Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Un visiteur
4,0
Publiée le 14 avril 2009
Japon, ta société fout le camp! Kiyoshi Kurosawa n'y va pas par quatre chemins : il dynamite les apparences et les clichés et met à nu la réalité des comportements tant sociaux que familiaux. Pour cela, il nous entraîne dans l'intimité d'une famille ordinaire qui vit dans une maison ordinaire d'un quartier de Tokyo : le père, cadre administratif, la mère, femme au foyer, cela va sans dire, le fils aîné, presque adulte en recherche d'avenir et le cadet, presque collégien. Ces quatre personnages vont subir chacun à leur tour une épreuve aussi inattendue que violente qui va les changer à jamais et modifier leurs rapports en profondeur. Le père d'abord est licencié sans avertissement. Sa fierté de chef de famille le pousse à cacher sa situation aux siens dans l'espoir de retrouver rapidement un poste équivalent. Mais le suicide d'un ami dans le même cas, l'engage à accepter de devenir homme de ménage. La mère, apparemment soumise, se rebelle peu à peu pour soutenir ses fils puis lorsqu'elle surprend la déchéance de son mari. Enlevée par un apprenti cambrioleur peu doué, elle passe une nuit avec lui puis rentre chez elle auréolée d'une nouvelle autorité. Le fils aîné intègre l'armée américaine et revient d'une mission totalement bouleversé. Il échange alors l'action militaire contre l'action humanitaire. Le cadet enfin s'oppose à son instituteur, utilise l'argent de la cantine pour prendre des leçons de piano et se révèle un surdoué du clavier. Cette sonate à quatre interprètes est toute de nuances et de subtilités : de la violence et du réalisme (les soupes populaires, l'accident du père, l'agression de la mère, les coups reçus par le plus jeune fils) jusqu'à la douceur tendre et poétique (la nuit au bord de la mer, l'examen de piano final). La famille, gangrènée par les faux-semblants derrière lesquels s'accumulent les rancoeurs et gronde la révolte, se recompose selon une nouvelle harmonie symbolisée par la dernière image du film, silencieuse et pourtant éloquente!
Drame familial qui montre la déchéance d'un père cachant son licenciement à sa famille. C'est pour moi une critique de la société japonaise encore très patriarcale, où travail et honneur sont étroitement liés dans cette culture, ce qui mène à de véritables tragédies. C'est le premier film de Kurosawa que je vois et je trouve qu'il y a un mélange étonnant de réalisme et par moments d'exagérations. Il m'a un peu perdue lors de la virée de la mère vers la fin. La scène finale est très belle, car seule lueur d'espoir dans le film.
Film très émouvant qui nous plonge dans le quotidien d'une famille japonaise qui se délite. Le père se retrouve au chômage. Mais il n'en parle pas à sa famille parce qu'il a honte de ce déclassement qui pourrait remettre en cause son autorité. Le fils aîné va s'engager dans l'armée pour fuir. Quant au cadet, il va accumuler les petites bêtises ( ex : il détourne l'argent de la cantine pour se payer des cours de piano ). La mère est la véritable clef de voûte de la famille même si elle est effacée et silencieuse. Sa personnalité se révélera quand elle sera agressée par un homme plus fou que dangereux. Ce film contient des scènes très fortes comme celle du dîner dans la famille d'un autre chômeur qui cache, lui aussi, sa perte d'emploi. L'atmosphère y est lourde parce que la femme et l'enfant de cet homme ne sont pas dupes mais le silence s'impose. Je n'ai pas mis 4 étoiles parce que le film est un peu long et que l'apparition de l'agresseur est artificielle.
Portrait d'une famille, d'une société niponne en pleine décomposition, qui met à mal les vertus sacrées du travail et de la famille. Malgré le parfait ordonnancement de cette maison (ah, le cadre, les arrieres plans, les cloisons qui derobent a notre regard quelque pan de ce décor) on sent bien que quelque chose s'effondre, que quelque danger va s'immiscer. Et l'effondrement est la, tres vite, c'est celui de l autotité paternelle. Un pauvre pere maladroit et tyrannique qui se cache d'avoir perdu son job, et pres de qui tout se lmézarde sans pour autant que l on puisse dire l'indicibele. Jusqu au jour ou (scene centrale qui fait basculer le film vers une loufoquerie siderante )la mere pronoce les mots qui tuent. La construction en deux parties (ordonnancement et saccage; ou bien mensonge et libération)est extrêmement intelligente et menage bon nombre de scenes fortes, mais le film ne serait rien sans le personnage du jeune fils et la scene finale, cing minutes (ou +) du Clair de Lune de Debussy, une de ces scens qui vous font remercier au cinéma d'existeret vous font sortir de la salle obscure chancellant.
Un film passionnant de bout en bout. Centré au début sur la mise à pied brutale d'un cadre supérieur, chassé d'une grande entreprise de Tokyo, qui choisit de n'en rien dire à sa famille et va connaître désarroi et humiliation en cherchant un nouvel emploi au sein d'une société Japonaise en pleine crise économique et sociale, le film s'attache en fait à analyser sa cellule familiale, décrivant chacun de ses membres comme autant de personnages complexes et attachants, tiraillés entre leurs aspirations profondes et le poids du quotidien et des carcans imposés par la société. Filmé avec une sobriété exemplaire et un tempo assez lent, le film évite les effets de style pour mieux s'attacher à faire éclater la violence des sentiments et des situations vécues par ses personnages au travers du jeu intériorisé et excellemment dirigé de ses acteurs, dans la justesse des dialogues et des ambiances familiales, dans la description d'un Tokyo contemporain bien loin de l'image de modernité triomphante que l'on peut en connaître a priori. Par son rythme et sa construction en trois vrais mouvements successifs, ce film est véritablement une sonate hypnotique et bouleversante, où chaque personnage nous parle et nous touche en profondeur, laissant en nous une trace durable.
Film magnifique, avec des acteurs justes et poignants.... Le rôle de la mère est notamment tenu d'une façon brillante: un portrait de femme à la fois tendre, aimante, courageuse, parfois rebelle.... Une critique de la société japonaise et de ses aspects parfois trop rigides, de cette volonté de sauver la face coute que coute, même s'il faut mentir, même s'il faut mourir...Des moments durs, des moments de désespoirs, de tristesse, mais aussi des moments d'espoirs, de portes ouvertes... Un peu de confusion dans la dernière partie, petit bémol pardonnable par rapport à l'ensemble.
Un beau film sur la société japonaise confrontée à la montée du chômage à la libération des ados et à l'émancipation de la femme . C'est beaucoup à la fois pour le mâle japonais traditionnel et la transition est rude . Un film social qui ne juge pas mais fait un état des lieux assez rare sur le Japon actuel . Seul défaut pour moi certains acteurs ont un jeu assez théâtral pesant à la longue .
Un film nu. Le quotidien, la crise, le chaos puis la grace. Virtuose. (seul un moment m'a moins plu: au 4/5ème, quand les personnages et la famille se disloquent...)
Une famille japonaise comme tant d'autres, mais le père se fait licencier, et cet état de chômeur va suivre son lent processus de désintégration, révélant les failles et les fêlures de chacun des membres. Comment préserver son autorité au sein de la famille, mais aussi face à une société gangrénée par le chômage de ses cadres qui se mentent à eux-mêmes ? Chacun souffre, enfermé dans une structure où l'épanouissement personnel est impossible...La mère, très beau portrait de femme, le coeur de cette famille, se tait, comprend, et souffre en silence, et bizarrement, c'est l'intrusion d'un cambrioleur aux abois qui lui permettra de "repartir à zéro"...Mensonges, lâcheté, et comme un don de Dieu, la rédemption par la musique : le jeune fils touché par la grâce reformera la famille, et la belle émotion de cette Tokyo Sonata ne nous lâchera plus....
Superbe film ! Très beau plastiquement et d'une grace folle dans son récit. K. Kurosawa est définitivement un réalisateur majeur dans le cinéma japonais et il nous le prouve avec ce magnifique film. Une analyse de la société japonaise et des relations familiales très juste.
2 heures ou l'on souffre dur. Un film lent et long. Une étoile pour la scène finale qui est attendue (dans tous les sens du terme) mais très réussie... Côté acteurs, seul le gamin vaut vraiment le coup...
Bof... Le début est engageant, mais dans la deuxième moitié c'est poussif, on ne sait plus trop où ça va (ou plutôt on s'aperçoit vite que ça part dans le n'importe quoi...). Et tout ça pour une fin des plus gentillettes : bref, 2 étoiles pour la première partie.