Ce long-métrage est un film fait comme dans les années 70, où un jeune homme anonyme, au volant d'un bolide, vient en aide à des inconnus.
Un homme simple, bon dans ce qu'il fait, mais rien de plus.
Et c'est sur ça qu'on voit le grand écart entre les films contemporains et les films antérieurs aux années 80 : il n'y a pas d'héroïsation du personnage principal, il n'est pas parfait, ce n'est pas non plus un justicier, pas assoiffé de violence ou voulant se venger de quoi que se soit.
N'y aller donc pas pour les cascades ou scènes d'action, il y en a mais 80 fois moins que dans un Stallone!
Cette simplicité, cet côté brut et sommaire du film, se retrouve dans des dialogues maigres, qui parsème le récit, histoire de rappeler qu'on est pas dans un film muet.
Encore une fois, n'y comptez apprendre ce que fait tel ou tel personnage quand il a peur, où dans quel restaurant il va manger ou quelle est la meilleur laverie automatique de Los Angeles. Oublier les dramas bavards à la Desperate Housewives, où les gens parlent pour ne rien dire.
À l'image des westerns de Sergio Leone, le réalisateur n'insiste jamais sur les scènes de combats, mais sur les moments calmes et tranquille qui précédent chaque sortie en voiture, le conducteur sachant qu'il pourrait ne pas rentrer vivant, contemplant depuis sa chambre son "univers".
Eh oui, Ryan Gosling est un acteur, étant (peut-être pour la première fois au cinéma), dirigé par un metteur en scène, incarnant ce conducteur sans nom avec toute la sobriété requise pour ce type de rôle, tout en faisant preuve d'extrêmement d'humanité par de simples regards, attentions discrètes que la caméra saura immortaliser.
Voilà, pas un blockbuster hollywoodien mais pas non plus de film d'auteur contemplatif Finlandais ou Bulgare, mais un film différent, qui ne rentre pas dans une case "marketing". Une expérience atypique, qui vaux le coup d'œil.