Demon house est une petite série B, troisième épisode d’une saga horrifique peu connue, et pas forcément au meilleur de sa forme ici. Le film reste trop simplet et pas assez maitrisé.
En effet il y a de bonnes choses. Globalement on peut dire que ce Demon House est dynamique, sans temps mort, un peu lassant sur la fin mais pas ennuyeux, et sa durée courte l’avantage d’autant. L’usage de l’humour noir est sympa et évite un caractère parfois franchement nanar au produit, tandis qu’il y a quelques petites scènes horrifiques bien disséminées qui permettent de passer le temps, bien que le métrage soit finalement plus « érotique » que sanglant. Enfin, on sent quand même que Demon House déploie une recette sexe-sang-humour noir qui marche assez bien pour occuper un spectateur qui devra être peu exigeant. En effet l’histoire part d’un bon point, mais les dialogues très médiocres (le dialogue entre les jeunes à l’ouverture vaut son pesant de cacahuète), le manque d’enjeux véritables et la présence de plusieurs séquences assez ridicule finissent par ternir le plaisir qu’on aurait pu avoir sur le fond.
Les acteurs ne sont pas forcément très bons non plus. Doté de personnages qui ont au moins le mérite d’être truculents mais aussi très caricaturaux, les interprètes sont enthousiastes c’est un fait et Amélia Kinkade s’amuse sensiblement comme une petite folle avec son personnage d’Angela. Reste que leur jeu est limité, et il y a même de gros ratés (le noir notamment). Pour ma part j’ai trouvé que le métrage virait parfois à l’amateurisme avec ses acteurs.
Visuellement l’ambiance « chair de poule » est sympathique, mais assez fauché. Il y a eu un effort sur la photographie, sur les maquillages, mais malheureusement cela n’est pas perceptible dans des décors fort limités (on est quasiment dans un DeCoteau des mauvais jours), ni dans une mise en scène alambiquée qui cache ses défauts sous des effets de style « evil deadien ». On sent que le réalisateur veut se montrer imaginatif, mais il fait souvent un décalque approximatif, et pas aussi efficace que ce qu’offrait Raimi. La bande son est correcte, surtout dans le générique qui curieusement est une belle réussite.
Enfin, Demon House reste malheureusement faible. Pour ma part j’ai senti un métrage foutraque, plein de volonté, mais trop approximatif, trop maladroit pour franchement convaincre, et alors même qu’il dure seulement 1 heure 15 on ne regrette pas complétement lorsque la fin est là. Pour moi c’est une sorte de train des horreurs mais où les effets seraient rarement percutants. 2.