Avouons-le d'emblée: c'est un beau film, la réalisation n'est pas mauvaise, le scénario n'est pas alambiqué, et on prend plaisir à suivre les aventures de Françoise Sagan, campée avec excellence par une actrice unique: Sylvie Testud. Mais, et c'est là que le bat blesse, la vie de Françoise Sagan, romancière à succès, aurait pu permettre de s'évader, à la façon de La Môme l'année dernière, ou justement Olivier Dahan créait des liens entre la jeunesse et l'âge adulte... Et ici, Diane Kurys aurait pu se permettre d'aller beaucoup plus loin. Or, ici, ce qu'on voit n'est qu'une surface, qui menace de se briser à chaque instant. L'aspect flash-back paraît assez décalé par rapport à l'auteur, dont on ne peut pas vraiment dire qu'elle ait des regrets. Donc voilà le point faible (et non des moindre), du film de Kurys: l'absence d'un rythme soutenu, et l'absence totale d'originalité, si ce n'est que de raconter une vie, comme tant de mauvais biopics le font si souvent. Au contraire de La Môme, on ne se sent pas vraiment avec Sagan, et on n'adhère pas forcément aux choix de la réalisatrice, ce qui est dommage. Reste un film maitrisé, tout de même, pour les amateurs de platitude, ou de biopics très classiques (trop, pour moi). En sachant tout de même que les acteurs s'en donnent à coeur joie (même si Lionel Abelanski n'est pas forcément aussi bon que d'habitude, Patrick Mille est excellent et c'est la son plus beau rôle), et que l'on n'en sort pas (trop) déçu. Mais de là au chef-d'oeuvre que tout le monde annonce, non...