Attention, grosse arnaque ! Sur-vendu par les critiques, "Drive" est le navet de l'année : une accumulation de clichés éculés, sans aucune tension dramatique et d'un absolu ridicule. Difficile de faire plus caricatural que ce héros en quête de rédemption (il ne dit pas un mot et il mâche un cure dent = lourd passé), qui grâce à l'amour (Ah ! ces séquences bucoliques le long d'une rivière avec un slow langoureux en fond sonore, ces mains qui s'effleurent sur le pommeau de vitesse, ses regards langoureux qui n'en finissent plus car le dialoguiste fait grève) va se transformer en héros sacrificiel (mais on savait bien dès le début que ce grand dadais un peu niais allait exploser telle une bombe à retardement : voir les plans hilarants où il sert très fort son petit poing ganté, quand il est très vénère mais prend sur lui !!!). Ne parlons pas de l'intrigue policière, complètement indigente (on a tout le temps deux métros d'avance sur l'histoire, les mafieux atteignent l'ultime degré parodique, etc). Mais peu importe ! Car, voyez-vous "Drive" est avant tout un film atmosphérique. D'ambiance. De mise en scène. Groovy. Sexy. Et là, on se marre bien. Car N.W. Refn ne fait montre ici que d'un seul talent : le choix de son chef op. Car oui, c'est vrai, la lumière est très chouette, il y a de beaux plans hélico de LA by night et les comédiens sont joliment éclairés. Mais dans ce superbe écrin, pas de mise en scène ! Le comble ! Contrairement à ses films précédents (inégaux mais assez fascinants), Refn ne fait preuve ici d'aucun sens du rythme ni de l'espace (les séquences de voiture sont d'une banalité consternante - il suffit de penser aux films de Michael Mann - en particulier "le Solitaire" et "Heat" - dont le cinéaste s'inspire sans vergogne et on voit à quel point Refn est un tâcheron en comparaison), sans parler des rares scènes de poursuite, très poussives (n'est pas Friedkin qui veut). Le film n'est qu'une suite consternante d'effets visuels maniérés (avalanche de ralentis, utilisation de la musique comme cache-sexe pour créer une ambiance ou d'effets sonores assourdissants pour donner du relief à un filmage laborieux, etc...), de platitude et de maladresse. En fait, la seule figure de style que maîtrise Refn, c'est le lent travelling avant vers un personnage immobile, mais il nous la sert tellement souvent (c'est tellement classe avec un bon beat musical) que ça en devient risible. Alors, histoire, quand même de "mettre sa touche", le cinéaste se laisse aller à quelques éclats de violence gore qui sont aussi gratuits que complaisants (voir la séquence de l'ascenseur, comble du grotesque) L'imposture est donc totale. Refn déçoit l'attente que ses précédents films avaient suscités et nous livre une très jolie bouse.