Chemical wedding (Le diable dans le sang) est un film très moyen qui ne m’a pas convaincu. Maintenant je ne vais pas l’incendier, car il a quelques qualités. D’abord son acteur principal, celui qui joue le professeur possédé. Simon Callow est doté d’une solide expérience, et livre une prestation charismatique et enlevée, rendant avec force un Aleister Crowley tel qu’on peut l’imaginer. Il transmet cette folie, cette perversité, avec talent. Le reste du casting est un peu plus fade, surtout le héros. Il se fait totalement voler la vedette par Callow, et ce n’est pas vraiment bon signe. Le film dispose aussi d’une excellente musique (rock surtout puisque le scénariste du métrage n’est autre qu’un membre du groupe Iron Maiden). Dommage que dans le cours du film elle ne soit pas davantage utilisée, car elle donne un vrai cachet à l’ensemble. Ensuite la mise en scène se tient globalement, et il y a quelques plans bien travaillés. Maintenant les points négatifs. D’abord les décors, par franchement soignés, certains font vraiment cheap. La photographie aussi. Elle se rapproche trop de celle d’un banal téléfilm, ce qui est franchement décevant. On imagine que le budget du métrage ne devait pas être mirobolant, mais enfin on peut tout de même davantage soigner son affaires, même avec pas grand-chose. Le film par ailleurs a du mal à installer une ambiance véritable. Il n’est pas angoissant, peine à délivrer des frissons, survol son sujet et reste trop superficiel, même dans ses effets. Chemical wedding n’est en effet jamais horrifique, il n’y a pas une goutte de sang, et décevra les amateurs d’horreur et même d’épouvante. On sent la volonté de faire un métrage un peu second degré, mais cela ne dispense pas d’insinuer un peu d’horreur sans parler de gore dans un film avec un tel sujet. Par ailleurs Chemical wedding déshabille la plupart de ses actrices, car il essaye de se rattraper sur le sexe, mais il déçoit encore. Il reste trop sage, et s’il y a de la nudité, il n’y a en réalité aucune scène scabreuse (même lors de la grande orgie). Avec un personnage comme Crowley on s’attendait à autre chose, dans le style de certains torture-porn actuel, à des orgies de sexe et de violence. Finalement Chemical wedding pâtit de son manque d’engagement dans son sujet. Des effets gores ca ne coutent pas chers, de vraies scènes à l’érotisme poisseux non plus, et étant donné le statut de série B direct to video du métrage, il pouvait se permettre des libertés dont il ne profite pas. A ce niveau là il est très décevant, et cela, en dépit d’un rythme plutôt appréciable. Quant à l’histoire, si j’en parle en dernier c’est qu’elle se situe de façon neutre dans mon jugement. Partant d’un postulat pas mauvais, il y a quelques idées qui surnagent (le transporteur est introduit assez intelligemment), mais comme le reste du film il reste à la surface des choses. Bref un film que je ne conseille pas vraiment, car il est assez fadasse au final, et ceux qui tomberont dessus (car on ne peut le trouver par hasard) auront sans doute déjà vu bien mieux ailleurs dans le genre.