J'avais eu de mauvais échos, mais une dure soirée d'hiver, de charmants amis et la curiosité piquée à vif m'ont entraîné dans la salle obscure du cinéma.
Forcément, la comparaison ne peut qu'être présente avec les Hunger Games, Divergente, Labyrinthe ou The Giver sortis récemment, mais laissons tout de même une chance à cette énième adaptation adolescente d'avoir des choses à vendre.
Et en effet, le film ne fait de mal à personne, il y a bien un univers de développé, certes extrêmement tiré par les cheveux dans ses différentes caractéristiques, mais tout de même présent.
Je dis ex"extrêmement tiré par les cheveux" car mon dieu, la fantasy me surprendra toujours. Les ressorts de ce film sont tellement prévisible. L'histoire du médaillon, de l'étincelle bleue, tout ce délire comme quoi il y a forcément un cascade ou une falaise qu'importe le lieu, c'est tellement vu et revu qu'on s'en lasse un peu.
J'ai également un peu de mal avec le héros. Dans les autres romans (oui il faut en parler), le héros est héros malgré lui par un acte, par une façon de penser. Non là, c'est parce que maman a fait beaucoup d'enfants que je suis plus fort que mes copains, et ça c'est dommage dans le postulat de base.
Seulement voilà, le monde est ce qu'il est, et n'ayant pas lu le support, je ne peux pas me permettre de trop le juger, disons que je préférais ce que tous les autres univers offraient. Le souci est que les problèmes ne s'arrêtent pas là.
J'ai ouï dire que le film a souffert à sa production, et ça peut se ressentir. L'image est floue dans tous les plans en extérieur, la lumière est saturée, les fonds verts sont crasseux, il y a une scène prise en plongée au-dessus d'une falaise où on a du mal à distinguer que le radeau dans la flotte est en bas est un radeau. Enfin bref, pas très glorieux.
Je ne comprends donc pas pourquoi sortir ce film, malgré les retards de production, enfin je ne comprends surtout pourquoi maintenant, si peu de temps après tant d'éléments comparatifs. Ce pauvre Jeff Bridges et cette pauvre Julianne Moore qui ... Enfin zut. Le "Duke" surjoue à un point tellement énorme dans sa voix et ses mimiques que l'on se demande pourquoi il a accepté de tourner ce film, de même pour Julianne Moore qui fait ressortir son côté "trop dark" comme si on lui avait piqué ses gâteaux avant la pleine lune (notons que le délire de la lune rouge est très peu ressenti au final alors que c'est le pitch de base (notons aussi que la lune rouge est super moche)).
Je ne veux pas trop tirer sur l'ambulance, je ne suis pas sur un plateau et je n'ai pas été à la place des personnes qui ont dû reprendre le projet en route, mais Le septième fils ne marquera pas les annales, que ce soit par la musique, les acteurs, l'univers ou la réalisation.
Il y a bien un semblant de petit message sur la fin et les chorégraphies de combat sont sympathiques mais la somme des défauts fait que le bilan n'est pas très agréable à suivre. Dommage.