Un film qui fait l’unanimité dans la médiocrité laisse évidemment dubitatif sur le possible visionnage, et je dois dire que ce Bleeding est en effet une franche nullité, mais il est tout de même bien rigolo au second degré. Du coup c’est vraiment un bon nanar, mais pas un navet, c’est déjà cela de pris.
Les acteurs sont franchement bien mauvais. Michael Matthias, un illustre inconnu à certes un physique d’athlète, mais c’est un acteur pathétique, incapable d’aligner deux expressions correctes, et traversant le film avec une réelle balourdise, qui ne fait même pas mouche dans les scènes d’action. Il est entouré de deux acteurs totalement inutiles et fort mal exploités : Vinnie Jones et Madsen. Jones est méconnaissable, à des années lumières de Midnight Meat Train, se contentant de quelques répliques débilitantes débitées dans un costume affligeant, et Madsen en prêtre, non mais le scénariste avait fumé quoi ? Il à l’air de s’en fiche royalement, et à vrai dire sur ce coup je ne peux pas lui donner tort, il aurait joué correctement que de toutes manières il n’aurait pu sauver l’ensemble. Quant à DMX on peut l’oublier tant il est invisible, et le casting féminin, juste là parce qu’il fallait bien des femmes (un chef vampire sans copine, non mais !) mais il est inutile.
Le scénario est nul. Histoire copiée-collée et vu dix mille fois. Moins prenant qu’un épisode de Buffy auquel ce film est qualitativement inférieur, The Bleeding réussit l’exploit de se décréditer dés la première scène, avec le héros qui tire au fusil à pompe dans la vitre de son camion pour dégommer un vampire accrocher à la portière. Vitre magique semble-t-il car le vampire meurt mais la vitre est intacte ! Voilà, tout le film est de ce niveau d’incohérence. Alors on peut dire que le rythme est correct, mais enfin le film dure 1 heure 10, alors c’était bien le minimum à faire, surtout si on enlève encore les quelques minutes du générique du début ! A noter des dialogues nanardesques au plus haut point, qui vont faire rire dans les chaumières les petits enfants de 5 ans.
Visuellement c’est indigent. Picerni fait n’importe quoi de sa caméra, avec une scène d’ouverture mal foutue qui reste pourtant le meilleur moment du film. Le summum est atteint avec la séquence nightclub filmé tellement n’importe comment qu’on dirait une grande bataille de polochons, alors que la scène est aimablement pompée ailleurs en plus. C’est d’ailleurs dommage que Picerni soit si mauvais, car avec un technicien un minimum talentueux, la fameuse scène du camion aurait pu avoir de l’allure, et au moins laisser une impression un peu positive. Les décors sont eux aussi totalement lamentables, jusqu’à la boite de nuit qui ressemble à l’intérieur d’un pauvre entrepôt désaffecté. Et la photographie, à grand renfort d’effets de style tapageur ne parvient que très rarement à rendre cette esthétique poisseuse et glauque qu’elle cherche visiblement à instiller. Les effets horrifiques ne rattrapent guère l’ensemble, puisque limités à une scène et encore il n’y a pas de quoi s’enthousiasmer. La bande son est un point un peu meilleure, et je dirai même que c’est la seule chose qui mérite un minimum de considération dans ce fatras.
Bon, évidemment la musique ne suffisant tout de même pas, je vais mettre 0.5. Toutefois je tiens à insister sur le fait que c’est là un film qui réussi l’exploit de foirer absolument tout avec pourtant des arguments (dont le duo Jones-Madsen) mais d’être rigolo tout de même, en semblant paraitre une parodie de bout en bout, ce qu’il n’est pas. En fait ce film est tellement sérieux, inconscient de sa nullité, et tellement raté, qu’il est un nanar rafraichissant comme je n’en avais plus vu depuis un petit bout. Indéniablement si vous le trouvait pas cher, que vous voulez rire avec des potes en aimant bien sur ce genre de nanar, je crois que vous allez passer un bon moment (rien que la scène final avec Madsen est totalement burlesque).