D'une plume légère et décontractée, Arthur Penn (réalisateur de renom : "Le gaucher", "Missouri breaks", "La poursuite impitoyable", "Bonnie and Clyde") brosse, en 1970, le portrait d'une Amérique blessée à travers le regard du personnage principal, Little big man (Grand petit homme). Adoptant le point de vue des indiens, le réalisateur prend la peine de faire la différence entre ces deux peuples sans jamais tomber dans la caricature.
Avec une narration magnifique (la voix française de Dustin Hoffman est vraiment caractéristique donc géniale), ce néo-western pose le sujet de l'absurdité de la guerre ("Little big man" est tourné en pleine guerre du Vietnam !) et ridiculise l'Ouest dans sa décadence (Wild Bill Hicock, les cow-boys, le show-biz', ...).
Culbutant les genres (western, fresque, parodie), Arthur Penn donne à "Little big man" un peps indescriptible, le magique cotoyant le réel. Déjanté aussi, le film rend un hommage mérité à la nation indienne, sous toutes les coutures (religion, fanatisme, culture indienne...), et ce, grâce à un casting de haut vol.
Dustin Hoffman (valeur montante d'Hollywood : on l'a déjà vu dans "Le lauréat" et "Macadam cowboy" en 2 ans !!) apporte ici sa marque de fabrique, c'est-à-dire son goût de nous faire rentrer de plein fouet dans son personnage, et de nous montrer son charme et son charisme tout naturel. Joli, Dustin !
Vient ensuite un languissant Chief Dan George (il connaîtra pour ce rôle la consécration et sera nommé aux Oscars ainsi qu'aux Golden Globes), mystérieux et alambiqué, mais qui en jette un max !
Reste une Faye Dunaway (déjà remarquée par Penn dans "Bonnie and Clyde" notamment) bien travaillée qu'on voit finalement assez peu. Dommage.
Pour conclure, "Little big man" plaira aux nostalgiques à coup sûr mais ne fera pas pâlir les inconditionnels d'Eastwood : à chacun sa marque de fabrique, Arthur !
Un classique à regarder au moins une fois dans sa vie pour un enrichissement certain du cinéma des 70's.