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Daniel C.
150 abonnés
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4,0
Publiée le 14 juin 2015
Une plongée dans l'Italie des années 70 avec sa jeunesse contestataire, sa police violente dans sa répression et la justice supposée complice, à tout le moins complaisante. Un juge intègre voit son fils mêlé aux incidents qui ont suivi une manifestation. Les affrontements ont conduit à la mort d'un jeune manifestant, ainsi qu'à celle d'un policier. L'occasion de revisiter une période durant laquelle l'engagement politique était une valeur importante. Le conservatisme, la corruption et la jeunesse désireuse de changement ponctuent le déroulement de ce beau film. Présenté en salles pour la première fois en France, ce film de 1972 nous donne l'occasion d'une immersion dans l'ambiance des années de plomb. Du bon cinéma italien à savourer. L'issue du film est touchante et imprévisible...
De Bolognini je connaissais surtout ses drames historiques qui m'ont plu mais avec Chronique d'un Homicide le voici ancré dans son époque, une période trouble pour l'Italie qui voit l'affrontement d'idéologies opposées et de générations en désaccord ici un père et un fils ; le père un juge qui devra enquêter sur le meurtre d'un policier durant une manifestation à laquelle à participer son fils. Bolognini met cela en scène de belle façon, le ton constamment dramatique de Chronique d'un Homicide renforcé par la belle musique de Morricone a quelque chose à la fois de beau et intense mais on regrette tout de même un manque de puissance. Pourtant c'est du bon cinéma italien bien joué dont l'acteur Américain Martin Balsam dans le rôle du juge alors certes ce n'est pas forcément un chef-d'oeuvre mais c'est un film intelligent qui fait réfléchir son spectateur sans l'ennuyer, ce cinéma a quasiment disparu.
Peu légitime dans le cinéma engagé Bolognini s’est attaché le très politisé Ugo Pirro, auteur des scénarii d'�Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon� et “La Classe ouvrière va au paradis� pour Elio Petri. Il retravaillera avec lui sur “L’héritage� quatre années plus tard. « Chronique d’un homicide » commence par une manifestation bâclée avec au total un trentaine de figurants (ce sera encore plus nul lors de l’affrontement avec les fascistes, un peu plus tard) et un côté caméra à l’épaule qui dans la confusion des plans permet de masquer l’absence de moyen. Heureusement il y a la suite, même si la pesante et inappropriée musique d’Ennio Morricone amène un côté balourd qui contraste avec la finesse du propos. Cette histoire d’abord profondément engagée à gauche, va peu à peu basculer dans un drame générationnel et la fin à ce titre, est plutôt éloignée des conventions de ce genre de film. Le réalisateur condamne les extrêmes, et s’appuie sur un trio d’acteurs remarquables, avec une sobriété des décors qui ne laissent aucune place à la digression. Massimo Ranieri retranscrit bien la progression implacable vers l’abandon de tout sentiment au profit de la logique révolutionnaire pure et dure, finissant par n’opposer que du mépris à sa famille bourgeoise, dans des scènes douloureuses où sa mère (Valentina Cortese) ira de détresse en détresse. Enfin Martin Balsam joue avec beaucoup de complexité cet homme à la fois juge intègre qui résiste aux pressions des deux issues jouées d’avances et père aimant qui voudrait comprendre comment la jeunesse en est arrivée à de tels extrêmes. Malheureusement, le reste du casting n’est clairement pas à la hauteur et il est regrettable, que la médiocre Petra Pauly soit utilisée essentiellement pour figurer dans une scène où on la voit seins nus avec une autre fille. Y viennent faire quoi les nichons??
Resté inédit pendant 35 ans en France, le film est sorti en DVD en 2009. Il le mérite car il montre un Bolognini rare, évoluant sur les terrains politique et policier et, plus classiquement, familial. Le ton est proche de celui d'un Elio Petri (pas au niveau d'un Rosi, tout de même) avec une charge assez féroce sur la collusion entre justice et police durant les "années de plomb". Bolognini s'intéresse principalement au dilemme du juge dont le fils, contestataire, s'oppose à son milieu bourgeois, mais le climat de l'époque est bien davantage qu'un arrière-plan. Une belle réussite de la part d'un réalisateur qu'on n'avait jamais connu aussi engagé.
Italie, 1972. Le cinéma national se jette sur le thème d'actualité des manifestations étudiantes, le baby boom en passe de se faire une place à la fois dans la violence et le peace and love. Dans ce film, on déplorera que seul le premier de ces aspects soit vraiment représenté. L'oeuvre est censée mettre en opposition la rébellion de la jeunesse et le point de vue conservateur de leurs parents, mais au final, le regard que le film porte sur eux les garde à l'état stéréotypique de gamins arrogants. Pas la moyenne pour cette mise en abyme.
Par contre, c'est une intrigue très politique décorée de dialogues somptueux et impartiaux, fournis en réflexions qui nous propulsent dans ces années 1970 mouvementées. Exemple de ligne : "il suffit de 50 lires pour tuer un homme", dit le juge, ayant acheté un projectile à des fins d'enquête. Et non content d'avoir réussi la facette littéraire de son oeuvre, le réalisateur place aussi un personnage louche, souvent qualifié de dingue, dont on regrette qu'il soit le seul dans son genre mais qui pimente l'histoire en sortant du moule des personnages italiens en général.
Le film est passionnant, la fin excellente et la seule possible. le sujet est toujours d'actualité avec les jeunes qui partent faire le djihad. Il existe toujours une jeunesse qui s'implique qui a des idéaux même si elle se fourvoie parfois. On passe un très bon moment, d'une grande qualité.
Je passe une excellente soirée, confortablement installé dans mon fauteuil rouge, les pieds allongés sous le siège d'une forte femme dont les cheveux un peu trop bouclés, viennent chatouiller le bas de l'image. La nostalgie du lieu est tout à fait en adéquation avec ce film italien sur les années 70 qui nous propose un affrontement idéologique et générationnel. Le nœud cornélien pour ce juge est assez bien amené par l'intensité du jeu des acteurs et la musique d'Ennio Morricone. Une présentation critique du film ainsi qu'un petit buffet ont contribués agréablement à la chaleur de cette froide soirée.