistants de toute nature, juifs et communistes (parmi lesquels Henri Krasuski), exilés et anciens de la guerre d'Espagne. Nécessairement, Robert Guédiguian n'ignore pas certaines actions d'éclat ou attentats perpétrés par le réseau Manouchian; il est clair cependant que ce qui intéresse le plus le cinéaste, dans ce film qui apparait comme un hommage au courage et à l'esprit de résistance, c'est l'humain, à travers les aspirations et les convictions de quelques uns. C'est pour cette raison sans doute, qu'alternant scènes intimistes et faits d'arme, Guédiguian peine à donner de l'intensité dramatique à son récit malgré le contexte historique. "L'armée du crime" a des vertus et une vocation didactiques; ainsi sont invoqués le rôle prégnant de la police française dans la répression ou la question des représailles sanctionnant les attentats; mais la mise en scène, en dépit d'une estimable reconstitution d'époque, semble trop lisse, loin de l'émotion et de la sensation que produit la référence en matière de chronique de la Résistance :"L'Armée des ombres" de Melville.
C'est très sobre, le ton est juste, il n'y a aucun effet superflu qui pourrait desservir le film. Le plus gros reproche que l'on pourrait lui faire est d'être un peu scolaire. Le film a le mérite d'exister et de sortir cette histoire de l'oubli. Robert Guédiguian ne s'est pas loupé.
Film conçu comme un hommage à la mémoire des combattants de cette "armée du crime" (selon les termes de la presse collaborationniste de l'époque) aux ordres de Missak Manoukian. Les personnages sont bien développés, leurs convictions explicitées. Quelques noms se dégagent au delà du couple Manoukian (Simon Abkarian, Virginie Ledoyen), notamment Robinson Stevenin et Grégoire Leprince-Ringuet parmi les FTP mais aussi Jean-Pierre Darroussin en policier et Pierre Niney dans une de ses premières apparitions (ici anecdotique). Le final manque un peu de solennité (ou de violons) pour appuyer le propos et faire entendre que ces soldats de l'ombre, la plupart jeunes et d'origine étrangère, méritent une reconnaissance éternelle de la nation pour laquelle ils ont combattu et ont été fusillés. Militant donc manichéen (même si ce n'est pas une mauvaise chose de rappeler que l'état français et sa police ont été au delà du simple soutien à l'armée d'occupation), trop didactique pour dégager énormément d'émotion mais une histoire à connaitre, portée par un très bon casting et qui porte à la réflexion.
L’armée du crime est un très beau film historique de . Le scénario de base est bien ficelé et parfaitement maîtrisé par le réalisateur qui fait un sans faute du côté de la mise en scène. Les acteurs sont très convaincants dans leurs rôles et notamment qui est vraiment irréprochable dans son interprétation. Bref c’est un film qui as tout pour réussir et le seul reproche que je peux lui faire c’est qu’il est parfois un peu trop long. 14 / 20.
Guédiguian d’ascendance arménienne et de cœur communiste, il était prédestiné pour parler du réseau Manoukian –le plus surprenant n’est-il pas qu’il ne l’ait pas fait plus tôt. Le résultat est passionnant. Au début, il y a cette atmosphère du bonheur quotidien que Guediguian sait si bien nous faire ressentir. A travers les grillages du fourgon qui emmène le groupe vers son sort, il y a le printemps de Paris, dernière image heureuse. Dans ces petites cours du Sentier entre les ateliers, fleurissent quelques jardinets, gloussent trois poules derrière leur clôture : le Paris d’alors est joliment restitué. Guediguian, s’attache au destin de quelques personnages, superbement caractérisés, tous différents, chacun avec ses propres motivations. Quelle chance avait donc ce groupe hétéroclite de parvenir à un résultat notable ? Avec, dans ses rangs, des personnalités individualistes incapables de se plier à la discipline? Avec trop de sensibilité aussi : jeter une grenade dans ce bar pourri d’officiers allemands –non, il y a trop de petites poules françaises. N’empêche que les MOI ont sauvé l’honneur d’un pays qui se réduisait alors à une troupe de veaux, abêtie, aplatie. Comme Guediguian ne peut travailler qu’avec sa bande, il a confié au gentil Darroussin un rôle d’immonde, un de ces inspecteurs de police zélés, toujours prêts à prévenir les désirs de l’occupant. Il peut tout jouer, Darroussin… Ce film devrait réapprendre bien des choses aux plus jeunes, qui s’étonnent de voir les Juifs s’être laissés traîner comme des agneaux à l’abattoir : c’est qu’ils avaient à faire à des Darroussin à la brave bouille, et que ces juifs venus d’ailleurs ne pouvaient que faire une confiance absolue à la police du pays des droits de l’homme… Simon Abkarian est un Manoukian parfait, mais toute la distribution est impeccable.
De facture très classique – peut-être trop – ce long film de Résistance, conforme à ce que l’on pouvait attendre, possède bien des atouts : en premier lieu une vérité historique scrupuleuse servie par un soin du détail et un réalisme sans esbroufe, ensuite par un casting très réussi où ne pointe aucune faiblesse marquante. La mise en scène parvient à nous plonger dans l’atmosphère oppressante d’un réseau de résistants où le doute, la peur, la suspicion et le sacrifice sont exposés sans pathos ni héroïsme de propagande. Elle a même le courage de montrer la collaboration peu reluisante de la police française, qui allait au-delà des attentes de l’occupant avec un zèle répugnant. Toutefois on tempèrera ce bilan flatteur en regrettant la lenteur de l’exposition initiale des protagonistes, et surtout le manque d’envolée et de souffle politique qui faisait le prix des films de Costa-Gavras. Trop d’objectivité d’historien peut nuire à l’émotion.
Un bon film très touchant,très bien joué avec une belle musique.Mais trop de longeurs et pas assez d'attentas montrés par rapport à ce qu'ils ont faits fait défaut au film.En tout cas une histoire à se souvenir.
Ce film était nécéssaire, il montre assez bien comment des étrangers se sont battus pour la France. Les acteurs sont assez convaincants, mais la mise en scène est un peu fade. Dommage.