Fresque mélodramatique tire-larmes peu digeste. Trop de sens tue le sens. Film joué inégalement, un brin poétique, plombé par un fatras délibéré de points-références historiques (mai 68, baba-cools, désillusions, avortement, action directe, mitterand, homophobie, problème des couples mixtes, sida, act-up, mur de berlin, sans-papiers, Internet, Pacs, 11.09, chirac-le pen, sarko et plus!) On s'aperçoit vite que c'est trop démonstratif, "fait-exprès". Le début est super mais on passe très, trop vite sur MAI 68... J'aurais aimé qu'on en montre plus avant d'avancer (à la place, on a quelques infos radio)! Les relations entre les personnages constituent un terreau intéressant sur lequel le récit, du type "histoire-cliché", trop dense, fait vite tache. Certes, ça permet de nous donner des repères, ça nous parle mais à ce point, ça fait trop téléfilm (ça doit d'ailleurs passer tel sur arte)! On se rend compte aussi qu'une fois de plus, le film-annonce en montre trop. Aspect beaucoup plus original, une référence aux traumatismes de la guerre d'Algérie à travers un des personnages de la "communauté". Le tandem O. Ducastel-J. Martineau filme bien les corps aimants, les visages, les atmosphères intimes (bizarre, on montre les hétéros nus de face et les gays que de dos!) cependant, ils veulent en "caser trop" si possible sans lourdeur et, si ça passe dans la première moitié du film, sur la fin on se sent écrasé par l'accumulation: on sent l'effort, l'artifice, les dialogues plaqués! Ensuite, deuxième point, ce film est aussi très triste (deuxième moitié essentiellement), la mort sinon la nostalgie rôdent et c'est vraiment déprimant. Ces souffrances émeuvent sauf qu'ici, on en fait trop, en trop concentré, ce qui nuit à la crédibilité - de même que le vieillissement (assez mal foutu) voire la fausse dent de Laeticia (!) En fait, les personnages principaux finissent par rejoindre, clairement, des clichés. Dommage. Déçu, sauf par le jeu de Laetitia Casta qui est nettement meilleur.